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Quelques remarques sur le documentaire : « Aux frontières du surnaturel : les fantômes »

Quelques remarques sur le documentaire : « Aux frontières du surnaturel : les fantômes »

Ce documentaire, diffusé en 2006 sur France 5, propose une approche qui se veut objective d’un phénomène « aux frontières du surnaturel » : les fantômes. Ainsi, comme l’explique au début de ce reportage le célèbre illusioniste et sceptique, James Randi, il est particulièrement nécessaire dans ce domaine de « regarder les faits en détails ». C’est l’approche qu’essaieront de suivre les journalistes tout au long de leur enquête en alternant le point de vue des « croyants » et des « sceptiques ». Nous allons voir, par le biais de deux commentaires concernant ce reportage (dont l’un est de Pascale Catala qui a récemment publié un ouvrage sur ce thème) dans quelle mesure cette entreprise n’atteint que partiellement son objectif.

Commentaire général

Nous ne reviendrons pas en détail sur les différents témoignages et « expériences » présentés tout au long du documentaire. Qu’il s’agisse de visions fantomatiques, d’enregistrements audios d’entités « désincarnées », ou d’esprits censés se manifester sous forme d’orbs (1), les explications proposées avec pédagogie par les différents intervenants sont claires. Il s’agit là d’un travail d’information utile et nécessaire étant donné le fait que de nombreuses personnes interprètent de façon erronée des phénomènes comme étant « paranormaux ». Cette approche pédagogique rejoint d’ailleurs les préoccupations de l’IMI et une partie de son travail d’information dans le cadre de sa mission d’intérêt public.

Mais, progressivement, cet aspect pédagogique laisse malheureusement la place à une approche pseudo-sceptique qui se distingue par son manque de neutralité et d’objectivité. Que des phénomènes tout à fait normaux soient interprétés à tort comme paranormaux est un fait. Mais laisser penser que l’ensemble des données accumulées en parapsychologie soit réductible à cette même explication n’est pas pertinent. Et c’est pourtant bien la thèse qui se dessine progressivement au fil de ce reportage.

Or, qui serait tenté d’aller voir plus loin ? En effet, pourquoi ne pas faire confiance à ces chercheurs qui proposent des explications si limpides ? Finalement, n’est-il pas évident que les phénomènes paranormaux sont expliqués et que ceux qui s’interrogent encore sur leur degré de réalité évoluent dans le registre de la croyance ?

Ce type d’approche, que l’on retrouve fréquemment dans certains discours et ouvrages « sceptiques », fonctionne sur la méconnaissance et l’omission – espérons-le, involontaire – du corpus de données qui légitime une interrogation raisonnée sur ce sujet. Malheureusement, rare sont ceux qui iront voir plus loin car la démarche proposée est séduisante et les sceptiques y sont rompus : respect de la parole du « croyant » (dans le meilleur des cas), observation de ce qu’il rapporte et explication du phénomène. Il s’agit d’une ouverture et d’une objectivité de surface qui laissent de côté tout fait pouvant mettre en péril cette belle entreprise de rationalisation. La réalité est autrement plus complexe et les « sceptiques », à l’image de ce reportage, profitent de la méconnaissance du public, et de la communauté scientifique, pour distiller une désinformation dont la principale arme est l’omission.

Car si un certain nombre de parapsychologues – et notamment les membres de l’IMI – pensent que ces phénomènes ne sont pas dans leur ensemble si facilement explicables, c’est qu’il existe d’autres donneés laissées de côté par ce documentaire.

Ainsi, il apparaît tout d’abord manifeste pour celui qui a quelques connaissances concernant le sujet traité, que les scientifiques présentés comme experts dans ce reportage sont connus pour leur position virulente de sceptiques. Le premier, James Randi, prestidigitateur, est très critiqué par plusieurs parapsychologues anglo-saxons – et même par d’autres sceptiques, comme Ray Hyman – pour ses façons de faire, loin d’un scepticisme de qualité (2). Quand à Richard Wiseman, il a récemment été exclu de plusieurs associations de parapsychologie suite à des pratiques qualifiées d’anti-scientifiques (3). Toute personne qui étudie en détail la biographie de ces sceptiques en vient nécessairement à s’interroger sur leurs motivations et sur leur objectivité.

