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La parapsychologie à Freiburg – Essai d’inventaire

La parapsychologie à Freiburg – Essai d’inventaire

par Ebehard Bauer et Walter von Lucadou

Le développement de la parapsychologie en Allemagne s’est concentré, durant les dernières décennies, sur la ville de Freiburg, à quelques pas de la frontière alsacienne. Cette ville a vu la fondation en 1950 de ce qui est aujourd’hui le plus grand insitut privé de parapsychologie, l’IGPP. Deux psychologues au coeur de ce mouvement ont écrit son histoire jusqu’en 1987. La traduction de cet article nous donne enfin accès à un autre exemple de réception de la parapsychologie en Europe, nous renvoyant d’autant plus à la particularité de la situation française.

1. Introduction

L’objectif du présent numéro de la revue est de présenter le développement de près de 40 années de parapsychologie à Freiburg. Cela coïncide avec le 80 ème anniversaire de la parapsychologie allemande, consacré dans ce carnet (1/1987) sous la forme d’une auto-présentation du travail effectué.

Nous résumerons tout d’abord le développement des institutions parapsychologiques de Freiburg et leurs possibilités d’informer, de conseiller et d’éclairer le public. L’accent sera mis sur la présentation des différentes étapes de la recherche et de leurs principales difficultés. Les annexes contiennent l’inventaire des différents matériaux (livres publiés, chronologie de la revue, liste des travaux universitaires et des conférences mises en œuvre) qui doivent permettre à chacun une initiation et un aperçu du travail fribourgeois[[Pour les annexes III et IV, se référer à la publication originale.]].

Puisque ce numéro de la revue doit aussi s’adresser à un autre milieu de lecteurs, on esquisse ici, sous une forme concise, la compréhension qu’a la science de la parapsychologie actuelle (Bauer & Kornwachs 1980, Timm 1982a) :

La parapsychologie est aujourd’hui, par sa structure, une science interdisciplinaire. Elle examine à l’aide de méthodes scientifiques et sociales éprouvées une série d’expériences et de comportements inhabituels (« anormaux ») qui sortent ou semblent sortir du cadre des explications établies, et qui sont résumés par la contraction « PSI », 23ème lettre de l’alphabet grec.

Les phénomènes psi sont généralement subdivisés en deux groupes : le premier est qualifié par le terme « perception extra-sensorielle » (PES), et le second par « psychokinèse » (PK). Sous le sigle PES, on chercher à savoir si, et sous quelles conditions, des hommes sont en mesure de recevoir et/ou de transmettre des informations en dehors des canaux sensoriels connus jusqu’ici, ce qu’on va distinguer en trois formes : télépathie (contact psychique « direct » entre deux personnes) ; clairvoyance (acquisition « directe » d’informations sur des faits qui ne sont par ailleurs connus de personne) ; précognition (acquisition « directe » d’information sur des processus futurs qui ne sont pas rationnellement déductibles, et qui ne peuvent pas non plus apparaître comme des conséquences de la prédiction). Sous le sigle PK, on étudie la question de savoir si et sous quelles conditions des hommes peuvent exercer un effet physique « direct » sur des systèmes physiques qui semblent en mesure de contredire les modèles d’explications jusqu’ici connus des sciences de la nature. L’objet de la parapsychologie est donc formé de récits d’ « anomalies-psi » qui semblent être en dehors des représentations scientifiques habituelles du temps, de l’espace, de l’énergie ou de la causalité.

Un phénomène est dit « psi » lorsque l’on peut exclure toutes les interactions physiques connues entre un homme et son environnement, et cela après une recherche méthodique de telles interactions. Ainsi, les désignations « télépathie » ou « psychokinèse » pour une telle interaction ne représentent pas des explications, mais seulement des invitations à la recherche scientifique d’explications.

La parapsychologie connaît trois méthodes de recherche principales qui se complètent l’une l’autre : 1. La collecte et la documentation des descriptions d’expériences exceptionnelles (« récits spontanés ») ; 2. Essais qualitatifs avec des personnes particulièrement douées. 3. Expériences quantitatives avec des sujets non-sélectionnés dans des conditions de laboratoire. Le développement et l’examen empirique des modèles théoriques visant le classement des phénomènes paranormaux est un objectif essentiel de la recherche.

2. Développement institutionnel et possibilités de la parapsychologie à Freiburg

Le début « officiel » de la parapsychologie fribourgeoise date du 19 juin 1950. C’est ce jour-là que H. Bender ouvrait l’« Institut pour les zones frontières de la psychologie et la psychohygiène » (IGPP) au 12 rue Eichhalde. La situation économique de l’Allemagne après-guerre et les trois ans et demi d’une reconstruction difficile sont des grands obstacles qui ont précédé à son ouverture. Le don de la biologiste et parapsychologue Fanny Moser (1872-1953) donna une promotion décisive et une garantie certaine pour le futur du jeune « Institut Eichhalde ». En 1954, Bender se vit confier un professorat extraordinaire à l’Université de Freiburg concernant les zones frontières de la psychologie, ce qui mit à disposition des locaux et des installations (bibliothèque, équipement) pour l’Institut Eichhalde. Le professorat extraordinaire a été converti en 1967 en chaire pour la psychologie et les zones frontières de la psychologie et, en même temps, un « département pour les zones frontières de la psychologie » fut attaché à l’Institut de psychologie de l’Université, pour lequel des espaces furent alloués par l’Université. Cet enchevêtrement étroit s’explique aussi par les décennies de carrière académique de H. Bender en tant qu’enseignant universitaire : durant beaucoup d’années, il a porté l’accent sur un éventail de questions de la « psychologie normale », comme par exemple la psychologie de l’expression et du caractère du patient, la psychologie du rêve, mais aussi la psychologie sociale (qui fut défendue uniquement par lui durant de longues années). Les proportions de ses cours magistraux en « psychologie normale » et de ceux du domaine « parapsychologie – zones frontières de la psychologie » était respectivement de 70 et de 30%.

Fanny Moser (1872-1953), biologiste et parapsychologue

L’intégration partielle de la parapsychologie dans le cadre académique fut également visible lors de l’accueil du 11ème congrès de la Parapsychological Association du 5 au 7 septembre 1968 par l’Université de Freiburg. Sur les 160 participants au congrès, la majorité appartenait aux scientifiques actifs dans le domaine de la parapsychologie (cf. Lischke 1968).

Bender avait la double fonction de titulaire de la chaire et de président de l’institut privé jusqu’en 1975, l’année de sa retraite, durant laquelle s’est aussi produit la décentralisation des deux institutions. Johannes Mischo fut son successeur à la chaire, après son travail de 1972 sur « Perception extrasensorielle – expériences spontanées et expériences quantitative-statistiques comme objets de recherche« , qui en fit le premier psychologue allemand à pouvoir être habilité sur une thématique parapsychologique. La chaire a été hébergée dans un des bâtiments de l’Institut de Psychologie et est rentrée en 1982 au 16, Belfortstrasse (sous le nom de « Département de psychologie et des zones frontières de la psychologie »), grâce à quoi ce département put considérablement s’améliorer, tant du point de vue de l’espace que du matériel (installation d’un labo et d’une cage de Faraday). Il fut équipé en matière de personnel avec les moyens habituels : un poste d’assistant, des subventions auxiliaires et environ 5000 DM de fond.

