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Les anciens membres de l’IMI

Les anciens membres de l’IMI

Nous reproduisons ici les hommages rendus à quelques uns des anciens membres du Comité Directeur de l’IMI, publiés dans la Revue Métapsychique (R.M.).

 

Ange Raymond ANTONINI (1913-1973) Licencié en droit, diplômé de l’Ecole des Sciences Politiques, Commissaire de Police, écrivain (sous le pseudonyme de Jacques Lantier), Chevalier de la légion d’Honneur, décoré de la Croix de guerre avec palme et de la Médaille de la Résistance.
Dr Alain J.J. ASSAILLY Neuropsychiatre et neuro-endocrinologue
Jean-Philippe BASUYAUX Ingénieur polytechnicien
Daniel BERTHELOT (1865-1927) Membre de l’Académie des sciences dès 1919, membre de l’Académie de Médecine
Dr. Emile CALMETTE Médecin Inspecteur Général, Grand Officier de la Légion d’honneur
Jean CHEVALIER Docteur en théologie, ancien directeur de l’UNESCO
Maurice COLINON (1922-) Journaliste et essayiste
Gérard CORDONNIER (1907-1977) Mathématicien, Ingénieur général du Génie Maritime, Ancien élève de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole Nationale Supérieure du Génie Maritime
Pr. Bernard CUNEO (1873-1944) Médecin, chirurgien des hôpitaux, Professeur d’anatomie médico-chirurgicale, membre de l’Académie de Médecine dès 1933
Vicomte Bertrand DE CRESSAC Ingénieur E.C.P.
Gabriel DELANNE (1857-1926) Ingénieur, Ancien élève de l’Ecole Centrale de Paris
Comte Arnaud DE GRAMONT (1861-1923) Physicien spécialisé dans la spectroscopie, membre de l’Académie des Sciences dès 1913.
Pr. Henri DESOILLE Professeur à la Faculté de Médecine de Paris, Chaire de Médecine du Travail
Pr. René DUFOUR (1894-1977) Ingénieur-physicien, Docteur ès-sciences physiques, Professeur à l’Ecole de Physique et Chimie de Paris, Chevalier de l’Ordre du Mérite, Croix de guerre roumaine et française
Didier DUFRESNOY Journaliste
Yvonne DUPLESSIS Docteur es-lettres, spécialiste du surréalisme et de la dermo-optique, Présidente du Centre d’Information de la Couleur
Dr. M. FAGUET Assistant à l’Institut Pasteur
Camille FLAMMARION (1842-1925) Astronome, Chevalier de la Légion d’honneur
Frédérick GARCIA Spécialiste de l’intelligence artificielle, Directeur de recherches à l’INRA
Maurice GARCON (1889-1967) Avocat, écrivain et membre de l’Académie Française.
Grégory GUTIEREZ (1975-) Journaliste et écrivain
René HARDY (1908-1972) Docteur ès-Sciences, Ingénieur Conseil, Inventeur, Membre de l’Académie des sciences de Rome et de New-York
Robert KANTERS Professeur de lettres, directeur littéraire chez Denoël
Raphaël KHERUMIAN
Pierre LAGRANGE (1963-) Sociologue des sciences
Paul LARIVIERE Ancien Administrateur de la France d’Outre-mer
Pr. Emmanuel LECLAINCHE (1861-1953) Membre de l’Académie des sciences dès 1917, Président de l’Académie des sciences en 1937, Membre de l’Académie vétérinaire de France, de l’Académie de chirurgie et de l’Académie des sciences coloniales
Eugène LENGLET Médecin, membre du Conseil d’Hygiène de France, Président de l’IMI de 1940 à 1946
LE ROY DUPRE Administrateur
Dr. Jean LHERMITTE Professeur agréé, Médecin chef honoraire de l’hôpital Laënnec
Yves LIGNON Maître de Conférences et enseignant en statistiques à l’Université de Toulouse Le-Mirail
Pierre MACIAS Informaticien
René MAHEU Ancien Directeur général de l’UNESCO
Nicolas MAILLARD (1979-2000) Journaliste et écrivain
Dr. G. MAINGOT Chef de service d’électro-radiologie de l’hôpital Laennec
François Aimé MASSE (1891-1979) Commissaire général de la Marine, Commandeur de la Légion d’honneur
Dr. J.MAXWELL (1858-1938) Médecin, Juriste, Procureur général près de la Cour d’Appel de Bordeaux
Ernest MEYER (1859-1940) Conseiller d’Etat, Ecrivain, Commandeur de la Légion d’honneur
François MOUTIER (1881-1961) Maître de la gastro-entérologie française, chef de laboratoire de la Faculté de Médecine de Paris, Président de l’IMI de 1946 à 1950
Marcel OSTY Ingénieur
Maître Henri PIRIOU Avocat à la Cour
Dr. Pierre PROST Psychiatre
Jacques RICHET Commissaire de Sociétés agrée par la Cour d’Appel de Paris
Jules ROCHE (1841-1923) Député, Ministre du Commerce, de l’Industrie et des Colonies sous la IIIe République.
Jean-Charles ROUX (1872-1942) Médecin, Vice-Président de l’IMI de 1935 à 1940
Simone SAINT-CLAIR Journaliste, écrivain, résistante, médaillée de la résistance, de la Croix de guerre, de la Légion d’honneur et de la croix de Lorraine
André SAINTE-LAGUË (1882-1950) Mathématicien, Officier de la Légion d’honneur, Croix de guerre, Médaille de la Résistance, Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure, Agrégé de l’Université, Professeur au Conservatoire National des Arts et Métiers, Professeur à l’Ecole Spéciale des Travaux Publics.
Jean TENAILLE Scientifique indépendant, entrepreneur commercial
Eugène-Henri VIGNERON Conseiller juridique
Dr. Jean VINCHON (1884-1964) Médecin assistant du service de psychiatrie à l’Hôpital de la Pitié

 



Ange Raymond ANTONINI (1913-1973), licencié en droit, diplômé de l’Ecole des Sciences Politiques, Commissaire de Police, écrivain (sous le pseudonyme de Jacques Lantier), Chevalier de la légion d’Honneur, décoré de la Croix de guerre avec palme et de la Médaille de la Résistance.

(…) Le courage exemplaire de cet homme merveilleux, s’associait à une intelligence exceptionnelle, capable de fines analyses et de grandes synthèses. Ses exposés, ses ouvrages auront, sans doute, dans un destin posthume, un très grand retentissement. Tout, d’ailleurs, n’est pas publié.
Stoïque et sensible, actif et lucide, d’une droiture totale, il aimait et respectait les êtres tels qu’ils étaient avec leurs particularités bonnes ou mauvaises.
Il eut, fatalement, des adversaires, jamais des ennemis. Il n’aurait jamais fait quoi que ce soit de nuisible à quelqu’un. Digne, indulgent et, à la fois, humoriste, il était curieux de toutes les manifestations de l’esprit.
Il a longtemps observé, dans le silence. Puis, d’une façon fulgurante, il a écrit en peu de temps des œuvres d’une particulière valeur. Par sa profession et ses divers contacts dans le monde, il possédait une culture humaniste très diversifiée qu’il sut mettre fructueusement au service de nos équipes de parapsychologues. Il offrait son savoir, mais il était réceptif et prudent.
(…) Licencié en Droit, il obtient le diplôme de l’Ecole des Sciences Politiques.
Pendant la guerre, il est nommé Chef de la Sûreté de la 8e Armée. Il en sort Chevalier de la légion d’Honneur, décoré de la Croix de guerre avec palme et de la Médaille de la Résistance.
Entré en 1937 dans la Police, par concours, Raymond Antonini est le condisciple d’Achille Peretti. Il devient Commissaire de Police, d’abord à Sablé dans la Sarthe, puis au Tréport en Seine-Maritime. Après l’Armistice, il est Chef des Renseignements Généraux à Dieppe. En 1943 et 1944, il est Commissaire Principal, Directeur Départemental des Renseignements Généraux à Tours, en 1945 à Nantes puis à Lyon.
Il entre dans le cabinet de M. Longchambon.
En 1946, il devient Commissaire Principal, Chef du Service des Frontières et des Ports au ministère de l’Intérieur à Paris et, de 1957 à 1961, Commissaire Divisionnaire, Directeur Départemental des Renseignements Généraux à Montpellier.
En 1964, son destin est international : il est détaché au Tchad, expert de l’ONU à Kinshasa (Zaïre), alors que la situation y est très grave.
Il devient, en 1966, Membre de la Société d’Anthropologie de Paris.
C’est à partir de cette période que commence sa carrière littéraire, sous le pseudonyme de Jacques Lantier, et qu’il sort des ouvrages percutants sur l’Afrique : L’Afrique déchirée (Ed. Planète, Paris 1967), Le destin de l’Afrique (Ed. Cal, Paris 1968), Le Temps des Mercenaires (Ed. Cal, Paris 1969 – Ed. Marabout, Bruxelles 1970), Mercenarios (Traduction Ed. Daimon, Barcelone 1972).
Jacques Lantier publie, en 1969, un livre très important : L’ONU face aux grands problèmes. Il reçoit de très vives félicitations du Secrétaire général de cet Organisme qui voit la possibilité, grâce à cette œuvre, de faire mieux connaître les travaux et les structures des Nations unies, dans les pays de langue française.
René Maheu, Directeur général de l’UNESCO, Membre, à une certaine époque, de l’Institut Métapsychique International, fut sensible à l’intérêt d’Antonini avait manifesté pour ce prodigieux Centre culturel de la place Fontenoy.
En 1970, Jacques Lantier fait éditer L’Extraordinaire aventure de la Théosophie (Ed. Denoël), en 1971, Le spiritisme (Ed. Grasset), et, en 1972, La Cité Magique (Ed. Fayard), son dernier ouvrage.
Tout parapsychologue devrait avoir, dans sa bibliothèque, ces publications principales.
C’est en 1970, à la suite d’une communication de l’Académie des Sciences Morales et Politiques que, toujours sous le pseudonyme de Jacques Lantier, il publie chez Fayard Le Temps des Policiers.
Il appartenait à la Société des Gens de Lettres. Il était Sociétaire de l’Association des Ecrivains de Langue Française, Mer et Outremer.(…)



Gerard_Cordonnier_-_courte.jpgGérard CORDONNIER (1907-1977), Mathématicien, Ingénieur général du Génie Maritime, Ancien élève de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole Nationale Supérieure du Génie Maritime.