Ainsi, l’opposition des argumentations a lieu entre des « croyants » aux fantômes et des sceptiques connus pour leur tendance à ne présenter qu’une partie des faits. Il n’y a alors pas de place pour des scientifiques proposant une approche neutre. A leur place, n’apparaissent comme « défenseurs » du psi qu’un vieille dame férue de détecteurs de champ éléctromagnétique et un jeune « médium » grand buveur de café! C’est toute la différence d’avec un excellent reportage diffusé sur la BBC, il y a quelques années, et qui proposait alternativement les arguments des sceptiques et des parapsychologues ayant des formations scientifiques.

Ainsi, les interrogations que les journalistes, et que tout chercheur réellement sceptique devraient aborder, auraient dû être les suivantes : tous les cas de poltergeist sont-ils réductibles aux explications proposées ? Tous les scientifiques ayant travaillé sur ces questions pensent-ils que ces explications sont suffisantes ? Et s’il existe des cas pour lesquels effectivement ces explications ne seraient pas satisfaisantes, peut-on prendre ces cas au sérieux ?

Une telle approche aurait fait office de fondement pour une réelle démarche objective et sceptique. Elle aurait notamment conduit les journalistes à la Parapsychological Association (PA) (4), dont les membres – scientifiques, et universitaires pour la plupart – proposent un abord scientifique de ces questions et sont loin d’avoir conclu à l’inexistence de nombreux phénomènes. Ainsi, il eût été plus intéressant de confronter des argumentations de différents scientifiques reposant sur des expériences en conditions contrôlées. Car selon les membres de PA, certaines manifestations « fantomatiques » et « dites » paranormales, pourraient correspondre à des formes d’interactions entre un individu et son environnement, selon des modalités généralement inconscientes et encore inexpliquées scientifiquement. C’est du moins l’hypothèse qui guide leurs recherches qui, jusqu’à aujourd’hui, ont donné lieu à des résultats qui ne peuvent être balayés d’un revers de main, ou tout simplement ignorés (5).

Il aurait également été intéressant d’aller à Fribourg, en Allemagne, pour discuter avec le parapsychologue Von Loucadou, et son équipe, qui travaillent depuis plus de 30 ans, au sein d’organismes financés par le gouvernement, dans le but d’aider les personnes à comprendre les expériences qualifiées de paranormales Ce détour germanique aurait permis aux journalistes d’aborder quelques cas de poltergeist bien documentés comme celui de Rosenheim (6). De la même façon, il aurait été pertinent de ne pas s’arrêter aux caves d’Edimbourg, mais également de visiter l’université pour rencontrer les parapsychologues travaillant au sein de la chaire de parapsychologie de cette université (7).

Ce documentaire est donc une bonne illustration de la difficulté qu’ont les journalistes à aborder les phénomènes « dits » paranormaux et les conséquences que cela peut avoir au niveau des représentations du public. L’opposition « croire ou ne pas croire », symbolisée à travers une opposition naïve entre « croyants » et « sceptiques », laisse de côté les réelles questions ouvertes par une étude authentique des phénomènes « dits » paranormaux.

Le travail d’information de ce reportage laisse donc la place à un travail de désinformation auquel les parapsychologues sont malheuresement habitués de la part des médias. Les reportages télévisés, dans leur grande majorité, voguent entre la plaidoirie pour la réalité de phénomènes tous plus abracadabrants les uns que les autres et une reprise sceptique (ou plutôt pseudo-sceptique serait-on tenté de dire étant donné sa dimension partiale) de ces mêmes phénomènes. Entre les deux, il ne reste donc guère de place au vrai doute, celui qui consite à regarder en détail les arguments de chacun, ce que n’ont manifestement pas fait les journalistes qui se sont arrêtés (volontairement ?) aux premiers « experts » rencontrés. Ce n’est certainement pas ce type d’approche qui contribuera, notamment en France, à un débat de qualité sur ces sujets controversés.

Notes

(1) Les orbs sont des points lumineux visibles sur certaines photographies et provenant notamment de l’illumination, par le flash, de grains de poussière situés devant l’objectif de l’appareil.