Des cours magistraux d’enseignement universitaire de la psychologie (diagnostic psychologique, psychologie sociale et psychologie de la personnalité) constituaient le domaine principal d’activité de l’institut. Il n’y a ainsi – contrairement à un malentendu répandu dans le public – ni « chaire de parapsychologie » ni « institut de parapsychologie » à l’Université de Freiburg.

Congrès de la Parapsychological Association à Freiburg, 1968

2.1 La question des « études parapsychologiques » à Freiburg

Avec la popularisation croissante de la parapsychologie depuis le début des années soixante-dix, de plus en plus d’élèves, d’étudiants et d’autres intéressés sollcitaient l’institut pour s’informer des possibilités d’études parapsychologiques, ou d’une éventuelle activité ou coopération future dans ce secteur. Puisqu’il n’y avait pas de formation officielle de « parapsychologie » dans les universités européennes (dans la mesure où il n’y a pas non plus de formation professionnelle), les intéressés ont seulement pu constater la possibilité depuis 1978 de choisir l’option libre « Parapsychologie/Zones frontières de la psychologie » dans le cadre de l’étude de la psychologie au niveau de la maîtrise. La condition préalable en était l’acquisition d’une unité de valeur dans l’offre de cours correspondante du « département de psychologie et des zones frontières de la psychologie » (voir Annexe IV). Ces cours magistraux étaient ouverts aux auditeurs de toutes les facultés, et trouvaient une bonne résonance (100-120 participants aux conférences, 30-50 aux travaux dirigés).

Dans le programme d’études pour le diplôme de psychologie, les contenus de ces études et leurs objectifs sont décrits comme suit :

« Comme modèle pour la recherche parapsychologique, on doit suivre la voie de la formulation d’hypothèses jusqu’au réexamen et à l’évaluation expérimentale ponctuelle suivant les approches des recherches préexistantes. C’est pourquoi, au premier plan des objets d’étude, on analysera les réflexions critiques et méthodologiques sur les objets particuliers de la recherche, afin d’encourager le transfert des aperçus critiques sur d’autres problématiques de la psychologie, comme par exemple la problématisation des méthodes statistiques, les conséquences des préjugés sur le traitement des questions scientifiques, la formulation et le réexamen des hypothèses séparant les traitements « légitimes » et « pseudoscientifiques ». Sur la base de cette formation à la méthode critique, les étudiants devront être en mesure de se former un jugement critique sur la protection empirique des connaissances reçues. »

Pour les étudiants en doctorat de psychologie, il reste en outre la possibilité de faire une thèse – ou un post-doctorat après les études – sur un sujet touchant à la parapsychologie (une liste de dissertations pertinentes se situe en Annexe II). Il y a d’autres instituts de recherches universitaires en parapsychologie dans l’espace européen à l’Université d’Utrecht (Pays-Bas) et à l’Université d’Edinburgh (Grande-Bretagne) ; la question de la formation y est réglée de façon similaire.

2.2 La fondation de « la Société Scientifique pour la Promotion de la Parapsychologie » (WGFP)

La WGFP a été fondée en 1981 sur l’initiative de la chaire de psychologie et des zones frontières de la psychologie. Reconnue comme fondation d’utilité publique, celle-ci s’est fixée pour objectif la promotion organisationnelle, financière et publicitaire de la recherche parapsychologique qualifiée auprès des établissements ou des instituts d’enseignement supérieur. La société s’applique en particulier à mettre des moyens matériels et du personnel à disposition pour des travaux de recherche expérimentale dans les domaines centraux de la parapsychologie. La précédente activité principale de la WGFP consistait en l’organisation et la mise en œuvre de « Workshops » (1983, 1985, 1986, 1987), c’est-à-dire des réunions de travail informelles de scientifiques, d’étudiants et d’intéressés sérieux, qui présentaient et discutaient des questions interdisciplinaires de la recherche actuelle. [[Ces workshops ont réunis en moyenne 40-50 personnes Ces workshops se poursuivent encore aujourd’hui au rythme d’un par an, réunissant une centaine de chercheurs pendant 3 jours à 20 minutes de Strasbourg.]]. Cela a également permis la coopération avec des instituts étrangers de recherche parapsychologique.

Avec le soutien de la WGFP, W. v. Lucadou organisa une pétition soumise le 1er novembre 1986 au parlement de Baden Württemberg, ayant l’objectif suivant : la création d’un institut de recherche interdisciplinaire et aussi proche de l’université que possible ayant pour but l’étude des phénomènes paranormaux ; La désignation « Exploration des systèmes psycho-physiques » a été proposée en priorité. Cette pétition était accompagnée de 37 lettres de soutien de professeurs d’enseignement supérieur allemands et étrangers (dont pratiquement tous pouvaient se vanter d’être des scientifiques renommés dans le domaine de la parapsychologie), ainsi que d’une documentation sur les précédentes tentatives visant l’obtention des moyens de la recherche. Le comité de pétition du parlement régional a transféré la requête et sa décision le 22 octobre 1987 comme étant du ressort du gouvernement national (cf. imprimé du parlement régional 1987). Le ministère d’état a notifié par écrit que le gouvernement ne voit pas de possibilité pour satisfaire à la demande portée par la pétition, puisqu’il ne peut pas influencer de cette manière « la liberté ancrée constitutionnellement de la recherche et de l’enseignement ».

2.3 Le « porte-voix » de la parapsychologie fribourgeoise : la « Revue pour la parapsychologie et les zones frontières de la psychologie » (Zeitschrift fürParapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie)

H. Bender fonda en 1957 le Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Parapsychologie, qui est resté jusqu’à aujourd’hui la seule revue scientifique spécialisée dans la parapsychologie en Allemagne. Les coéditeurs de l’époque de la « première heure » étaient : G.F. Hartlaub (Histoire de l’art, Heidelberg), P. Jordan (Physique, Hambourg), H. Meng (Psychologie des profondeurs, Basel), A. Neuhäusler (Philosophie, München), E. Servadio (Psychanalyse, Rome), H. Sexauer (Psychiatrie, Stuttgart) et W.H.C. Tenhaeff (Parapsychologie, Utrecht). H. Bender a décrit comme suit la déontologie de cette revue :

« Cette revue traite des problèmes de la parapsychologie par des travaux originaux et des exposés sur les résultats : ces problèmes sont les phénomènes psychiques et psychophysiques ne rentrant apparemment pas dans le domaine des lois aujourd’hui connues (télépathie, clairvoyance, précognition, psychokinèse). Dans ce domaine, on posera des questions sociopsychologiques ou psychohygièniques sur la croyance en des capacités et des contextes inhabituels, comme par exemple sur la médecine extraordinaire (guérison spirituelle) et sur des pratiques d’interprétation reconnues (Chirologie, Astrologie, etc.). Ces zones frontières incluront aussi les questionnements des aspects de la psychologie des profondeurs et des aspects psychopathologiques, ce qui correspond aux objectifs de l’Institut fribourgeois pour les zones frontières de la psychologie et la psychohygiène. »

Le

Le développement ultérieur du comité de rédaction et de direction éditoriale de la revue est présenté dans l’Annexe III. La thématique de la revue a été élargie par une série de suppléments : en 1962, H. Bender et I. Strauch firent paraître une traduction d’un article standard des parapsychologues américains J.B. Rhine et J.G. Pratt, en 1965, von H.-V. Werthmann apporta la traduction du livre du physiologiste soviétique L.L.Vassiliev sur la suggestion mentale – qui est encore aujourd’hui l’une des rares publications sérieuses sur le thème de « la recherche psi en Union Soviétique ».