Gérard Cordonnier est né le 7 avril 1907 à Bailleul (Nord). Il est mort brutalement à Lhez, dans les Hautes-Pyrénées, par accident de la route, le 12 juillet 1977.
Ancien élève de l’Ecole Polytechnique de 1926 à 1928, licencié es-sciences en 1928, élève de l’Ecole Nationale Supérieure du Génie Maritime de 1928 à 1930, diplômé de l’Institut d’Optique en 1930, il entre au Service de photographie Aérienne du Ministère de l’Air jusqu’en 1936, puis à l’Atelier d’Optique et des Instruments de Navigation à Toulon de 1936 à 1939.
Chef-adjoint du Service de Recherches Physiques du Ministère de l’Air à Paris de 1939 à 1940, il est chargé de la Bibliothèque Centrale des Industries Navales de 1940 à 1945.
Professeur d’Analyse géométrique et de Théorie du Navire de 1940 à 1950, il est Chef de la Section Technique du Centre de Documentation de la Marine à Paris de 1945 à 1950.
Délégué français à la Commission Internationale OECE d’étude des techniques documentaires en 1950, il est détaché au CNRS à Paris en 1952-1953.
Sous-Directeur des Constructions Navales d’Algérie en 1953-1954, il entre au Service Technique des CAN à Paris, où il reste jusqu’en 1958, date à laquelle il est de nouveau détaché au CNRS et devient délégué français à la Commission Internationale de l’OECE pour l’exploitation de la documentation scientifique et technique des pays de l’Est.
Il a publié une trentaine de communications importantes sur les problèmes relatifs à l’information, à la classification et à la sélection documentaire. Il a mis au point une méthode audio-visuelle remplaçant la traduction par une in-traduction. Auteur de travaux originaux en électronique et en mathématiques appliquées, titulaire de plus de vingt brevets d’inventions dans les domaines les plus variés, on lui doit notamment le premier objectif à diaphragmation logarithmique destiné à l’automatisation de la prise de vue, ainsi que la normalisation des microfiches réalisées par le Service photographique du CNRS.
Je ne sais si son génie doit quelque chose au fait que, très jeune, il se soit amusé à s’entraîner à écrire des deux mains, mais Gérard Cordonnier a représenté à mes yeux le type même de ce qu’il est convenu aujourd’hui d’appeler un « surdoué », avec les difficultés que cela suppose pour communiquer avec des esprits d’autres niveaux, difficultés qui n’existaient pas avec son ami l’ingénieur René Hardy, athlète physique et intellectuel comme lui. Mais ces difficultés étaient toujours compensées par les qualités du cœur, et l’amour de la clarté et de la simplicité.
Ce savant était profondément croyant. Sa théologie était particulièrement orientée vers l’œcuménisme entre catholicisme et orthodoxie, mais il s’intéressait surtout à la mystique et avait rencontré plusieurs êtres hors du commun, notamment Thérèse Neumann. Il n’avait pas manqué d’être frappé par certaines manifestations charismatiques, de telle sorte que son intérêt pour la métapsychique l’avait plus particulièrement porté vers l’étude de la phénoménologie ascétique et mystique.
Contemplatif et géomètre, il avait entrepris une œuvre qui demeure malheureusement inachevée sur le Nombre radiant, que sa famille et ses amis s’efforcent de reconstituer grâce aux enregistrements de ses confrères sur ce sujet.
Excellent conférencier, il laisse un très profond souvenir à tous ceux qui l’ont entendu exposer ses travaux sur le linceul de Turin et sur la Tunique d’Argenteuil, évoquer le souvenir des mystiques qu’il avait rencontrés et dévoiler, au-delà du Nombre d’Or, le Nombre Radiant.(Hubert Larcher, 1978)



Bernard CunéoBernard CUNEO (1873-1944), médecin, chirurgien des hôpitaux, Professeur d’anatomie médico-chirurgicale, membre de l’Académie de Médecine dès 1933.

Né à Toulon, son père, directeur du Service de Santé de la Marine, l’orienta dès l’adolescence vers la profession médicale. En 1893, il arriva premier à l’externat et, en 1895, premier à l’internat. En 1901, il est nommé agrégé d’anatomie. En 1903, à l’âge de trente ans, Bernard Cunéo a terminé la carrière des concours, il est nommé chirurgien des hôpitaux. Il fonda, en 1908, le Journal de Chirurgie, avec Gosset, Lecène, Lenormand et Proust.
Titulaire en 1911 à l’hôpital Saint-Louis, il passa en 1912 à l’hôpital Labrioboisière. Nommé en 1919 professeur d’anatomie médico-chirurgicale, il quitta cette chaire en 1930 pour prendre la clinique chirurgicale de l’Hôtel-Dieu.
En 1933, il fut élu membre de l’Académie de Médecine. Il conserva jusqu’en 1940, heure de sa retraite, la clinique chirurgicale de l’Hôtel-Dieu. Il surveillait les intérêts de la Maison des Médecins dont il était le Président.
Intéressé par la Métapsychique, il accepta, en 1924, d’être membre du Comité de l’Institut Métapsychique, et assistait aux réunions et aux expériences autant que le lui permettaient ses importantes occupations. (R.M., 1945)



Comte Arnaud DE GRAMONT (1861-1923), physicien spécialisé dans la spectroscopie, membre de l’Académie des Sciences dès 1913.

(…) Nous avons la satisfaction de reproduire in extenso le beau et substantiel discours prononcé sur sa tombe par M. Lacroix, secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences ; ce discours retrace magistralement la carrière scientifique de M. de Gramont :

« L’Académie des Sciences ne veut pas laisser partir un des siens qui l’a grandement honorée, sans lui apporter le suprême adieu ; elle désire aussi offrir ses condoléances émues à celles que sa mort a plongées dans l’affliction et leur dire pourquoi elle tenait en haute estime celui qu’elles pleurent à leur foyer aujourd’hui désert.
Le comte Arnaud de Gramont représentait dignement parmi nous la science libre de toute attache officielle. Indépendant par sa situation sociale, dès sa jeunesse, il s’était intéressé aux sciences physiques ; il leur a consacré avec passion le meilleur de sa vie, sans leur demander autre chose que les nobles satisfactions intellectuelles que donne la recherche désintéressée de la vérité.
Observateur habile, patient et perspicace, doué d’une remarquable continuité de vue, il avait rapidement trouvé sa voie ; il y a persévéré et n’a pas tardé à se tailler une notoriété scientifique enviable, grâce à la valeur et à l’originalité de son œuvre.
Pourvu d’une excellente culture générale, l’attirant vers les généralisations et les aperçus philosophiques, orné par le charme d’une éducation raffinée, il était d’un accueil aimable et bienveillant. Il aimait à parler de recherches qui lui étaient chères et se plaisait à leur attirer des prosélytes parmi les jeunes gens et aussi à mettre libéralement sa grande compétence à la disposition de tous ceux, savants ou industriels, auxquels il jugeait qu’il pouvait être utile.
C’est à la Sorbonne, dans le laboratoire de Ch. Friedel, qu’Arnaud de Gramont a débuté en 1883 par des travaux de chimie organique, de synthèse minéralogique et des observations sur la pyroélectricité de quelques minéraux, entreprises, en collaboration avec son maître. Le successeur de Friedel, M. Heller, lui a conservé la même hospitalité affectueuse et cordiale. Mais ses recherches commencées dans la capitale, il les continuait dans les laboratoires personnels pendant les longs séjours qu’il faisait chaque année dans son château du Vignal, en Béarn, et ici même, à la Bizolière.
En 1891, a paru sa première note de spectroscopie, science à laquelle il allait se consacrer dès lors tout entier, la cultivant à la fois au point de vue théorique et au point de vue de ses applications à la minéralogie et à l’astronomie.
D’une première observation va découler d’une façon logique toute son œuvre. Il constate que l’étincelle de décharge d’un condensateur électrostatique fournit, en éclatant à la surface d’un composé chimique, un spectre complexe formé par toutes les lignes de tous les éléments constituants, métalloïdes aussi bien que métaux ; il se produit ainsi un véritable spectre de dissociation.
Telle est la base d’une nouvelle méthode générale de recherches qu’il a poursuivie d’abord dans le spectre visible par l’observation oculaire, puis, à partir de 1900, dans l’ultraviolet, à l’aide de la photographie. Les minéralogistes et les métallurgistes ont été mis ainsi en possession d’un procédé de recherche très sensible. A. de Gramont l’a appliqué lui-même à l’étude d’un très grand nombre de minéraux bons conducteurs ; deux fragments de ceux-ci sont reliés au pôle d’une bobine d’induction, dans le secondaire de laquelle peuvent être intercalées, à volonté, une ou plusieurs bouteilles de Leyde : l’étincelle condensée jaillissant entre ces deux fragments fournit un spectre de dissociation facile à photographier, la cryolite, qui, bien que non conducteurs, sont volatilisables dans l’étincelle éclatant entre les extrémités des pinces de platine qui les maintiennent.
A. de Gramont a été conduit ensuite à établir sa méthode d’analyse spectrale par les sels fondus des composés non conducteurs qu’il mettait en suspension dans le carbonate de sodium ou de lithium. Il a montré la fécondité de ce mode de recherche par l’étude d’un très grand nombre de silicates et d’autres groupes de minéraux.
D’une façon générale, l’observation des spectres est rendue difficile par la multiplicité des raies des composants auxquelles s’ajoutent celles de l’air. A. de Gramont, en s’appuyant sur des recherches antérieures de Schuster et de Hemsalech, est arrivé à simplifier ces spectres en intercalant des self-inductions croissantes dans le circuit de décharge du condensateur. On voit alors, dans ces conditions, les spectres se modifier peu à peu, les raies de l’air, puis celles des métalloïdes disparaître progressivement ; l’emploi d’une self-induction variable permet donc d’effectuer une sorte de séparation des éléments et une simplification de leurs spectres dont notre confrère a tiré bon parti pour l’étude des minéraux.
Il a désigné sous le nom de raies ultimes celles qui, dans l’étincelle, résistent à l’intercalation de self-inductions croissantes et même à la suppression du condensateur ; ce sont elles qui permettent de déceler les traces d’un élément parce qu’elles offrent le maximum de sensibilité ; leur emploi a conduit A. de Gramont à tenter et à réussir pour la première fois de véritables dosages quantitatifs par voie spectroscopique.
La mort vien de le surprendre au milieu d’importantes études sur les spectres des minéraux et en particulier des silicates dans la flamme d’un chalumeau oxy-acétylénique. Cette méthode lui avait permis de déceler certains corps rares, tels que le gallium et le thallium dans certains minéraux des pegmatites de Madagascar.
La curiosité d’esprit d’A. de Gramont ne lui permettant pas de se cantonner dans la minéralogie, elle l’avait depuis longtemps entraîné vers les espaces célestes ; il a appliqué sa notion des raies ultimes à l’étude de la lumière émise par les taches et par les différentes régions de la chromasphère du soleil. Il a été ainsi conduit à des résultats intéressants pour l’astronomie, notamment sur la température et les stades d’évolution des étoiles.
La grande guerre a été pour notre regretté confrère l’occasion de se dépenser pour la Patrie ; membre assidu de la Commission des Inventions, il a mis à la disposition de la défense nationale sa grande compétence théorique et technique ; il a fait alors, et depuis lors pour les alliages utilisés par l’artillerie et l’industrie tout ce qu’il avait fait pour les minéraux montrant que ses méthodes ne sont pas moins utiles dans l’usine que dans les laboratoires de science pure. Ce travail intense fut un dérivatif puissant à une grande douleur qu’il supporta avec un stoïque et discret courage ; son fils unique, tendrement aimé, officier aviateur d’une grande bravoure, trouva une mort héroïque dans un combat aérien au-dessus des lignes ennemies.
La valeur des travaux de notre confrère, tout autant que son caractère, avaient attiré sur lui de nombreux témoignages d’estime. Lauréat de l’Académie des Sciences, il y était entré comme membre libre le 6 juin 1913 et avait été élu correspondant du Bureau des Longitudes en 1921. »