(2) Pour plus de détails, voir ces trois articles : 1, 2, 3

(3) Voir notamment ces deux articles : 1, 2.

(4) Le site de la Parapsychological Association

(5) Voir à ce sujet l’article « recueil de preuves en faveur du psi » d’Adrian Parker.

(6) Sur ce cas, et bien d’autres, nous conseillons l’ouvrage de Pascale Catala « Apparitions et maisons hantées »

(7) Le site de la Koestler Parapsychology Unit.

Commentaire de Pascale Catala

Une fois de plus nous avons pu constater dans ce documentaire une erreur de raisonnement commune à propos des fantômes, erreur qui dans notre pays au moins empêche que de véritables études scientifiques puissent se développer. Cette erreur consiste à confondre les faits (étonnants, inhabituels, spécifiques de ce type d’expérience, semblant inexplicables) avec leur interprétation traditionnelle ou ésotérique en termes d’esprits, d’entités maléfiques, et autres revenants fâchés.

Montrer que les histoires d’esprits malins racontées par les protagonistes ne tiennent pas debout ne prouve en aucun cas que les « fantômes n’existent pas ». Du moins les « fantômes » en tant qu’expérience sensorielle anormale.

Pour les journalistes il est en général très difficile de comprendre qu’il puisse exister une anomalie sans qu’il s’agisse nécessairement d’esprits désincarnés. Les documentaires oscillent donc sans cesse entre 2 positions antagonistes, sans possibilité d’alternative :

soit il ne s’est rien passé d’extraordinaire (mensonges, trucages, canulars, etc.)

soit il y a eu intervention de morts désincarnés.

Que des témoins ou occupants d’un logement se plaignent de nuisances inexplicables est un événement relativement fréquent. Il est évident que la première chose à faire est de trouver une explication simple et rationnelle qui permettrait de faire cesser les problèmes. Cependant il existe des cas qui « résistent » et ne trouvent pas d’explication immédiate. C’est à ces cas que les scientifiques spécialistes du sujet (c’est-à-dire les parapsychologues) s’intéressent. Ils s’intéressent également aux autres, ceux par exemple montrés dans ce documentaire, mais ces derniers ne constituent pas leur objet d’étude, puisqu’ils ne sont ni fiables ni sérieusement documentés. Les scientifiques étudient donc d’abord les faits, essaient d’établir qu’il se passe quelque chose d’anormal (ou non), sans adhérer aux interprétations plus ou moins fantaisistes des médiums sur les lieux.

Donc si l’on veut réaliser un documentaire objectif sur les fantômes, il faut, à l’inverse de ce qui a été fait ici :

faire référence à des cas sérieux et documentés, avec des témoins fiables,

interviewer les scientifiques spécialistes de l’étude de ces cas,

ne pas confondre faits et interprétations « folkloriques ».

alors que les cas présentés n’ont aucun support fiable mais sont défendus par des « croyants » soi-disant médiums, et que l’on n’a dans ce documentaire qu’un seul scientifique, le sceptique Wiseman, en tant qu’instigateur d’une expérience isolée.

Le sujet de ce documentaire n’était donc pas vraiment les fantômes mais le démontage (debunking) des histoires plus ou moins farfelues qui y sont liées, ce qui est la spécialité des sceptiques. Comme le souligne le commentaire précédent concernant ce reportage, tout ce qui a été dit par l’illusionniste Randi ou par des spécialistes des trucages n’est pas inutile et relève du bon sens, et peut avoir une action pédagogique sur les personnes promptes à s’emballer pour les histoires paranormales. Cependant, la démarche qui consiste à assimiler les expériences paranormales de type « fantômatique » à des esprits, assimiler les faits et leur interprétation, puis ensuite de nier l’existence d’anomalies en montrant l’inanité des interprétations est une méthode usuelle des sceptiques qui reste très contestable.

Commentaire sur l’expérience de R. Wiseman illustrée dans le reportage :

On pourra se reporter à l’article de R. Wiseman à l’adresse :
http://www.psy.herts.ac.uk/wiseman/research/papers.html

Cette recherche consiste à élaborer des situations qui mettent en évidence une corrélation entre le nombre « d’expériences inhabituelles » et certaines caractéristiques physiques de lieux réputés hantés.