Entre 1960 et 1968, l’abonnement de la revue a été accompagné de la réception de la revue Nouvelles sciences (Neuen Wissenschaft, NW) fondée en 1950 par le germaniste suisse P. Ringger, qui s’est dissociée du Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie en 1970. J. Mischo assuma la direction éditoriale de NW dans sa onzième année (1962) ; Durant ce temps, toute une série de contributions de l’institut fribourgeois apparurent dans la revue NW, tenues sciemment à la portée de tous et essayant de populariser un plus large spectre de cette thématique.

De cette façon, on aborde un problème toujours actuel, similaire en réalité à celui de la « quadrature du cercle » : Comment doit être « faite » une revue spécialisée en parapsychologie si elle ne dispose pas de soutien financier ? Comment donc doit-elle se produire toute seule en répondant aux niveaux d’exigence élevé d’un « Working Scientist » tout en offrant quelque chose au « profane intéressé » ? Cela se complique encore du fait que des disciplines tout à fait différentes, ayant développé leurs méthodologies respectives et très spécifiques, sont appelées à apporter leur contribution à la résolution des problèmes de la parapsychologie.

Il reste en arrière-plan de tout cela un manque de promotion de la recherche, qui est lié étroitement à la sociologie des sciences appliquée à la parapsychologie, car demeure le problème chronique d’obtenir suffisamment de travaux originaux répondant convenablement aux échelles de qualité scientifique. Une certaine garantie s’est développée – comme habituellement dans les revues scientifiques – par la mise en place d’un « referee-system », c’est-à-dire la création d’un comité de lecture réunissant des membres de disciplines différentes qui expertisent la qualité des travaux soumis.

2.4 La bibliothèque spécialisée « Parapsychologie / Zones frontières de la psychologie »

Depuis 1970, l’aide initiale de la fondation Volkswagen a permis de commencer l’initialisation et le développement systématique d’une collection littéraire aussi complète que possible dans le domaine de la parapsychologie et des secteurs limitrophes. Les dons du baron Albert von Schrenck-Notzing (1862-1929) et de Fanny Moser – par exemple des premières éditions et des revues précieuses du temps du mesmérisme et du « magnétisme animal » (cf. Bauer 1977) – ont pu être incorporés. La société pour la recherche allemande (DFG) a inclus depuis 1973 ce rassemblement dans le cadre de ses programmes d’aide en vue de créer une importante bibliothèque spécialisée suprarégionale (Volume de l’aide 1988 : 38 500 DM[[Soit près de 20000€.]]).

La bibliothèque spécialisée de l'IGPP est la plus grande du monde

Le profil de la collection n’est pas seulement celui de nouvelles parutions allemandes ou étrangères sur le thème de la parapsychologie, de l’occultisme et du spiritisme au sens strict, mais aussi les publications d’autres domaines « peu orthodoxes », comme par exemple l’astrologie, les diagnostics et les guérisons extraordinaires, la rhabdomancie et la radiesthésie, l’ufologie et le vaste domaine de l’anomalistique (astro-archéologie, pyramidologie, kryptozoologie et d’autres semblables). La bibliothèque spécialisée regroupe entre-temps plus de deux mille monographies qui font partie de la bibliothèque universitaire de Freiburg et sont accessibles dans le cadre du prêt interne ou des emprunts internationaux. Dans le numéro double 2/3 (1987) de la revue, une bibliographie spéciale a été publiée, contenant toutes les revues et publications présentes dans cette collection. Il s’agissait – en mars 1987 – de 549 titres de revue et 333 numéros uniques, seulement présents et consultables dans la bibliothèque de Freiburg. Cette liste de revues devrait être la plus grande de ce type en Allemagne, et probablement en Europe.

Entre temps, la bibliothèque spécialisée a acquis une notoriété solide, qui ressort lorsqu’on regarde le nombre croissant d’utilisateurs, plus nombreux d’année en année, et aussi via maintes enquêtes ciblées réalisées par l’Institut.

3. Aperçu du travail de recherche à Freiburg

L’aperçu qui va suivre porte pour l’essentiel sur les contributions des groupes de travail fribourgeois, publiées dans le Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie. Ceux-ci comprennent « opérationnellement » les collaborateurs avec des formations scientifiques achevées qui étaient (ou sont) employés des instituts de Fribourg mentionnés ci-après, c’est-à-dire à l’Institut Eichhalde et au département universitaire, mais également comme membre de la ‘WGFP’. Quelques collaborateurs étant là à double titre, on simplifiera le tout en parlant par la suite de « l’institut fribourgeois » ou de « la parapsychologie fribourgeoise ». Cela pris en compte, de pareilles contributions « externes » ont lieu de temps en temps, grâce à un contact professionnel intensif ou en rapport avec les questions spécialisées de l’institut fribourgeois.

Dans la rédaction, nous avons employé autant que possible des formulations directes issues des résumés et des aperçus des travaux cités ; Cela pris en compte, cet article se différencie de la « circulaire » de l’‘Institut pour les zones frontières de la psychologie’ rédigée annuellement par H. Bender, devenue la règle depuis le début des années soixante-dix, ainsi que du « rapport » biannuel de l’Université de Freiburg publié depuis 1975, résumant à chaque fois une période de deux ans[Pour lire les rapports biannuels des 6 dernières années (2000-2005), télécharger les pdf sur la page : [http://www.igpp.de/german/reports_EN.htm ]]. Il va de soi que dans l’espace disponible pour cet aperçu, des rapports et des problèmes complexes pourront souvent être seulement esquissés en peu de phrases ; c’est pourquoi les lecteurs intéressés sont renvoyés vers les publications originales.

A remarquer que le type de présentation utilisé offre – parfois seulement – un plan chronologique au sein des blocs thématiques traités. La diversité des questions abordées au fil de quarante années de travaux à Freiburg reflète la complexité de la spécialité. Une concentration exclusive sur nos seuls programmes de recherche n’était visée en aucune façon. Cependant, dans la rétrospective se montrent les grandes lignes des priorités de recherche, lesquelles ont pour objets les problèmes spécifiquement empiriques, méthodiques et théoriques de la parapsychologie, et, par conséquent, la rétrospective livre une trame efficace pour une présentation de la parapsychologie fribourgeoise.

Les blocs thématiques présentés ici comportent un classement et une évaluation de ce qui correspond pour l’essentiel aux problématiques actuelles de la parapsychologie. Une partie sera consacré aux sondages de la population concernant les récits spontanés, une autre aux expériences de laboratoires jusqu’aux réflexions méthodiques et théoriques. Les blocs thématiques sont exactement disposés comme suit :

3.1 Zones frontières de la psychologie ;

3.2 Récits spontanés ;

3.3 Phénomènes de poltergeist ;

3.4 Expériences qualitatives ;

3.5 Expériences quantitatives/statistiques ;

3.6 Questions de méthodologie ;

3.7 Approches par des modèles et réflexions théoriques ;

3.8 Controverses et critiques de la parapsychologie ;

3.9 Interactions interdisciplinaires ;

3.10 Du problème de la réception de la parapsychologie.

3.1 Zones frontières de la psychologie

Sous ce mot-clé sont traités les questions de la psychologie sociale et de la psychologie de la personnalité ainsi que celles de la psychohygiène, appliquées sur des capacités, des observations, des pratiques et des incidents inhabituels, comme par exemple « la guérison psychique », la chirologie, la radiesthésie, la biorythmique, l’astrologie, l’ufologie et d’autres encore. Leur fréquentation est très répandue dans toutes les couches de la population. Ces pratiques sont souvent immédiatement confondues avec la parapsychologie, c’est pourquoi les « zones frontières » doivent faire l’objet de recherches sur la teneur des faits permettant de dégager une explication fondée objectivement.