Arnaud de Gramont ne fut pas seulement un savant physicien. Il était aussi un penseur, et un penseur profond. Au lieu de s’enfermer dans de stériles négations, il a voulu contrôler par lui-même les assertions que de grands mathématiciens comme Zöllner, de grands physiciens comme Crookes, des grands biologistes comme Russell Wallace et Lombroso, avaient émises. Et alors – non pas tout de suite, mais après longues méditations et méthodiques expériences – malgré lui, en dépit de toute sa primitive résistance, il a été forcé de conclure que Zöllner, Crookes, Wallace, Lombroso ne s’étaient pas trompés.
Il fut un des fondateurs de notre Institut Métapsychique, et à maintes reprises il participa à nos études. Il avait depuis longtemps pu constater sur Eusapia Paladino des phénomènes incontestables d’objectivation, comme tout récemment il en a constaté aussi sur Guzik. Bien entendu, il s’étonnait de voir qu’il n’était pas suivi par nos éminents confrères. Il ne comprenait pas qu’on traitât de fables ce qui fut si souvent constaté, et dans des conditions tout à fait précises. Mais il ne s’en indignait et ne s’en émouvait ; car, en vrai savant qu’il était, il disait que la vérité survit à des discussions oiseuses et à des expérimentations hostilement tendancieuses.
Il n’a rien écrit sur la métapsychique, de sorte que son œuvre n’est pas là. Son œuvre est dans ses travaux excellents de spectroscopie. Mais son influence parmi nous a été puissante. Sa courtoisie, sa sagacité ont été pour nous tous, dans les moments difficiles, un précieux réconfort. Nous saluons avec émotion cette noble et chère mémoire.(…) (Charles Richet, 1923)



Gabriel DelanneGabriel DELANNE (1857-1926), ingénieur, ancien élève de l’Ecole Centrale de Paris.

Delanne fut l’ingénieur probe, au grand cœur, qui orienta toute sa vie et son intelligence vers la démonstration scientifique de l’existence de l’âme humaine et de sa survivance après la mort.
Le lien intellectuel qui le rattachait à l’I.M.I. était sa conviction que si les croyance spiritualistes pouvaient se démontrer par un faisceau de preuves, aucune de ces preuves n’était en elle-même tellement péremptoire que la raison de tous les hommes fut contrainte à l’accepter, comme elle accepte les réalités jour, nuage, vent, eau, végétal, animal, etc., et que c’est la recherche expérimentale qui, en avançant lentement mais progressivement, dans l’explication des choses aboutira nécessairement un jour à rendre démontrable incontestablement à tous ce qui n’est encre que présumable sur l’apparence des faits.
L’œuvre de G. Delanne est considérable, non pas tant par le nombre des volumes publiés que par la valeur des documents et arguments qu’elle contient. Voici par ordre de parution ses principaux ouvrages : Le Spiritisme devant la Science, Le Phénomène spirite, L’Evolution animique, L’Ame est immortelle, Recherches sur la Médiumnité, Les Apparitions matérialisées des vivants et des morts (2 vol.), La Réincarnation.
Son premier ouvrage, Le Spiritisme devant la Science, fut l’œuvre qui le signala tout d’abord à l’attention de tous ceux qui s’intéressent à la destinée de l’âme humaine, de la « psyché » antique. Ce premier ouvrage apportait à la fin du XIXe siècle, un faisceau de preuves et faits capable de donner de la solidité à la croyance en l’existence de l’âme humaine et en son immortalité.
Le but de la vie de ce vaillant pionnier du Spiritualisme a été de prouver que le Spiritisme, l’ancêtre de la Métapsychique moderne, est une science ayant pour objet la démonstration expérimentale de l’âme et de sa survie au moyen de communication entre les psychismes des vivants et les psychismes des désincarnés. Il s’est attaché à montrer, par toute son œuvre, que le Spiritisme, si mal jugé par les ignorants et aussi si mal compris par certains de ses adeptes, n’est pas basé sur des faits illusoires et des pratiques ridicules, mais au contraire sur des expériences faites à l’aide de personnes douées de pouvoirs exceptionnels et rigoureusement contrôlés dans leurs productions : les médiums.

Quelque temps avant sa mort, en novembre 1925, G. Delanne avait établi avec moi le plan d’un dernier ouvrage qui eut été le couronnement de ses quarante-cinq années de travail, il pensait l’intituler : L’Idéoplastie. Il voulait y démontrer, à l’aide de documents venus d’expériences, que la pensée humaine est capable, dans certains cas, de s’extérioriser du cerveau et même de se matérialiser objectivement, c’est-à-dire qu’un phénomène psychologique peut se transformer en phénomène physico-physiologique.
Ce nouveau livre, il l’aurait divisé, comme il était accoutumé à faire, en deux parties : la démonstration et la discussion. Dans la seconde partie, il se proposait de rechercher si les matérialisations pouvaient être expliquées toutes par l’extériorisation de la pensée humaine (idéoplastie) ou autrement.
Malheureusement, pour ses amis et ses lecteurs, sa claire intelligence vient de s’éteindre, attristée par le sentiment qu’elle n’avait pas assez fait pour spiritualiser ses frères en Humanité. (Andry-Bourgeois, Ingénieur des Mines, Mars-Avril 1926)



Rene_Dufour_-_courte.jpgRené DUFOUR (1894-1977), Ingénieur-physicien, Docteur ès-sciences physiques, Professeur à l’Ecole de Physique et Chimie de Paris, Chevalier de l’Ordre du Mérite, Croix de guerre roumaine et française.