1) Le problème de la Corrélation :

Que certains lieux soient plus ou moins susceptibles d’angoisser ou de donner la chair de poule n’est pas un scoop. Chacun a pu avoir son quart d’heure de claustrophobie, surtout s’il s’agit d’une cave humide ou d’un endroit sombre et plein de courants d’air, il n’y a rien d’étonnant à ce que l’on soit mal à l’aise dans certains lieux.

Même si l’on montre :

Caractéristiques physiques spéciales du lieu => présence d’expériences inhabituelles

On est loin d’avoir démontré l’implication inverse :

Présence d’expériences inhabituelles => caractéristiques physiques spéciales du lieu

Autrement dit, que les expériences fantomatiques sont causées nécessairement et uniquement par des caractéristiques physiques du lieu.

D’autant plus que l’étude de R. Wiseman ne démontre même pas la première implication, puisqu’elle ne fait que mettre en évidence des corrélations. Pour montrer la causalité, il faudrait au moins montrer que quand on supprime la caractéristique physique en question, il n’y a plus d’expérience inhabituelle.

On retrouve dans cette étude de R . Wiseman la même problématique que celle concernant les théories de M. Persinger sur l’origine magnétique des hallucinations de hantises. M. Persinger a effectué des stimulations magnétiques du cerveau de sujets épileptiques et montré qu’il pouvait provoquer des hallucinations, en déduisant qu’il pouvait ainsi expliquer les hantises. Mais certains ont pu lui opposer l’argument suivant :

« En neurosciences, on peut très bien, en stimulant par une électrode une certaine aire du cerveau d’un sujet normal, provoquer l’audition de musique. Cela ne signifie pas que toutes les musiques proviennent d’une stimulation électrique du cerveau et que les orchestres n’existent pas. »

Les corrélations qui ont été établies :

Dans la première partie (Expérience 1, à Hampton Court à Londres), on a trouvé des corrélations entre des variations du champ magnétique et nombre d’expériences inhabituelles.

Cette corrélation n’a pas été retrouvée dans la deuxième partie (Expérience 2, caves sous le pont d’Edimbourg).
Dans l’Expérience 2, on a trouvé des corrélations entre le nombre d’expériences inhabituelles et la luminosité et les dimensions des pièces. Cela ne paraît pas d’un intérêt transcendant, car peu spécifique.

On ne voit pas en quoi on aurait fourni une explication rationnelle quelconque au phénomène de hantise en montrant une corrélation entre taille de la pièce et nombre de fantômes vus.

2) La notion d’ « Expérience Inhabituelle » (Unusual Experience)

Wiseman est parti des rapports et témoignages spontanés de hantise à propos de 2 lieux connus réputés hantés (c’est-à-dire surtout par la légende). Il en a déduit des endroits particulièrement propices aux phénomènes inhabituels.

Dans son dispositif expérimental avec des sujets volontaires, il a compté le nombre d’Expériences Inhabituelles, et ces Expériences sont censées être représentatives du type d’Expérience « Fantomatique » (« Ghostly Experiences »).

Ces Expériences Inhabituelles sont très variées puisqu’on demandait aux sujets de noter tout ce qui leur paraissait bizarre. Cela pouvait aller des « vertiges, maux de têtes, envies de vomir, difficultés à respirer, impression d’une force, odeurs, impression de présence, émotions intenses … ».

Or, ce type d’expérience n’est pas en réalité assimilable aux comptes-rendus de témoignages de hantises. Il est peu probable que des visiteurs de Hampton Court aient alerté la direction parce qu’ils avaient eu « un peu la tête qui tourne » en passant dans un certain corridor.