L’examen des « prétentions diagnostiques » de l’astrologie fait partie depuis la fondation de l’institut fribourgeois d’un de ses domaines d’action. Cela passe essentiellement par deux directions de recherches : l’un vers la vérification de la validité des assertions astrologiques personnelles, par exemple par la comparaison de descriptions de personnalité obtenues soit par une procédure psychodiagnostique usuelle (anamnèse biographique, entretiens et tests projectifs), soit par les prédictions réalisées par des astrologues à partir de l’horoscope ; l’autre direction passe par la vérification statistique des rapports entre des traits de personnalité et certains éléments d’interprétation astrologique précis, comme on peut par exemple tenter de déceler une corrélation statistique significative entre la position de Mars à la naissance et des succès professionnels ultérieurs où la personnalité joue un rôle majeur (par exemple, des sportifs, selon l’originel « effet Gauquelin »). Un numéro spécial du Zeitschrift (n°1/2, 1986) est consacré exclusivement à de telles recherches de validation de l’astrologie.

Dans les premiers temps de l’institut, une recherche était également conduite par Inge Strauch en collaboration avec la polyclinique médicale de l’Université de Freiburg pour tester l’activité des « guérisseurs psychiques ». Il a appréhendé 650 patients médicalement et psychologiquement et examina les résultats de leurs contacts avec le guérisseur par des suivis allant jusqu’à 14 mois. A cette occasion, il attesta que tous ceux qui avaient une attitude d’attente positive à l’égard de l’influence vécurent une amélioration subjective (cf. Strauch 1958, 1960).

3.2 Récits spontanés

La première évaluation d’un recueil fribourgeois de milliers de récits spontanés d’expériences « paranormales » se concentra tout d’abord uniquement sur les aspects formels, et, plus tard, la motivation psychologique fut prise en considération par l’analyse des contenus thématiques et des personnes les plus impliquées dans l’expérience (cf. Sannwald 1959, 1960). Une étude ultérieure se pencha sur les structures de personnalité des personnes rapportant leurs propres expériences présumées parapsychiques. Ces structures étaient comparées avec celles d’un groupe témoin. De cette façon, une certaine disposition de personnalité à de telles expériences s’est présentée, celle-ci nécessitant néanmoins une situation particulière, affectivement chargée, pour être déclenchée (Sannwald 1961/62, 1962/63). Le recueil de Sannwald a plus tard été réanalysé par Schouten (1981,1983).

La « personnalité portée sur l’occulte » fit plus tard l’objet d’un essai de caractérisation par Böttinger (1976) au moyen d’un questionnaire soumis à un échantillon de 221 personnes s’étant manifesté dans le contexte de « l’effet Geller » (voir le point 3.10). Ces études ont dégagé des traits caractéristiques de cette personnalité si particulière : labile, avec un moi faible, agressive et facilement influençable, prompt à la projection et recherchant un appui ferme à l’extérieur de sa personnalité – ce qui montre une étonnante ressemblance avec le portrait décrit par Sannwald.

Le portrait de Sannwald imaginait trois formes de vécu différenciés (rêve, pressentiment, hallucination), qui seront plus tard reprises et complétées par Hanefeld (1971) sous les formes de : vision, voix intérieure, illusion, prédiction, perception de l’invisible. Une autre forme de vécu paranormal sera présentée, et Mischo en fera l’analyse (1965, 1966) : « le vécu d’annonce d’effets physiques ». La distinction phénoménologique des types exacts d’annonce conduisit à la création des deux grands groupes d’« effets physiques » : la dynamique sur des formes en mouvement et celle sur des formes accomplies ; cette distinction est due en particulier à ce qui se dégage des différences comprises entre les contextes psychologiques lorsque les effets sont « provoqués » et lorsque les personnes opèrent spontanément dans les situations de terrain.

L’appréhension de matériel casuistique appartient également à la tradition de la parapsychologie fribourgeoise. Deux exemples typiques de cet important matériel doivent figurer plus loin : en 1965, Bender enquêta sur le « miracle du sang de St Janvier » à Naples (Bender 1965) : une substance coagulée est enfermée dans une petite ampoule, laquelle est prétendument le sang de l’évêque Janvier, décapité en 305, et cette substance a l’habitude de se fluidifier plusieurs fois par an. Muni de ses propres observations, Bender discuta des diverses explications du phénomène – allant de causes normales à des effets paranormaux.

A la fin des années soixante-dix, des fantaisies collectives de « fin du monde » se déchaînèrent, formulant toutes des prophéties sur une « troisième guerre mondiale ». Bender les soumis à une étude comparative (1980, 1981). Pour ceci, il fit des recherches fondamentales sur l’authenticité de deux courriers du front qu’un soldat bavarois écrivit à sa famille en 1914. Celles-ci comportaient des prédictions – loin d’être incorrectes ou contradictoires – des présages sur le destin politique de l’Allemagne de 1914 à 1945 qui sont uniques du fait de certaines de leurs parties d’une étonnante précision, et qui donnèrent lieu à une controverse publique (cf. Hoebens 1983).

3.3 Phénomènes de poltergeist

Parmi les avancées fondamentales que l’on doit à Hans Bender, on compte celui d’avoir rendu « présentable » l’examen des phénomènes de poltergeist (Psychokinèse récurrente spontanée, RSPK) dans la parapsychologie. Le « cas de Rosenheim » a une valeur paradigmatique pour cette forme de recherche de terrain. Une série de phénomènes physiques « inexpliqués » se produisit dans un cabinet d’avocat de Rosenheim – craquements, dérèglements électroniques et téléphoniques, déplacements d’objets -, motif de la recherche de l’institut de Freiburg. Il s’avéra que la probable personne focale était l’employée du cabinet en question. En collaboration avec le service technique de la ville de Rosenheim et deux physiciens munichois, on arriva pour la première fois à documenter objectivement les phénomènes « anomaux ». Jusqu’à présent, aucune cause physique connue n’a pu être identifiée pour les déviations des appareils de mesure (Karger & Zicha, 1968). Les phénomènes de hantise affirmées de tout temps eurent là un effet des plus choquants pour la connaissance traditionnelle de l’homme (voir le point 3.8). Ainsi le cas de Rosenheim a produit une vaste controverse publique sur la fraude et la mystification (cf. Büchel, 1976).

H. Bender cherchait la preuve objective du

Bender (1970a) discuta principalement de la méthodologie des investigations de hantise, s’appuyant sur son propre matériel, dans son allocution présidentielle au 12ème congrès de la Parapsychological Association en 1969. L’une des méthodes mentionnées par lui comprenait l’interrogation des témoins, des observations provoquées des processus en question, l’usage des méthodes de la criminologie pour la découverte des manipulations frauduleuses, et aussi, en particulier, une étude diagnostique individuelle et groupale des personnes focales dans leurs milieux sociaux respectifs.