René Dufour naît à Ivry-sur-Seine le 5 février 1894.
Très jeune, il est attiré à la fois par des études littéraires, philosophiques et scientifiques. C’est dans cette dernière discipline qu’il continue ses études à l’Ecole de Physique et de Chimie. Il en sort à vingt ans avec le diplôme d’ingénieur physicien.
La guerre de 1914 étant déclarée quelques jours après, il part avec l’expédition des Dardanelles. Gravement malade, il doit être évacué un an plus tard. Rétabli, il est envoyé sur le front français à Saint Quentin, puis se porte volontaire pour partir pour la Roumanie comme technicien en radiotélégraphie. Aidé seulement de deux officiers du Génie, il crée et assure les liaisons radio des armées en guerre. Rapatrié en 1918, il est affecté à la poudrerie de Lannemezan, puis démobilisé définitivement.
Il entre alors comme professeur à l’Ecole Supérieure de Physique et de Chimie où il enseigne durant quarante ans.
La recherche le passionnant autant que l’enseignement, en marge de sa carrière universitaire il est affecté au Centre de Recherches de Bellevue pour y entreprendre des travaux dans le domaine de l’électrochimie. C’est ainsi qu’il fit des découvertes et prit de nombreux brevets qui furent exploités aux Etats-Unis. Son invention du four à induction à haute fréquence revenant tout naturellement en France est un exemple typique de ce que, dans un pays rationaliste et faussement cartésien, le génie a besoin de s’expatrier pour être ensuite reconnu.
René Dufour soutint à la Faculté de Paris une thèse qui lui donna le titre de Docteur ès-sciences physiques. Frédéric Joliot-Curie fur son élève et il se lia d’amitié avec lui ainsi qu’avec sa femme, Irène.
Mais les découvertes et les travaux de ce grand physicien, fussent-ils du plus haut niveau, ne pouvait satisfaire entièrement une telle nature. Vers 1925, il fit la connaissance du docteur Osty, et de l’ingénieur René Warcollier qui réunissait chaque semaine un groupe de savants se livrant à des recherches métapsychiques.
C’était aussi l’époque des grands médiums qu’il eut l’avantage de rencontrer et avec lesquels il fit de nombreuses expériences : Eusapia Palladino, Gusik, Kluski, Rudi Schneider, Pascal Forthuny et autres.
Plus tard, ce fut la rencontre de notre amie Mme Marie Maire, l’une des plus grandes métagnomes vivantes, avec laquelle il expérimenta durant vingt ans, consacrant tout son temps disponible à la métapsychique et publiant de nombreux articles. Nous sommes heureux de rappeler ici qu’il écrivit avec notre cher Gabriel Marcel les Lectures Marcelliennes en 1952.
Nous avons eu l’immense joie et la grande chance de vivre auprès de lui les quinze dernières années de sa vie. C’est ainsi que nous avons eu le temps de comprendre, d’admirer et d’aimer cet homme qui cachait derrière une barrière d’extrême courtoisie une intelligence imaginative hors de pair, une sensibilité aiguë et une manière de garder ses distances qui n’était, en fait, qu’une défense et la manifestation d’une excessive modestie.
Son élégance naturelle n’avait d’égale que celle de sa pensée.
Quand on le connaissait, il laissait rayonner toute la chaleur humaine qu’ont pu apprécier ceux qui ont connu un tel maître, car René Dufour fut, à mon avis, l’un des plus grands métapsychistes expérimentateurs de notre époque.
Aidé par son admirable sœur, Mme Jacqueline Billy, il continua l’œuvre de René Warcollier. En plus des expériences publiées qui sont et resteront des classiques, il nous a laissé un trésor inestimable, non encore dévoilé, de la métapsychique.
Ce savant à la modestie excessive avait une âme de poète et d’artiste, d’une bonté à toute épreuve, qui avait résisté à toutes les injustes agressions de la vie.
C’était un expérimentateur d’une habileté charismatique et d’une scrupuleuse rigueur, liant la précision des détails à des vues élargies aux confins du cosmos.
Il maniait l’hypnose avec le talent d’un professionnel et ne cessait de mettre à jour ses connaissances dans tous les domaines de la science.
René Dufour n’a cessé de nous répéter qu’au niveau de la psyché : « Il n’y avait pas d’impossibilité évidente ».
Nous sommes fiers, à l’Institut Métapsychique International, de l’avoir eu parmi nous et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour continuer son œuvre. (Jean Barry, 1978). Il fut vice-président de l’IMI.



Camille FlammarionCamille FLAMMARION (1842-1925), Astronome, Chevalier de la Légion d’honneur.

Voici que disparaît, en pleine puissance intellectuelle malgré son grand âge, notre héroïque ami Camille Flammarion. Il fut un grand savant. Il fut un noble poète. Il fut un ardent ami de l’humanité et de la paix. Il fut aussi un des fidèles de notre sainte cause, et, comme il avait le culte de la vérité, les problèmes qui nous occupent ici ont animé ses dernières années.
Presque enfant encore, il se passionna pour l’astronomie. Alors il entra à l’Observatoire. Mais Le Verrier, l’illustre directeur de ce grand établissement, n’admettait l’enthousiasme des observateurs que pour les chiffres. En entrant à l’Observatoire, Camille Flammarion avait cru qu’il allait pouvoir étudier les astres, admirer le ciel étoilé, le plus beau spectacle que les hommes pussent contempler. Au lieu de cela, il n’eut que des calculs à faire, de sorte qu’au bout de trois ans, désabusé, il quitta l’Observatoire.
L’astronomie pourtant l’attirait toujours, et il était résolu à rester astronome. Mais il avait trop d’indépendance dans l’esprit pour ne pas suivre une voie personnelle, car ce fut une des caractéristiques de ce grand esprit que d’être, dès son plus jeune âge, épris des choses nouvelles et même des aventures. A une époque où l’aviation n’existait pas encore, il s’intéressa activement à l’aéronautique, et fit, dans des aérostats les plus divers, des voyages nombreux dont quelques-uns restèrent célèbres. Ce n’était pas un sport banal ; il s’est fait aéronaute pour étudier les problèmes météorologiques multiples qui ne peuvent se résoudre que par l’exploration de l’atmosphère.
Ses découvertes en astronomie se succèdent rapidement. Il fonde la société astronomique, et, grâce à un généreux donateur, peut instituer ce bel Observatoire de Juvisy dont il a tiré si puissamment parti pour la science.
Il aurait pu se reposer. Avec son observatoire de Juvisy, il était presque arrivé à l’apogée de ses désirs. Mais des hommes comme lui ne se reposent pas. Tout ce qui leur réussit devient un stimulant pour de nouveaux efforts et de nouveaux travaux.
Il s’est donné trois tâches auxquelles il s’est livré tout entier. La vulgarisation de l’astronomie, la paix entre les hommes, et les problèmes de la métapsychique.
Aidé par sa généreuse compagne, Sylvie Flammarion, près de laquelle il trouve toujours admiration et réconfort, il publie sans se lasser sur l’astronomie des livres excellents. Il sait rendre l’astronomie populaire. Ses livres, où tant de poésie s’unit à tant de science, sont lus par tous, grands et petits. Il trouve un public enthousiaste qui finit par comprendre quelque chose à l’univers.
On ne saurait exagérer la faveur du nom de Flammarion, faveur universelle qui continue encore. Il fut vraiment l’apôtre de l’astronomie, mêlant habilement la poésie des cieux étoilés à la rigueur des observations positives. Son livre « Rêves étoilés », a été tiré à 142 000 exemplaires. La pluralité des mondes, à 45 000. Aurait-on pu supposer que tant de gens en France s’intéressaient à l’astronomie. Il a fallu pour ce miracle son style clair et éloquent. C’est à Flammarion, et à Flammarion seul, qu’est due la popularité de l’astronomie en France.
Flammarion était aussi un passionné ami de la paix. Sa femme, Sylvie Flammarion, présidait, avec une douceur et une énergie rare, les sociétés féminines pour la paix. Quant à Camille, que Sylvie appelait volontiers Flam, il ne manquait jamais l’occasion de signaler le contraste douloureux entre les harmonies célestes du monde immense et les luttes ineptes, féroces, barbares, auxquelles les hommes, très sauvages encore, se livrent sur leur chétive planète. Quel spectacle abominable et douloureusement grotesque, que nos guerres monstrueuses ! Quel mépris nous devons tous avoir pour l’humanité en voyant notre misérable petitesse qui se déchire par les batailles au lieu de se grandir par la contemplation des mondes.
Mais ce qui nous intéresse ici surtout, c’est moins la brillante carrière du savant et de l’écrivain, que son enthousiasme pour les sciences métapsychiques.
Avec son esprit généreux, avide de nouveautés, passionné pour la vérité, il se jeta résolument dans la mêlée. Il publia des livres remarquables remplis de faits. Je les mentionne ici, quoique tous nos lecteurs les connaissent sans doute : Les forces naturelles inconnues, 2 vol. ; L’inconnu et les problèmes psychiques, 3 vol., Les Maisons hantées, 1 vol. ; La Mort et son Mystère, 3 vol.
Les faits cités sont innombrables. S’il y a quelque chose à reprocher à ces beaux ouvrages, c’est que parfois l’enthousiasme de l’auteur lui fait abandonner quelque peu la sévérité nécessaire à la critique. Mais quelle magnifique ardeur ! quel zèle juvénile chez ce septuagénaire !
Et surtout, quelle compréhension de la relativité de nos connaissances scientifiques. L’inconnu d’hier, disait Flammarion, est la vérité de demain ! J’oserai ajouter : « l’absurde d’aujourd’hui est la vérité de demain. »
Une fidèle amitié, mêlée de vénération, m’attachait à ce grand Flammarion, qu’on apprenait à aimer et à admirer d’autant plus qu’on se connaissait davantage. Sur le dernier livre qu’il m’envoyait il y a quelques mois avec une affectueuse dédicace, il écrivait : Homme à un étudiant perpétuel.
Oui ! c’était bien là le caractère de cet homme incomparable. En même temps, c’est un programme de vie et un exemple pour nous tous. En présence des effarants mystères qui nous entourent de toutes parts – car vraiment nous n’avons encore rien compris à l’immense Kosmos – nous devons en toute humanité rester des étudiants, chercher à connaître d’abord, et, plus tard, s’il se peut comprendre.(Charles Richet, 1925)



Maurice Garçon Maurice GARCON (1889-1967), avocat, écrivain et membre de l’Académie Française.