D’ailleurs, quand on leur a fait remplir un questionnaire, seuls 8 sujets ( 3,72%) dans la première partie et 1 seul dans la deuxième (0,67%) ont attribué catégoriquement ces expériences à un fantôme. Plus de sujets ont répondu « probablement oui », mais étant donné le caractère fortement suggestif du protocole expérimental, ces réponses ne sont pas à prendre au pied de la lettre. On voit donc que la comparaison ne tient pas : sur le terrain, les personnes qui viennent témoigner d’histoires de fantômes ne le font que lorsqu’elles sont entièrement convaincues et ne voient pas d’autre explication, elles ne s’exposeraient pas au ridicule sinon. Dans l’étude de Wiseman, les sujets rapportaient tout malaise physique ou mental.

3) La concentration des expériences fantômatiques dans certains lieux

R. Wiseman reprend dans cette étude une méthode inaugurée par G. Schmeidler : montrer que des personnes différentes, sans connaissance des légendes liées à un lieu, puissent ressentir des vécus inhabituels dans les mêmes endroits. G. Schmeidler l’avait utilisée dans un but d’objectivation de ces vécus (qui peuvent être ressentis par des personnes différentes), R. Wiseman l’utilise ici dans le but d’attribuer la cause du vécu aux caractéristiques physiques du lieu.

L’étude de R. Wiseman ne démontre pas cette relation causale (voir plus haut). Cependant cette voie de recherche est intéressante. Il faudrait étudier par exemple si les lieux où ont été signalés des hantises (cas bien documentés) ont une plus grande variabilité de champs magnétiques que d’autres lieux similaires en termes d’aspect, d’ancienneté, etc.

4) Le vocabulaire employé

« alleged hauntings » : prétendues hantises.

Ce terme péjoratif sous-entend que les témoignages sont des croyances ou des mensonges, des erreurs d’interprétation de phénomènes naturels totalement banals.

« Claims » : assertions, revendications

Le but avoué des recherches sceptiques est de combattre les « assertions » des défenseurs du « paranormal », c’est-à-dire un but de l’ordre de la propagande sociale « prophylactique » et pas un but purement scientifique.

Le fait que dans l’introduction de l’article on parle de ces « claims » montre bien que la conclusion de ces recherches est faite avant même que les expériences soient effectuées.

5) Le glissement sémantique

Quels sont les résultats de cette étude ?

Les Expériences Inhabituelles rapportées par les sujets se concentrent dans certains endroits, les zones réputées « hantées ».

Le nombre d’expériences inhabituelles est corrélé dans la première partie avec les variations du champ magnétique, dans la deuxième avec la luminosité et les dimensions des pièces.

Quelles sont les conclusions de l’article ?

l’étude suggère fortement que les gens font état d’Expériences Inhabituelles dans les lieux hantés A CAUSE de facteurs environnementaux, qui varient selon les endroits.

l’étude a commencé à identifier certains de ces facteurs : variation du champ magnétique, luminosité et taille des pièces.

ces résultats suggèrent fortement que les « prétendues hantises » signalées dans ces lieux ne sont pas des preuves d’une activité fantomatique mais sont les réponses inconscientes à des stimuli de facteurs normaux de l’environnement.

En vérité, la distance qui sépare les résultats des conclusions est très grande :

aucun facteur causal n’a été démontré. Si un petit Casper Le Fantôme venait malicieusement perturber les gens dans ces lieux hantés, on aurait exactement le même résultat pour ces expériences.

les corrélations trouvées ne sont pas très intéressantes ou spécifiques. La variation de champ magnétique n’ayant pas été retrouvée dans la deuxième expérience, il reste des effets liés à la luminosité ou la taille de la pièce … : ces caractéristiques peu spécifiques ne sont pas exploitables.

il y a extrapolation, à partir des « Expériences Inhabituelles » des sujets de l’étude, aux témoignages de hantise en général.

Alors qu’on ne parle pratiquement jamais en France des études scientifiques sur les fantômes, la presse a relayé abondamment ces conclusions. Exemple dans la Revue Sciences Humaines :

« Le psychologue Richard Wiseman a réalisé la première grande enquête scientifique sur l’existence des fantômes. » (la première grande enquête date en vérité des années 1890). …. « En lieu et place de fantômes, il n’existerait QUE des personnes étrangement sensibles à certaines variables naturelles… ».

C’est cette conclusion réductrice qui a fait la une des médias, et a également constitué un fil directeur du documentaire.