Ce dernier aspect a été approfondi de manière exemplaire par J. Mischo (1970a). Son étude des structures de personnalité des médiums à effets physiques spontanés révèle un modèle de conflit intrapsychique transitionnel, dans lequel des « décharges » psychokinétiques se projettent en fonction d’un contexte psychologique tendu entre une tension agressive et un état de frustration intensive.

Dans un travail ultérieur, Mischo (1983) a présenté les perspectives de collecte et d’évaluation des données issues de l’examen des déclarations des témoins de hantises, à l’aide d’un modèle cubique (‘la boîte de données’), et essaya, selon ce même principe, de rendre accessible une opérationnalisation de ce que Bender caractérisait de « champ affectif » dans les diverses situations et dimensions rapportées. Se profilent alors des « syndromes spécifiques à la niche » qui donnent les bases d’action pour des stratégies d’interventions thérapeutiques (familiales) adéquates.

54 rapports de RSPK issus du matériel de l’institut de Freiburg constitué entre les années 1947 et 1986 ont été exploités statistiquement par Monika Huesmann et Friederike Schriever (1989). L’analyse formelle pointa surtout deux facteurs, interprétés comme un facteur de « structure » et un facteur de « comportement ». Ce résultat s’intègre judicieusement dans le modèle développé par W. v. Lucadou (1982) usant de la théorie des systèmes (voir le point 3.7), lequel prend comme point de départ certaines interprétations de la physique quantique, décrit des propriétés temporelles typiques des processus de RSPK et reconnaît principalement l’irritante « volatilité » des hantises comme une caractéristique structurale inhérente aux phénomènes.

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3.4 Expériences qualitatives

Les « méthodes qualitatives » ont été introduites en parapsychologie pour rendre possible une analyse thématique des déclarations métagnomiques. La contribution de la parapsychologie de Freiburg à ce sujet correspond à toutes les recherches avec le sensitif hollandais Croiset (1910-1980). Avec lui se sont déroulés les expériences dites « de la chaise vide », qui furent développées en commun par W.H.C. Tenhaeff et H. Bender (1957). Dans celles-ci, le métagnome entreprend de décrire des personnes qui seront assises sur certaines places selon une disposition déterminée ultérieurement. Les déclarations de Croiset enregistrées antérieurement sont relatives à l’aspect extérieur, au comportement et aux vécus émotionnels des futures « personnes-cibles ». De cette façon, une situation expérimentale réaliste est créée, qui rend accessible une documentation objective et rend en même temps possible une connaissance de la structure des fonctions paranormales, en particulier de la place des motivations affectives. Le principal problème méthodologique existant est de quantifier la spécificité des déclarations métagnomiques au sujet de la supposée personne-cible.

Une telle expérience qualitative fut traité par des analyses statistiques, en particulier par U. Timm (1965, 1966). Il développa une série de méthodes d’évaluation qui ont été affinées maintes et maintes fois. Les probabilités de succès des déclarations isolées devaient notamment être comparées empiriquement à celle d’un groupe témoin. Timm a évalué plusieurs des expériences de Croiset avec ce procédé. Surtout dans la controverse sur la degré de signfiication des « expériences de perception extra-sensorielle des chaises vides », il a pu montrer que des expériences même exploratoires étaient accessibles à des évaluations quantitatives, ce qui dépasse les arguments qualitatifs des pro-psi et des sceptiques.

On peut cependant également s’approcher de la structure des déclarations métagnomiques par un autre angle de vue. Pour cela, on va moins saisir les congruences quantitatives entre les déclarations des sensitifs et leurs personnes-cibles, mais bien plus découvrir l’aménagement de leur psychologie profonde issu de leurs liaisons affectives fortes. Les déclarations métagnomiques présentent d’après D. v. Uslar (1957/58, 1958/59) une structure « onirique » et par conséquent, elles ont besoins pour leur vérification de l’aide des expériences et des méthodes de la psychologie du rêve.

La question de savoir jusqu’à quel point le rêve peut jouer le rôle de « véhicule » pour l’information paranormale a été contrôlée systématiquement par l’institut de Freiburg au court d’une expérience de longue durée. Depuis 1954, une actrice supposée être douée paranormalement, Christine Mylius (1913-1982), mettait ses rêves, notés dès le réveil, à la disposition de l’institut, et ceux-ci avaient été archivés dans l’attente d’une observation. A partir d’un matériel d’environ 3000 rêves, H. Bender et J. Mischo (1960/61, 1961/62) ont examiné en profondeur un complexe de douze d’entre eux (« le cas Gotenhafen »). Plusieurs motifs oniriques ont semblé coïncider de manière surprenante avec les circonstances du tournage et des scènes du film « Gotenhafen », dans laquelle la rêveuse s’engagea en 1959, et d’un film au thème opposé produit simultanément. Ces rêves sont en partie archivés à l’institut depuis déjà 1954. Dans leur analyse du matériel de preuve, les auteurs différencient une « concordance significative » décelable de l’extérieur, réalisée principalement dans les rêves s’illustrant réellement, et une « concordance issue d’un rapport ‘intelligible’ ». Celle-ci résulte d’une découverte du sens du rêve qui – comme l’ont montré des exemples soigneusement documentés – articule ensemble le présent (référentiel de la situation de vie actuelle au moment du rêve) et le futur (référentiel « précognitif ») à travers un pont motivationnel. La fécondité heuristique de cette voie d’accès associant psychologie des profondeurs et phénoménologie se montre également dans cette étude qualitative.

Dans une analyse de 1700 rêves, Friederike Schriever (1988) étudia le matériel de Mylius sur la fréquence d’éléments précognitifs justifiés, et en essayant d’indiquer quelles étaient les possibilités de catégorisations de telles coïncidences. Même pour les rêves correctement confirmés – contrairement à l’auto-évaluation de la rêveuse – aucun ressenti spécifique des processus précognitifs n’a pu toutefois être référencé. Ce résultat s’insère bien dans un modèle théorique formulé indépendamment (cf. également Lucadou 1987a et le point 3.7).

Inge Strauch (1965) a pu rendre compte de certains essais d’induction de rêves télépathiques dans une situation expérimentale avec l’aide d’un contrôleur technique psychophysiologiste. Une étude exploratoire conduite à l’été 1962 dans le laboratoire de la Parapyschology Foundation (New York) obtint seulement des résultats conformes au hasard après une évaluation quantitative sur la base des procédures de jugement ; la considération qualitative amena par contre d’intéressants et d’importants renseignements sur la manière dont se faisait l’intégration présumée de matériaux télépathiquement stimulés dans les contenus du rêve (cf. également Strauch 1979). Cette technique de l’induction télépathique a plus tard été reprise avec succès au Maimonides Medical Center (New York) (cf. Ullman, Krippner, Vaughan 1977, Child 1985).