Maurice Garçon était un grand avocat et aussi un écrivain qui franchit les portes de l’Académie Française, comme il l’avait prédit à son père : Emile Garçon. La Vie Judiciaire du 27 novembre 1954 écrivait de lui : « Son goût du surnaturel était déjà en lui, mais ce sont deux affaires qui l’ont incité à se pencher sur ce problème : l’histoire de la Vierge qui pleure et l’histoire du Curé de Bombon. »
A l’Institut Métapsychique International, il était un grand ami du Docteur Geley et du Docteur Osty. A ce dernier notamment, il dédicaçait sa brochure sur le Symbolisme du Sabbat « pour contribuer à l’étude de la Métapsychique ». C’est lui encore qui soutint les intérêts de notre fondation dans les débats à propos de la succession de son fondateur.
Il terminait son livre sur les « Procès de la Sorcellerie » par ces paroles désabusées : « L’esprit humain s’affaire devant ce qu’il croit le mystère et les règles de critique les plus élémentaires s’abolissent devant l’insondable espoir que les hommes gardent de ne point mourir tout à fait et de conserver, à défaut d’un corps durable, du moins une âme immortelle dont ils changent d’ailleurs le nom selon le siècle et la mode. »
Son esprit critique n’était pas abusé par les fraudes des médiums. C’est lui qui déjoua les artifices de Mme B… en rallumant inopinément la lumière dont l’absence favorisait les jeux de la prestidigitation. Prestidigitateur il l’était lui-même, ce qui est d’un grand secours pour que les tricheurs ne puissent faire croire au paranormal lorsqu’il ne s’agit que de tours de passe-passe.
L’Institut Métapsychique International conservera de lui, comme tous ceux qui l’ont approché, le souvenir d’un grand personnage, d’un véritable gentilhomme.



René HARDY (1908-1972), Docteur ès-Sciences, Ingénieur Conseil, Inventeur, Membre de l’Académie des sciences de Rome et de New-York

(…) Une longue maladie l’avait conduit à se retirer à Toulon, nous privant de sa collaboration directe et active, mais il n’avait pas cessé, pour autant, de poursuivre ses recherches avec une extraordinaire fécondité.
Il avait réuni dans sa retraite un groupe de collaborateurs et leur avait annoncé une communication de grande importance sur un sujet qui lui tenait à cœur : la paradynamique. En effet, il s’intéressait de près au problème des objets volants non identifiés et avait participé efficacement à la fondation du Groupement d’Etude des Phénomènes Aériens (G.E.P.A.). C’est quelques jours avant cette communication qu’il disparut brutalement de la manière la plus inattendue de son entourage.
Né le 11 juillet 1908 à Bordeaux, René Hardy fut l’élève du lycée de Bordeaux puis de l’Ecole des Roches. Après un second cycle d’études supérieures au Collège de France, et un Doctorat à la faculté des sciences de Paris lui valut la mention : Très honorable.
Ingénieur de recherches, il fut placé à la tête du département de recherches dans le domaine de l’électronique de l’entreprise L.M.T. à Paris, compagnie française du groupe I.T.T. (U.S.A.), de 1938 à 1941. Il devint Ingénieur en Chef du Département d’Applications Electroniques Spéciales à SFR/CSF de Paris, correspondant du Groupe R.C.A. (U.S.A.), de 1941 à 1946.
Directeur et Ingénieur en Chef du laboratoire français de recherches sur les missiles autoguidés par infrarouges, pour le Ministère de l’Air, associé avec Matra de 1950 à 1966, puis Conseiller scientifique de Matra, il travailla aux premiers satellites français pour le Centre National d’Etudes Spatiales.
Vivant à Toulon depuis 1968, il fut conseiller à plein temps du Département de la Construction Navale de la Marine Française à Toulon jusqu’en 1971, sans jamais cesser de poursuivre des recherches personnelles.
Auteur de plus de 250 brevets à travers le monde, en électronique, ultra-sons, communication, télévision, guidage infra-rgoue et applications quantiques-optiques, il publia de très nombreuses communications à l’Académie des Sciences concernant les premiers systèmes européens d’armes autoguidées, têtes chercheuses, radar, infrarouge, etc.
Membre depuis 1948 du Comité de l’Institut Métapsychique International, il correspondait avec la Parapsychology Foundation Inc., de New York. Il fut également membre de la Société Française d’Astronomie, et, depuis 1958, du Comité de la Société d’Encouragement à la Recherche et à l’Invention. Il fut aussi correspondant étranger de la NICAP en 1962 et conseiller en Physique de l’APRO en 1963.
Ses inlassables activités lui valurent de nombreuses distinctions :

Lauréat du Prix A. Viard en 1958 ;

Grand Officier de l’Ordre du Mérite pour la Recherche et l’Invention en 1961 ;

Médaille de la Société des Arts, Sciences et Lettres de Paris en 1969 ;

Membre de l’Académie des Sciences de Rome en 1970 ;

Membre de l’Académie des Sciences de New York en 1972.
René Hardy, de constitution athlétique, offrait à ses amis l’image d’un homme complet, capable de s’intéresser à tout : physique, chimie, biologie et médecine, psychologie, parapsychologie et métapsychique objective, mathématiques, philosophie, cosmologie, océanologie et spatiologie.
C’est lui qui introduit l’électronique dans les techniques de recherches parapsychologiques en construisant le premier appareil de biotélécommunication dès 1961, réalisant ainsi un progrès de la plus haute importance, tant en raison de la rigueur objective des moyens de contrôle qu’en permettant de travailler rapidement sur de grandes séries avec possibilité de faire varier les combinaisons expérimentales et de mettre en jeu et en évidence le rôle des impulsions motrices en regard de celui des impressions dites « extra-sensorielles ».
Une intelligence aussi brillante que la sienne se cachait sous une attitude de grande modestie et de silencieuse gentillesse. Ses amis n’oublieront jamais ni ses grandes qualités de cœur ni son courage face aux épreuves.
Nous avons perdu non seulement un savant mais encore un ami.(…) (Hubert Larcher, 1973)



Emmanuel LeclaincheEmmanuel LECLAINCHE (1861-1953), Membre de l’Académie des sciences dès 1917, Président de l’Académie des sciences en 1937, Membre de l’Académie vétérinaire de France, de l’Académie de chirurgie et de l’Académie des sciences coloniales.

Voir : La vie et l’oeuvre d’Emmanuel Leclainche, par Laure Alnot et Guilhem Pistre.

 

 

 



Eugène LENGLET (?), médecin, membre du Conseil d’Hygiène de France, Président de l’IMI de 1940 à 1946.

La mort de l’ancien Président de l’I.M.I. de 1940 à 1947 nous est particulièrement sensible tant il nous avait témoigné d’amitié avant, et après avoir résilié cette fonction lorsqu’il s’était retiré en Charente pendant la dernière guerre, son état de santé ne lui permettant plus une grande activité professionnelle.
Ancien interne des hôpitaux de Paris, médecin de l’hôpital St-Joseph, il s’occupait particulièrement des problèmes d’alimentation et il était membre du Conseil d’Hygiène de France.
Pendant l’occupation nous avons mis constamment à contribution sa grande compétence, malgré son éloignement, et tiré profit de ses conseils judicieux.
Notre correspondance s’est poursuivie depuis, à propos de ses recherches psychiques personnelles et des nôtres pour lesquelles nous avons toujours bénéficié de son jugement aussi sûr que sur les questions pratiques.
Il a été et restera pour nous un guide.
Pour ceux qui n’ont pas eu le privilège de le connaître il est sans doute utile d’ajouter que sa pensée philosophique mûrie par des études toujours poursuivies sur les mystiques attachait un grand prix à la Métapsychique dont le rôle, écrivait-il : « est d’étendre la connaissance de l’homme secret, si profondément marqué mais si puissamment masqué qu’apparaît seul le fantôme de l’être ».
Ou encore : « il (l’homme secret) nous lie si heureusement à l’Universel par un fil d’Ariane ».
« Tout se tient en Métapsychique et toute la Métapsychique tient à l’universel ».(…)(René Warcollier)



LE ROY DUPRE ( ?- 1940), administrateur.

M. Le Roy Dupré a suivi à quelques mois de distance, en 1940, Mme Le Roy Dupré dans la mort. Il avait été élu membre du Comité de l’Institut Métapsychique en 1933. Tous deux se sont dévoués à nos travaux de toute leur intelligence et de tout leur cœur : lui, sur le plan financier, elle, par sa charmante autorité dans les réunions amicales qu’elle présidait.



Francois_Masse_-_courte.jpgFrançois Aimé MASSE (1891-1979), Commissaire général de la Marine, Commandeur de la Légion d’honneur

Commissaire Général de la Marine.
Né le 10 mai 1891 à Vendôme (Loir et Cher). Fils de Léon Masse, pharmacien, et de Marie Aumasson, institutrice. Entré dans la Marine comme Elève-Commissaire en 1912. A servi durant la première et la deuxième guerres mondiales et en Indochine. Croix de guerre 1914-1918, Croix de l’Yser, Commandeur de la Légion d’honneur. Marié en 1925 à Colette VIGNAL (décédée en 1926). Un fils, Renaud, mort pour la France en Indochine en 1946. Membre de l’Institut Métapsychique International depuis 1934. Trésorier en 1955. A collaboré notamment à des expériences de télépathie avec René Warcollier. A effectué diverses recherches personnelles en parapsychologie. Auteur de nombreux articles dans la Revue métapsychique et d’essais sur la métapsychique.
Auteur d’un vaste recueil de poèmes : Le Vendômois narquois, d’un Essai sur la beauté dans les arts, d’une Danse macabre des Maritimes illustrée, de pièces de théâtre : Guignol, Prince des ténèbres ; Au cimetière ; L’incorrigible ; La mouche ; de récits : Originaux et olibrius ; Poèmes en prose ; de parodies : La bruiteuse coprogène ; etc.
Auteur d’aquarelles, d’estampes et de gravures sur bois.
Décédé à Paris le 24 octobre 1979. (J.L. Masse, 1980)

Monsieur François Masse s’est dévoué sans compter, aux côtés de René Warcollier, aux ingrates tâches administratives qui ont permis à l’Institut Métapsychique International de survivre, après la vente de son siège Avenue Niel et son transfert 1 Place de Wagram, ainsi qu’à la gérance de la Revue Métapsychique de 1955 à 1970.
Il a rédigé dans cette revue de nombreuses critiques de livres, ainsi que quelques articles non dénués d’humour. A ses collaborateurs il laisse le souvenir d’un homme aussi aimable qu’efficace dans l’action.(…)



Joseph MAXWELL (1858 – 1938), médecin, juriste, Procureur Général près de la Cour d’Appel de Bordeaux.

Il y a quelques mois, l’Institut Métapsychique perdait un de ses fondateurs, un de ses plus fidèles amis, le Dr. Maxwell, ancien Procureur Général près de la Cour d’Appel de Bordeaux. Juriste de profession, il avait voulu acquérir des connaissances médicales indispensables à ceux qui sont en rapport avec les aliénés, les criminels et les délinquants. Cette culture scientifique lui était également nécessaire pour des recherches sur les médiums entreprises dès le début de sa carrière.
En 1903, il publiait un essai sur les Phénomènes Psychiques. En dehors de toute théorie, il classe les faits qui sont à la base de cette nouvelle science. Après avoir indiqué les méthodes d’examen, c’est-à-dire les conditions physiques aussi bien que morales qui doivent être respectées, il énumère les divers phénomènes qu’il avait eu l’occasion d’observer : moteurs, lumineux ou psycho-sensoriels, et termine par une étude sur la fraude et l’erreur.
Un des chapitres les plus curieux est consacré à certaines manifestations de télékinésie, connues sous le nom de raps ; il avait pu en poursuivre l’étude pendant longtemps, grâce au concours d’un sujet particulièrement doué.
Plus tard, délaissant parfois le droit ou la philosophie sociale, il est revenu de temps à autres à ses recherches de prédilection : la magie, dont il a fait un exposé très différent ce qu’ont imaginé les psychologues contemporains, et la divination, encore si discutée.
Enfin, ces temps derniers, il s’était surtout intéressé au tarot. Dans ce jeu de cartes, inventé probablement au XVe siècle, il voyait des figures symboliques dont l’inspiration remontait à la philosophie alexandrine du IIe siècle après l’ère chrétienne.
Avec le Dr. Maxwell, l’Institut Métapsychique perd un de ses membres les plus dévoués et un de ses conseillers les plus sûrs ; il avait toujours maintenu notre organisation dans la voie des recherches purement expérimentales. La seule raison d’être de notre maison est de mettre quelque ordre et quelque clarté dans la tradition occulte qui a préoccupé depuis toujours l’humanité et surtout de faire le départ entre ce qui peut être réel et ce qui est purement imaginaire. Nul guide ne pouvait être plus précieux que cet érudit qui avait réuni dans sa magnifique bibliothèque de Bordeaux la plus grande partie des travaux et des rêveries des savants ou des philosophes sur ces éternelles questions.
Mais tous ceux qui ont eu le privilège d’approcher M. Maxwell garderont le souvenir de cet ami d’une intelligence si brillante, de ce conteur délicieux dont la causerie spirituelle et profonde nous maintenait sous une sorte de charme.
Il fut un des ouvriers de la première heure, alors qu’il fallait un réel courage pour oser publier des faits bien observés mais qui n’étaient pas encore dans le goût du jour.
Ses travaux très objectifs appuyés sur une étude critique impartiale, devront toujours être consultés et resteront parmi les meilleurs ouvrages et les plus instructifs. (Jean-Charles Roux, Jan-Fév 1939)



Ernest MEYER (1859-1940), écrivain, Commandeur de la Légion d’Honneur, conseiller d’Etat.

M. E. Meyer était un écrivain distingué. Il collabora à la Revue Bleue et à diverses revues.
Commandeur de la Légion d’honneur, conseiller d’Etat, il fut élu membre du Comité de l’Institut Métapsychique en 1927. Il s’intéressait depuis de nombreuses années à la Métapsychique. Lorsque le décret d’utilité publique fut demandé par M. Jules Roche, ministre, en 1919, M. Ernest Meyer fut favorable à cette demande et aida à la faire accepter.
De 1927 à 1939, il s’occupa activement de l’Institut Métapsychique. Ses conseils relatifs aux lois et décrets furent d’une très grande utilité. Sa bienveillance permettait de le consulter sur toute difficulté de trésorerie ou juridique, et aussitôt son infaillible mémoire et ses brillantes facultés se traduisaient en chiffres ou en conseils éclairés d’inestimable valeur. (R.M., 1945)



Dr François MOUTIER (1881-1961), maître de la gastro-entérologie française, chef de laboratoire de la Faculté de Médecine de Paris, Président de l’IMI de 1946 à 1950.

Le Docteur François Moutier, était un maître de la gastro-entérologie française, de réputation mondiale.
Cependant, c’était vers la neurologie que son esprit précis, son sens clinique parfait, devaient au début de sa carrière, l’orienter. Elève de Pierre Marie pendant sa dernière année d’internat, il écrivit une thèse magistrale de 774 pages, qui lui avait demandé de très longs moins d’études contrôlées par le laboratoire, dans laquelle il réfutait avec des preuves indiscutables, la théorie généralement admise, depuis 1861, de l’aphasie de Broca. Cette thèse, ces conclusions, le promettaient au plus hautes fonctions, mais un différent avec son maître décida autrement de sa carrière. Cette séparation, dont on n’a jamais compris le motif, brisa l’avenir du disciple. Doué d’une force d’âme héroïque il ne s’en plaignit jamais. Désormais, le Docteur Moutier se tournait vers la gastro-entérologie, où il allait faire école, et vers le laboratoire.
Ce n’est pas dans ce court article que nous énumèrerons tous les travaux dont il enrichit la science médicale de 1910 à 1961, année de sa mort. Son dernier article parut après son décès. Il fut publié par son élève et collaborateur le Professeur Cornet, portant ainsi à 508 le nombre de ses communications et travaux originaux.
Si nous avons ainsi rappelé son prestige médical, c’est pour mieux situer l’homme savant, érudit, poète et infiniment bon, qu’il était.
Porté vers la connaissance de ces faits qu’une science matérialiste ne peut expliquer, de la réalité desquels il était profondément convaincu, dès 1927, avec le Docteur Jean-Charles Roux, il publia au IIIe Congrès International des recherches psychiques : Les conditions de la perception métagnomique, puis en 1934 : Les prémonitions dans la vie courante, en 1936 : Les impressions de présence. En 1938, avec le Docteur Jean-Charles Roux l’éloge du Docteur Osty qui venait de disparaître et qui avait consacré tant d’années à l’Institut Métapsychique.
Il écrivit dans Style un article, En suivant les étoiles, en 1946, où l’on retrouve sa poésie et cette recherche des sciences encore inconnues. Sa conférence sur les prémonitions de la vie courante prononcée en Novembre 1934, explique pourquoi il fut attiré vers la métapsychique et s’y donna si entièrement. Toute son existence, depuis 1920, fut une recherche de l’explication de ces phénomènes brusquement révélées à lui au cours d’une prémonition qui, hélas, se réalisa et le marqua profondément.
Ayant eu la grande joie de vivre dans son entourage immédiat pendant presque quarante années, je fus souvent le témoin de prémonitions si parfaites que l’on se demandait si elles n’étaient pas, au départ, des réalités.
Je me souviens d’un matin où il recherchait fébrilement une lettre qu’il prétendait avoir reçue la veille, lui demandant un rendez-vous pour une gastroscopie. Tout le monde chercha cette lettre qui fut introuvable, et il pensait l’avoir par mégarde jetée dans la corbeille, ce qui l’ennuyait prodigieusement, car c’était un correspondant de province et la réponse était urgente. Revenant de l’hôpital à midi et décachetant à table son courrier arrivé le matin après son départ, la lettre était là, venant de Toulouse telle qu’il l’avait vue dans sa vision, non décachetée, datée de la veille. Il l’avait vue au moment où son correspondant l’écrivait.
C’est très souvent que ces petits faits se renouvelaient.
Je rêvais souvent, mes rêves l’intéressaient beaucoup. Cependant il en est un que je ne lui ai jamais révélé et qui me laissa profondément triste et douloureuse. Pendant les périodes de vacances où nous étions séparés, il avait l’habitude de m’écrire quotidiennement. A la fin de 1960, je rêvais une nuit que j’étais dans le vieux pays où je me reposais habituellement au mois d’août. Dans mon rêve le facteur ne m’apportait aucune lettre de lui ; j’en étais intriguée, mon rêve bref me sembla durer plusieurs semaines. Cette prémonition se réalisa. Les vacances suivantes, en 1961, il n’y eut jamais de lettre de lui, il était mort le 14 mai de cette année-là.
Il ne faut pas passer sous silence son art poétique. La poésie fut son violon d’Ingres. Ses poêmes, auxquels il confiait ses peines, ses espoirs, sont relativement peu connus, car à tirages limités. Il publia de 1910 à 1961 sept recueils de poèmes. Dans l’un d’eux, paru en 1954, « Judas devant Jésus », il exprima que la prédestination n’était pas une raison de perdition.
(…)
Il possédait une des plus belles bibliothèques de livres de médecine anciens, des incunables, et son bureau était tapissé de rayons portant des milliers de précieux volumes.
(…)
Tous les Amis de l’Institut Métapsychique se souviennent de ces soirées de l’avenue Niel, si intéressantes : soirées de travail, d’études, avec des êtres exceptionnels comme Fortuny et d’autres. Le Docteur Moutier s’affligeait quelquefois du mutisme de certains auditeurs, et il disait : « Combien de fois des assistants à ces séances se turent, au détriment d’un bon trvail, alors que le médium avait parfaitement désigné des cas très particuliers que je connaissais… ».
A la Société des Amis de l’Institut Métapsychique, le Docteur Moutier donna toute sa conscience, sa droiture et son dévouement.(…)(Par Mlle F. Canouet)



Jules RocheJules ROCHE (1841-1923), Député, ministre du Commerce, de l’Industrie et des Colonies sous la IIIe République.