Dans le groupe des « essais qualitatifs », on trouve également l’expérience d’exploration des extraordinaires « enregistrements » sur bande magnétique, rapportés depuis 1959 par le suédois, producteur de film et peintre de son vivant, Friederich Jürgenson (1903-1987). En 1964 et 1970, l’institut de Freiburg avait déjà examiné la question de savoir si les phénomènes de voix que Jürgenson interprétait comme des « messages » de défunts, avaient des causes « naturelles » (comme par exemple, des chuchotements inconscients des participants, des projections d’un contenu illusoire dans les bruits, interférences fragmentaires avec des radios, etc.) ou bien s’ils étaient dû à des effets paranormaux (« PK sur la bande magnétique ») (cf. Bender 1970b). On montra toutefois que de tels « enregistrements » ne peuvent être objectivés qu’avec une évaluation très méthodique usant d’un dispositif considérable, par exemple du « Visible Speech », ou d’autres procédures pour représenter objectivement un signal vocal subjectivement perçu (cf. Sotscheck 1970, 1979, Timm 1971c).

Une autre occasion fut offerte de discuter l’hypothèse PK sur du matériel qualitatif, avec en 1974 les apparitions à la télé d’Uri Geller, alors âgé de 28 ans, dans la plupart des pays occidentaux. Ses démonstrations – prétendant plier ou briser des parties de couvert par la seule « force de l’esprit » et remettre en marche des montres à aiguilles arrêtées – aboutirent également en Allemagne à une réaction frappante du public, qui peut être qualifiée de cas original dans l’histoire des « épidémies psychiques » (voir le point 3.10). Suite à de telles apparitions, une série d’émules, la plupart du temps adolescents, s’annoncèrent à l’institut de Freiburg, prétendant pouvoir produire de tels effets volontairement et à répétition.

Une étude à moyen et à long terme des « torsions paranormales de métaux » commença en 1975 avec un sujet expérimental isolé, le dessinateur en bâtiment Silvio M., alors âgé de 34 ans. Une phase exploratoire durant jusqu’en mars 1976 consistait principalement en des expérimentations sur lui-même, dans lesquelles Silvio, devant la caméra en marche, tordait ou brisait des couverts placés dans des tubes de verre scellés. Ces essais étaient enregistrés sans interruption (cf. Bender & Vandrey 1976). De cette façon, on devait principalement essayer d’habituer Silvio à des conditions d’objectivation plus strictes. A un stade plus avancé, les expériences avec Silvio furent poursuivies avec le groupe de travail de Bern, sous la direction de B. Wälti. Des séances expérimentales publiées entre 1976 et 1977, les examinateurs en considèrent 22 comme confirmant l’hypothèse PK (cf. Wälti 1978). Parmi les effets rapportés, il y a entre autres des modifications répétées de la résistance électrique d’une cuillère pendant la phase de pliage, des mouvements sélectifs d’un crayon en plomb, la rotation d’un disque de carton reposant sur une tête d’épingle et des influences sur l’aiguille d’un compas. Un des physiciens munichois, H.-D. Betz (1978), entrepris indépendamment une expérience, concernant également la modification de la résistance électrique mais avec une mesure de plus grande sensibilité, après avoir pris connaissance de ce qui était particulièrement probant avec Silvio – ici le sujet expérimental fut confronté avec le dispositif de manière entièrement imprévue pour lui. Cette indication est importante, parce que l’on a également constaté et documenté des manipulations de la part de Silvio (Documentation 1981).

L’ancienne question litigieuse de l’importance des fraudes en parapsychologie s’embrasait justement à nouveau avec la discussion sur « l’effet Geller », et elle avait déjà joué un grand rôle au temps des médiums à effets physiques. L. Müller (1978) discuta les conséquences engendrées par la question de la fraude pour la recherche parapsychologique en donnant un aperçu de sa complexité : les parapsychologues devraient aspirer à une coopération féconde avec les illusionnistes, laquelle est concevable de différentes manières : des experts illusionnistes pourraient rendre service comme conseillers dans la mise en place et l’évaluation des protocoles, comme observateurs et co-expérimentateurs dans certaines études parapsychologiques et comme « instructeurs » dans les principes fondamentaux des illusions et des fraudes manipulées physiquement et psychologiquement.

Dans le cadre des expériences avec Silvio, il se développa à plusieurs reprises une collaboration avec le chercheur en physique londonien J. B. Hasted, qui a apporté de nombreuses contributions à l’exploration physique des « effets de torsion de métal » de 1973 jusqu’à sa nomination en tant que professeur émérite (1986) (cf. Hasted 1978,1984).

Une autre contribution au problème des recherches qualitatives en PK s’exprima dans l’étude de terrain conduite en 1978 par W. v. Lucadou en collaboration avec le psychologue australien J. Keil (Keil & Lucadou 1979). La raison en était une visite de contrôle suite aux répercussions de « l’effet Geller » : une famille suisse digne de foi avait rapporté des mouvements inexpliqués de l’aiguille d’un compas. Une vérification sur les lieux révéla toutefois que le prétendu « effet PK » pouvait être expliqué par l’activité d’un ascenseur à proximité du domicile de la famille. Les intérêts particuliers de cette affaire résident dans les aspects psychologiques et motivationnelles de la situation dans lesquels une pseudo-expérience de PK apparaît.

3.5 Expériences quantitatives/statistiques

A l’été et l’automne de l’année 1967, l’institut de Freiburg – avec le soutien de la DFG [l’équivalent allemand du CNRS] – mis pour la première fois en œuvre des expériences d’ESP avec les plus importants groupes d’étudiants jamais rassemblés, en employant des dispositions expérimentales différentes auxquelles tous les collaborateurs ont participé (Timm 1968a). L’approche méthodique a été déterminée en fonction du « paradigme rhinien » (Nilsson 1977) largement établi en parapsychologie depuis des décennies, constitué des éléments suivants : les sujets d’expérience devinaient sans avoir aucun indice sensoriel une cible produite aléatoirement, pouvant par exemple être constituée de 25 cartes avec 5 types de motifs ou d’images différents. Le nombre de succès est évalué sur la base de la signifiance statistique, ce qui, du fait du faible taux de coups réussis par session, nécessite généralement de longues séries expérimentales.

Un appareil expérimental automatique nouvellement développé a été utilisé pour les expériences fribourgeoises, ce qui a simplifié considérablement le déroulement de l’expérience et a permis d’exclure une série de source d’erreurs (Fischer 1968), comme lorsqu’on mélange les cartes traditionnelles à la main. Des résultats globaux significatifs n’ont été obtenus que dans les situations télépathiques.

Une tentative pour utiliser un équipement automatique pour des auto-expérimentations de précognition a été entreprise en septembre 1967 ; le sujet de l’expérience M. W. a obtenu un résultat très significatif lors d’une session (Bender & Lischke 1968). J. Mischo (1968) conduisit une expérience d’ESP à distance sur des cartes de Rhine avec une paire d’étudiants, en permutant à chaque fois les rôles d’agent et de percipient. Des résultats très significatifs ont été obtenus, mais seulement lorsque le partenaire masculin tenait le rôle d’agent.

En tant que nouveau dispositif expérimental pour des tentatives d’ESP en groupe, U. Timm (1968b) développa la dite « expérience de la table ronde », utilisant la concurrence dans une situation de groupe pour renforcer la motivation des participants. Puisqu’après chaque déclaration d’un participant, les autres participants peuvent surenchérir pour être « recompensés », la durée de l’expérience n’est pas fixée précisément. Pour évaluer correctement ce genre d’expériences, une procédure statistique particulière a été développée.