(…)Jules Roche avait voué sa vie au service de la Chose Publique. Député de 1881 à 1919, plusieurs fois ministre, il jouissait d’une influence politique considérable, que lui avaient valu sa haute et lumineuse intelligence, son érudition, son éloquence et son enthousiasme.
Ecrivain distingué,il a publié des œuvres à la fois profondes et pleines de bon sens et de sereine logique :
Le Budget des Cultes (1883), La Politique économique de la France (1894), L’Allemagne et la France (1898), L’Impôt sur le Revenu, Discours Parlementaires, Quand serons-nous en République ? (1918), L’Alsace-Lorraine, terre française.
Curieux de toutes les hautes manifestations de la pensée, Jules Roche ne pouvait manquer de s’intéresser à la métapsychique.
Repoussant toute négation a priori comme antiscientifique, il participa à une série d’expériences faites avec le médium Eusapia Palladino et constata la réalité des phénomènes de télékinésie et d’ectoplasmie.
Dès lors, il s’adonna à nos études.
Les séances d’Eva C. dont j’eus fréquemment l’occasion de l’entretenir, puis celles de Kluski, auxquelles il collabora, l’intéressèrent au plus haut point. (Gustave Geley, 1923)



Jean-Charles ROUX (1872-1942), Médecin, Vice-Président de l’IMI de 1935 à 1940.

Celui qui fut Vice-Président de l’Institut Métapsychique depuis 1935, est mort pendant la guerre. Le docteur Jean-Charles Roux, qui, par ailleurs, a laissé un nom dans la science médicale en gastro-entérologie, est un pionnier de la Métapsychique.
Dès l’âge de vingt ans, après avoir observé personnellement des faits de télépathie, il se propose d’étudier la question et y applique son esprit d’analyse. Il a recours à une pratique que son maître Charles Richet préconisait depuis 1884 : la méthode des cartes à jouer qui permet d’établir une preuve quantitative d’une faculté paranormale en faisant intervenir le calcul des probabilités. On sait comment le professeur Rhine a réalisé aujourd’hui cette anticipation du grand savant.
De 1892 à la guerre de 1914, J.-Ch. Roux participe au développement des sciences psychiques avec Cesare de Vesme. Puis, après la fondation de l’Institut Métapsychique, J.-Ch. Roux suit ses travaux et est élu membre du Comité en 1927. Il nous a laissé dans la Revue Métapsychique plusieurs conférences. Dans « l’Espace et la Pensée », en 1935, il expose les résultats obtenus avec les métagnomes en collaboration avec le docteur F. Moutier, par la technique de transmission du « mal perçu ».
En 1937, dans « Les Messages du Subconscient », il a laissé une courte mais importante description d’expériences sur les raps. Le docteur J.-Ch. Roux, expérimentateur habile, a réussi à enregistrer sur un cylindre de Marey ces ébranlements mystérieux qui se produisent parfois dans le plateau d’une table.
Dans des séances où il était assisté de son ami le docteur Maxwell, des raps sans aucun contact des assistants avec la table, étaient entendus. Il a montré qu’il s’agissait bien de bruits objectifs provenant de vibrations du bois, il a authentifié le phénomène comme l’avait fait William Crookes, avec le médium Home, dans ses expériences célèbres. Enfin, il nous a permis de jeter un coup d’œil sur ses pensées profondes dans sa conférence de 1936 : « Visionnaires et philosophes. » (R.M., 1945)



Simone SAINT-CLAIR (1896-1975), journaliste, écrivain, résistante, médaillée de la résistance, de la Croix de guerre, de la Légion d’honneur et de la croix de Lorraine.

Le 1er mars 1975, Simone Saint-Clair, membre du Comité d’Administration de l’I.M.I., nous a quittés, après une maladie qui reste encore très rarement guérissable, et dont elle attendait l’issue fatale avec autant de courage que de lucidité, au point d’écrire peu de temps avant son décès, son dernier livre intitulé : Petite histoire de ma mort.
Ce courage, elle l’avait déjà manifesté pendant l’Occupation, par son action dirigeante au sein d’un réseau de la Résistance, ce qui lui valut son arrestation en décembre 1943 et sa déportation au camp de Ravensbrück. Elle a d’ailleurs écrit à ce sujet un livre terrible : Ravensbrück, l’Enfer des femmes, qui fut couronné par l’Académie française. La Médaille de la Résistance, la Croix de guerre, la légion d’honneur, la croix de Lorraine lui furent décernées.
Journaliste et écrivain, elle a publié, outre des romans comme Le géant blond et Perceval, de nombreux autres ouvrages (dont un essai sur les enfants débiles mentaux, Les anges incompris), La route du Graal, Le flambeau ardent, dans lequel elle expose son itinéraire spirituel, et Rencontres avec l’anormal et le paranormal.
Du courage, il lui en avait fallu encore pour ne pas sombrer dans le désespoir, lorsqu’elle apprit la mort de ses deux fils, engagés dans les Forces Françaises Libres et tués tous deux sur des fronts différents. Cette douloureuse épreuve l’avait amenée au spiritisme, plus précisément au « spiritualism » britannique, par suite de contacts pris avec les milieux d’Outre-manche à la faveur de son activité résistante et de sa parfaite maîtrise de la langue anglaise. Elle joua, de 1947 à 1954, un rôle éminent dans le comité exécutif de la Fédération Spirite Internationale et dans ses congrès. Elle y soutint aux côtés du signataire de ces lignes, un énergique combat pour une approche scientifique du médiumnisme et du supranormal. Cela malgré les causes affectives qui étaient à la source de son intérêt pour ce vaste domaine dans lequel elle avait retrouvé de nouvelles raisons de vivre, sa vive intelligence lui avait immédiatement fait sentir et comprendre que seule l’étude scientifique peut donner une base solide et une signification valable à cet ordre de préoccupations. Aussi, elle était très liée avec les animateurs du Collège des Sciences Psychiques de Londres et avec les chercheurs de la S.P.R.
Sa haute valeur intellectuelle et sa connaissance éclairée des phénomènes médiumniques l’avaient fait accueillir au sein du conseil d’administration de l’I.M.I., où ses avis étaient très appréciés.
Cette femme au grand cœur, dévouée et toujours prête à rendre service, pouvait être aussi une joyeuse camarade qui, à l’occasion, savait plaisanter avec beaucoup d’esprit. C’était un bien précieux d’être l’objet de son amitié. (André Dumas, 1976)



André SAINTE-LAGUË (1882-1950), mathématicien, Officier de la Légion d’honneur, Croix de guerre, Médaille de la Résistance, Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure, Agrégé de l’Université, Professeur au Conservatoire National des Arts et Métiers, Professeur à l’Ecole Spéciale des Travaux Publics.