Une attention particulière a été portée sur le développement et l’amélioration des appareillages pour des tests automatiques. Sur ce point, l’Institut pouvait notamment demander de l’aide à l’Ecole polytechnique de Darmstadt (Institut pour les techniques générales de communication) : un premier appareil fut développé et assemblé par H. Hübner (1967). Il permet de faire des auto-tests dignes de confiance en précognition, clairvoyance et psychokinèse sans le concours d’un expérimentateur. Les résultats sont donnés automatiquement par des téléimprimeurs sur des bandes perforées et du papier. La seconde machine était prévue comme modalité expérimentale supplémentaire pour des tests de télépathie (Fischer 1968). La « troisième génération » était représentée par le « Psi-Recorder 70 » (Fischer & Hübner 1970). Grâce à lui, des tests d’ESP pouvaient impliquer jusqu’à 9 personnes simultanément, chacune ayant sa propre console. Au maximum, dix symboles arbitraires d’objectifs pouvaient être disposés librement à l’écran. L’enregistrement au procès-verbal automatique des données expérimentales sur des bandes perforées a permis une transmission des données sur l’ordinateur. Comme générateur de hasard, on utilisait un « registre à glissement », arrêté par une pression du doigt du sujet de l’expérience. Le symbole ainsi désigné était employé comme cible.

Le problème de la fiabilité de tels générateurs du hasard est d’une importance théorique et méthodique considérable pour l’interprétation correcte des expériences statistiques (Voir le point 3.6.). Le côté empirique de ce problème a été examiné par J. Mischo dans le cadre de son travail d’admission à l’enseignement supérieur (Mischo 1972) et publié lors de plusieurs contributions à des revues (Mischo 1974a, 1975a, 1975b). Il a analysé un abondant matériel composé aussi bien de cartes mélangés à la main que de cartes mélangées par un processus aléatoire, en l’occurrence ce qui est décrit plus haut comme un générateur aléatoire. Ses résultats sont résumés dans le point suivant : 1. Les sujets expérimentaux ne sont pas dans la situation de produire des séries vraiment aléatoires ; 2. On doit prouver que les séries aléatoires utilisées sont stochastiques et indépendantes ; 3. Lorsque des dépendances séquentielles sont établies dans des séries, alors cela pourrait escamoter les résultats et produirent des degrés de signification biaisés.

La conséquence de ceci était qu’une preuve « directe » de l’existence du psi se heurtait surtout à des difficultés techniques et que, pour cette raison, cela donnait plus de poids à la mise en évidence de « corrélations inductives ». Mischo (1974b) argumentait que l’on devait examiner les phénomènes parapsychologiques en corrélation avec certaines variables indépendantes (par exemple la durée de l’exposition de l’objet-cible dans un essai d’ESP, ou la distance entre l’agent et le percipient) ou avec des valeurs d’influences intermittentes (forme de personnalité, attitudes, relations agent-percipient).

Pour la variation systématique des conditions, il utilisait un design expérimental multivariable : le chargement « émotionnel » des images cibles alternait entre « affectivement chargé » et « affectivement neutre », les modalités d’ESP alternaient entre télépathie et précognition, les rôles d’agent et de percipient changeaient au sein des paires de sujets expérimentaux. Pour 64 des sujets qui prirent part aux 16 groupes, on a pris en compte les variables prédictives suivantes : attitude mouton-chèvre (voir plus bas), extraversion des variables de la personnalité, névrotisme et rigidité ainsi que le type de milieu social. Conformément à l’hypothèse, les succès étaient largement plus forts avec les stimuli chargés affectivement et cela seulement dans la situation télépathique.

Dans une ré-analyse conduite conjointement avec W. Wittmann de ces données (obtenues en utilisant des analyses de régression multiples par paliers avec des variables témoins), il montra que des modèles non-linéaires pouvaient considérablement améliorer la prédictibilité des succès d’ESP au moyen des variables psychologiques (Mischo & Wittmann 1980, 1981a, 1981b).

Un autre design expérimental multivariable fut utilisé par Christa Lübke et W. Rohr (1975) dans leur réplication d’une étude de Kreitler & Kreitler (1972). Ils examinèrent dans quelle mesure des sujets expérimentaux reconnaissaient des caractères présentés subliminalement lorsqu’à leur insu, un agent se concentrait sur ces mêmes caractères. Le résultat confirma la découverte des Kreitler (critique de cette expérience par Child, 1978).

A cause du rôle majeur des variables « mouton-chèvre » dans la parapsychologie, on comprend facilement l’examen et la validation critiques des travaux empiriques pertinents (Mischo 1979b). L’image suivante est ressortie : 1. Il n’y aucun principe de classification constant pour les « moutons » et les « chèvres » – en ce qui concerne les moyens d’acquisition ou encore les aspects de l’interrogation ; 2. Des enquêtes se basant complètement sur des niveaux d’interviews et de sondages rencontrent des problèmes de validation ; 3. Des échelles fiables et valides visant la saisie de l’ESP et de la PK doivent encore être développées. Par la suite, différents questionnaires « mouton-chèvre » ont été mis au point et étudiés sur différents échantillons. Ainsi, trois facteurs ont pu être mis en évidence : 1. Le rôle du vécu personnel dans le domaine de l’ESP ; 2. La croyance à la PK comme à un facteur fondamentalement scientifique ; 3. La motivation à mettre en évidence sa propre faculté d’ESP ou de PK en laboratoire. Seul le facteur 1 montre une relation avec les autres dimensions de la personnalité (Mischo 1982, Lay & Mischo 1985).

Puisque la parapsychologie fribourgeoise a mis durant des décennies l’accent sur la recherche en ESP, il y a comparativement que peu d’expériences statistiques de PK. Certes, dans les années 1949-1951, des séries d’expériences exploratoires de psychokinèse furent menées à l’Institut psychologique de l’université de Bonn avec un résultat total non-significatif (cf. Binski 1958), et c’est seulement en 1970 que U. Timm publia une série d’expérience de PK sur dés avec un groupe d’étudiants fribourgeois qui a fourni un résultat positif (Timm 1971a). La première expérience de PK multivariable fût conduite par R. Weis en 1972 : on a constaté que, seulement sous des conditions de frustration, une série de corrélations significatives entre les performances psi et les facteurs de personnalité est apparue (cf. Mischo & Weis 1973).

Le projet de recherche le plus important sur le problème de la psychokinèse statistique fut conduit entre 1979 et 1985 par W. v. Lucadou (1986a, 1986b, 1987b, 1987c, Lucadou, Lay & Kunzmann 1987). L’idée de cette expérience était d’intégrer de la même façon les points de vue psychologiques et physiques dans un protocole. Par là même on devait aussi examiner les prédictions d’un modèle fondé sur la théorie des systèmes. On construisit alors un nouveau genre de générateur aléatoire et toute l’expérience fut pilotée par un programme informatique. La désagrégation radioactive d’un strontium 90 servit de source de hasard, entouré de cinq compteurs Geiger-Müller. Environ 300 sujets volontaires (en majorité des étudiants) ont pris part à l’expérience. Les variables psychologiques furent préalablement mesurées par questionnaires. Les principales hypothèses examinées furent : 1. Y a-t-il des corrélations entre les variables psychologiques et physiques (Hypothèse PK) ? 2. L’effet PK dépend-il du feedback (Hypothèse feed-back) ? 3. Est-il dépendant du type de hasard généré (Hypothèse générateur) ? 4. Y a-t-il un signal PK spécial (Hypothèse du traceur) ? Le résultat confirma seulement les deux premières hypothèses. Cela montre que la PK est une corrélation non-locale dans le sens de la mécanique quantique, qui ne doit pas se comprendre comme un signal et, par conséquent, ne doit pas nécessairement être en contradiction avec la physique.