La mort subite de M. André Sainte-Laguë suvient au moment-même où il venait d’accepter la présidence du Comité de la Société des Amis de l’Institut Métapsychique, dont il était Vice-Président l’an dernier et membre depuis 1934.
Les personnes étrangères à notre Institut, ses élèves, ses nombreux amis dans les milieux intellectuels les plus divers, se demanderont comment cet esprit précis et positif a été amené à s’intéresser à des études si étrangères à ses activités scientifiques, à ses préoccupations sociales. Il fallait que deux facteurs déterminants se trouvent réunis : son inlassable curiosité et son amour de la vérité. C’est bien le vrai penseur libre qu’il disait être.
Mais si M. Marcel Osty n’avait pas été son élève, et si M. Sainte-Laguë n’avait pas connu par lui les travaux du docteur Osty, il est fort probable qu’il ne serait pas devenu un grand Métapsychiste. Son influence, depuis, a été grande dans les milieux scientifiques et philosophiques, qui semblaient les plus réfractaires à la Métapsychique. Combien d’étudiants, de chercheurs, ont été amenés à la prendre en considération, entraînés par ses dons éblouissants, sa parole, ses écrits, son accueil toujours bienveillant, allié à tant de simplicité et de modestie.
Sa perte sera lourde pour la Métapsychique et aussi pour les Métapsychistes qui, comme moi-même, furent encouragés, plus qu’il ne le paraissait, à poursuivre leurs travaux par ses conseils et l’appui de son amitié.
Nous ne citerons de ses ouvrages que ceux ayant un rapport avec les questions qui nous préocuppent :
Du connu à l’inconnu (Gallimard, 1941) – Le Monde des Formes (Fayard, 1948), et ses conférences parues dans la Revue métapsychique : « L’espace a-t-il quatre dimensions » (1926) ; « L’inconnaissable scientifique » (1928) ; « A propos des théories d’Einstein sur la Relativité restreinte » (1929) ; « Naissance, vie et mort de l’Univers » (1935) ; « Naissance, vie et mort de l’humanité » (1936) ; « De la rechreche de certaines facultés médiumniques » (1939) ; « Un peu de calcul des probabilités » (1948) ; « La Machine humaine » (conférence du 11 février 1949 ».
Pour rendre l’hommage qu’il mérite à M. Sainte-Laguë, il nous semble toutefois suffisant de citer la liste de ses activités. La concision n’en amoindrira pas l’éloquence.
Né à Casteljaloux (Lot-et-Garonne), en 1882, M. Sainte-Laguë, à l’âge de vingt ans était admis à la fois à l’Ecole Polytechnique et à l’Ecole Normale Supérieure. Il opta pour celle-ci et devint professeur en province, puis à Paris. Pendant la grande guerre, après avoir été trois fois blessé, il fut rattaché au Service des Inventions de l’Ecole Normale de 1917 à 1919, étudia au laboratoire les obus à longue portée, et par la suite, le vol des oiseaux, ainsi que des questions se rattachant à l’aviation (essai de théorie du poisson).
Après la guerre, professeur dans les lycées de Paris, il devint Maître de Conférences de Mathématiques au Conservatoire National des Arts et Métiers. Puis il reçut en 1938 la Chaire de Mathématiques Appliquées. Il y fora des générations d’ingénieurs et de techniciens.
Il fut l’organisateur et l’animateur de la Section de Mathématiques du Palais de la Découverte où son esprit encyclopédique reste encore présent.
A côté de sa carrière universitaire, pourtant si accablante, il menait une existence de militant, en particulier à la Confédération des Travailleurs Intellectuels, dont il était Président dès 1929.
Dès les premiers jours de l’occupation, il prenait une part importante dans la résistance et fut même emprisonné pendant un certain temps. Il ne reprit ses fonctions au Conservatoire National des Arts et Métiers qu’après la Libération et eut un nombre grandissant d’élèves. A sa mort il faisait trois cours en totalisant deux mille cinq cents élèves.
Officier de la Légion d’honneur, Croix de guerre, Médaille de la Résistance, Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure, Agrégé de l’Université, Professeur au Conservatoire National des Arts et Métiers, Professeur à l’Ecole Spéciale des Travaux Publics, Président de la Confédération Internationale des Travailleurs Intellectuels, Vice-Président de la Confédération des Classes Moyennes, Ancien Président de la Société des Agrégés, Ancien Vice-Président du Conseil National économique, Ancien Membre du Conseil général de la Banque de France, Ancien Délégué à l’Assemblée Consultative Provisoire.(…)(R. Warcollier, Vice-Président de l’IMI, Jan-Fev-Mars 1950)



Jean TENAILLE ( ?-1962), scientifique indépendant, entrepreneur commercial

Jean Tenaille, après des études scientifiques solides et très brillantes, qui semblaient l’aiguiller vers quelque grande école, et plus particulièrement Polytechnique, céda à l’impérieux besoin d’une activité plus libre, et il commença sa vie dans cette indépendance qui lui fut toujours nécessaire. Il se consacra au ranch canadien dont il était propriétaire et où il développa, avec une réussite remarquable, l’élevage de chevaux et de bœufs, jusqu’à ce que la guerre de 14 vînt troubler le cours normal de son existence. Déjà père d’une famille nombreuse, il n’était nullement tenu de rentrer en France ; mais il ne put supporter l’idée de ne point participer aux hostilités, et il revint – malgré tous les règlements inverses – en s’appliquant à accomplir le service le plus actif possible. Ses derniers postes furent ceux d’interprète auprès d’unités britanniques.
Cela n’alla point sans sacrifices bien méritoires, car ces circonstances l’obligèrent à liquider son établissement d’outre-Atlantique. Après la guerre, il entra aux Grands Magasins de la place Clichy, connus de tous pour leurs tapis, et en fut le directeur.
Il fut également directeur général des Etablissements Deneux, qui n’avaient pas moins de cinq usines autour d’Amiens.
Il ne se contenta pas, comme tant d’autres s’y seraient trouvés contraints, de ces absorbants travaux d’homme d’affaires. Sa curiosité d’esprit resta toujours en éveil dans des domaines fort variés de la culture : sciences historiques ou appliquées, histoire, philosophie ; il s’intéressa aux questions d’acoustique, et des salles de cinéma furent installées selon ses vues (1) ; il s’intéressa à la physico-chimie, plus précisément à l’eau de mer et à son état colloïdal (2) et exposa là des hypothèses extrêmement originales ; il s’intéressa à l’évolution de nos civilisations et de nos croyances, et ce n’est pas trop dire qu’il laisse une œuvre monumentale avec le livre, si important à tous égards, qu’il publia en 1957, Civilisation occidentale (3), et que l’Académie Française distingua en lui décernant le Prix Thérouanne. Il s’intéressa toujours et de près à la Métapsychique.
Il fut élu membre du Conseil de notre Institut en mars 1952 : depuis bien des années déjà il y avait rendu des services extrêmement appréciés, et ce choix unanime s’imposait de lui-même. Il a participé à beaucoup de travaux, dont l’énumération de ses articles dans la revue donnera quelque idée (4). Et il s’est appliqué, avec un succès qui n’était pas toujours si aisé, à organiser des séries de conférences et de démonstrations de voyance ; ce lui était couramment l’occasion de donner aux assistants une causerie impromptue qui était peut-être ce qu’ils goûtaient le plus.
Une avenante simplicité, une cordialité dont, de temps à autre, un peu de brusquerie ne cachait guère l’émotivité sympathique, un désir constant d’activité serviable et altruiste, une intelligence très lucide, mais jamais sceptique ni amère, tous ces traits de caractère faisaient des amis de tous ceux qui le connaissaient. Et nous mesurons tous les jours ce que nous avons perdu en ne l’ayant plus près de nous.
Les circonstances font que nos condoléances à Mme Tenaille et à ses enfants sont exagérément tardives (leur deuil date maintenant d’un an), peut-être n’en sont-elles que plus profondément senties.

(1) On consultera avec profit, dans le n°934 du 26 septembre 1936 de la revue Technique et Matériel, l’article de J. Tenaille : « Le rôle des vibrations des parois dans l’acoustique des salles ».
(2) J. Tenaille a fait un exposé sur « L’état colloïdal de l’eau de mer, ses rapports avec la disposition des masses d’eau océaniques » devant le Bureau des Longitudes, le 25 avril 1947. Le texte, préfacé par l’Ingénieur général hydrographie Cot, a paru dans la Revue Générale de l’Hydraulique (n°53, septembre-octobre 1949).
(3) Nous citerons seulement, à titre d’exemples, deux conférences sur ces sujets qui préoccupaient tant J. Tenaille : en mars 1958 à l’Institut catholique, « L’Espagne et les progrès du rationalisme en Occident » ; en 1959, à l’Ambassade d’Espagne, « Le siècle d’or en Espagne ». Mais il importe surtout de se référer au très bel ouvrage Civilisation occidentale.
(4) – Médecine et Psychologie, 1948, n°4, p.231.

Quelques cas d’influence organomotrice d’apparence paranormale, 1951, n°14, p.76.

A propos de cet article, 1952, n°17, p.57.

Sur une réédition des œuvres d’Allan Kardec, 1952, n°19, p.192.

Contribution à l’étude de la radiesthésie médicale (méthode scriptopendulaire de M.J. Auscher), 1953, n°23, p.28 ; n°24, p.81 ; n°25, p.38.

Enquête sur les phénomènes de « Polterigent » à Saint-Jean-de-Maurienne, 1955, n°1, p.63.

Par ailleurs, une analyse de Civilisation occidentale a paru dans la R.M. de 1957, n°6, p.45.



Eugène-Henri VIGNERON (-1958), Conseiller juridique

Notre ami et collaborateur, membre d’honneur du Comité de l’I.M.I. depuis qu’il avait abandonné en 1955 ses fonctions de trésorier et de Conseiller juridique, est décédé le 26 décembre 1958 après une longue maladie.
Le groupe de Télépathie est douloureusement frappé par la mort d’un de ses meilleurs et plus fidèles membres que tous nos lecteurs connaissent depuis la publication de notre étude de ses dessins télépathiques au cours de vingt années d’expérimentation (Revue Métapsychique, n°16, 1951, et n°17, 1952).
M. Vigneron joignait à un esprit strictement objectif et positif des dons d’artiste, qualités qui se rencontrent rarement chez les sujets télépathiques aussi doués.(…)(René Warcollier, 1959)



Jean VINCHON (1884-1964) médecin assistant du service de psychiatrie à l’Hôpital de la Pitié

Ancien chef de clinique neuro-psychiatrie à la Faculté de Médecine de Paris, il marqua presque un demi-siècle de l’évolution de la neurologie et de psychologie dans le monde.
D’autre part, il fut un des premiers à s’intéresser à l’hypnose, et l’oublier dans ce domaine est une véritable aberration. Comme Pierre Janet, il fut un de ceux qui fit en France les premiers travaux marquants.
C’était un grand ami de l’Institut Métapsychique. Il suffit de citer les quelques articles majeurs qui ont paru dans la Revue. Nous en donnons ici une courte bibliographie ; les titres parlent par eux-mêmes :

Les guérisseurs – Du rôle de la suggestion dans les succès obtenus par les guérisseurs (Institut International d’Anthropologie n°13 de 1928).

Sur quelques modalités de l’Art inconscient (juillet-août 1928).

Les faux Dauphins et leurs prophètes (juillet-août 1929).

Le fluide de Mesmer est-il une énergie physique ou une force métapsychique (juillet-août 1935).

Le problème des stigmates et son intérêt métapsychique (nov.-déc. 1936).

Diagnostic entre la transe médiumnique et les états similaires pathologiques (sept.-oct. 1937).

La psychothérapie dans l’œuvre de Mesmer (mai 1939).

Les formes et les éléments de la psyché dans la conception de Jung (15 avril 1954).
(Marcel Martiny,1964)