W.v. Lucadou (au centre) présente son dispositif expérimental à E. Bauer (droite) et J. Mischo (gauche)

3.6 Questions méthodologiques

Un problème essentiel examiné dans le cadre de la parapsychologie fribourgeoise concerne l’application des méthodes statistiques. Ces questions ne peuvent ici qu’être amorcées, à cause de leur complexité. Déjà en 1959, le théoricien des probabilités E. Tornier a défendu le point de vue de l’impossibilité de donner une preuve de l’existence des phénomènes paranormaux par les statistiques. Il argumentait que pour un domaine comme la parapsychologie – pour lesquelles les lois de la Nature connues n’ont peut-être plus cours – l’applicabilité des théories statistiques devait être validé empiriquement, ce qui suppose toutefois que l’existence des phénomènes en question doive déjà être prouvée d’une autre manière (Tornier 1959/60). Timm (1979b) a pu montré que la validité des procédures statistiques n’est nécessaire que pour l’hypothèse nulle, donc seulement dans le cas où les lois « traditionnelles » de la Nature sont aussi en vigueur.

Une question tout aussi fondamentale concerne le problème de l’interprétation de fluctuations très significatives de distributions aléatoires en phénomènes psi. Cette question a été examinée par H.-V. Werthmann (1961) au moyen de tableaux de nombres aléatoires et de permanences au casino. Les événements ne montrent aucune déviation des distributions aléatoires.

La possibilité d’artefacts significatifs dus aux cibles non-aléatoires, dans lesquelles des dépendances séquentielles existent (par exemple, à travers la « Mischfehler ») joue un grand rôle surtout dans les expérimentations statistiques. E. Pöppel (1967) et U. Timm (1967) ont discuté en détail de ce sujet.

U. Timm (1983) a apporté une contribution fondamentale au problème des défauts de sélection. Ceux-ci peuvent être partiellement corrigés, et cela relativement facilement. Les effets de sélection qui se réalisent par le choix ultérieur de méthode d’évaluation « convenables » sont aussi discutés.

Des protocoles différentiels (ou corrélatifs) pour des expériences psi représentent un problème méthodologique essentiel (cf. Timm 1982b). Ainsi U. Krengel et M. Liese (1978) estimèrent qu’il manque une base mathématique rigoureuse pour l’évaluation statistiques de tels protocoles, tandis que l’évaluation classique du succès dans la mise en évidence d’une ESP de l’école Rhinienne n’est certes pas fausse, mais doit toutefois être mieux fondée mathématiquement. Sur le premier point, Timm (1979a, 1979c) et Krengel (1979) eurent une discussion approfondie, trop complexe pour être résumée ici, mais qui laissa distinguer un certain rapprochement de leurs points de vue au départ opposés.

Plusieurs autres contributions méthodologiques pour la pratique de la recherche en parapsychologie proviennent d’U. Timm : comme cause possible pour la formation du psi-missing, il a pu constater des échanges de symbole dans les données d’une expérience d’ESP avec des cartes (Timm 1968c) ; il a prouvé aussi qu’avec des nombres de coups relativement faibles, une preuve statistique effective était possible, pour peu que les coups apparaissent sous la forme de plus longues séquences (Timm 1970) ; finalement, il a traité le problème de la comparabilité des résultats d’expériences psi et a indiqué une mesure universelle de la performance psi (le coefficient psi) (Timm 1971b, 1973), dans laquelle on estime statistiquement seulement les « coups vrais » et non les « coups dus au hasard ».

L’utilisation des concepts centraux de la parapsychologie fut discutée par W. Staub (1978, 1979). Il critiqua surtout l’utilisation non homogène des notions comme ‘observation’, ‘description’, et ‘explication’ en parapsychologie, et exigea une spécification des acceptions théoriques existantes ainsi que l’évitement des énoncés imprécis à la validité arbitraire, comme par exemple le concept de « faculté ». Timm (1980) critiqua derechef quelques prémisses de Staub soit comme faux, soit comme insuffisamment précisés ou différenciés.

Le problème des définitions psi négatives abordé dans cette polémique a entraîné d’autres articles fondamentaux. Ainsi par exemple W. v. Lucadou (1985) résume cette problématique dans les points suivants : 1. Dans le problème de l’exclusion des forces ou énergies déjà connues ; 2. Dans le problème du niveau provisoire des connaissances dans les sciences ; 3. Dans le problème des conditions de compatibilité manquantes ; 4. Dans le problème de la cohérence phénoménologique des différents phénomènes regroupés sous la désignation de « psi » ; 5. Dans le problème de la cohérence des discours descriptifs, qui viennent de disciplines différentes, par exemple de la physique et de la psychologie. Il a fait remarquer que, par exemple dans le paradigme rhinien, il existe des modèles adoptés implicitement – comme par exemple comprendre le psi comme un signal que l’agent communique au percipient – qui n’étaient nullement fondés empiriquement (voir le point suivant 3.7).

De la même façon, U. Timm (1985) eut une discussion critique des anciennes et nouvelles tentatives de définitions de la parapsychologie. Il a fait valoir que pour décider de nombreuses questions, le matériel empirique n’était pas encore suffisant, et il a plaidé pour qu’on examine en même temps plusieurs modèles spéculatifs et qu’on y réfléchisse en les comparant les uns aux autres, au lieu de ne se concentrer que sur un seul.

3.7 Approches par des modèles et réflexions théoriques

Un aperçu synoptique des approches théoriques visant à expliquer l’ESP a été présenté par H. v. Noorden (1968). Il a réparti les théories de l’ESP les plus importantes, environ une trentaine, en six groupes (de E. Kant à C.G. Jung). Ainsi ont été différenciés par exemple les tentatives d’explications conventionnelles basées sur la physique classique (« théories du rayonnement et des ondes ») des modèles qui ont vu la racine de l’ESP dans un « autre ordre des choses » (par exemple, le « nexus metaphysicus » de Schopenhauer).

A. Neuhäusler (1957/1958) avait auparavant déjà traité le problème de la précognition et du libre-arbitre, et avait été d’avis qu’un don précognitif ne prévoit que le « projet » d’un événement futur, parce qu’il n’existe pas encore une imprégnation détaillée de cet événement. La décision pour ou contre le libre-arbitre intervient donc indépendamment de l’acceptation ou de la non-acceptation de la précognition.

H. Bender (1962/63) a discuté dans quelle mesure le phénomène de télépathie était basé sur un transfert d’une « énergie psychique » d’un cerveau à un autre. Partant de l’article Psyche (1940) du neurophysiologiste Hans Berger, il a abordé les difficultés posées par l’hypothèse électromagnétique : par exemple les questions du codage de l’information, de l’indépendance évidente par rapport à la distance, ainsi que de la sélection des percipients.

La compatibilité et/ou l’incompatibilité des phénomènes paranormaux avec la conception du monde physicaliste a été examiné dans un article récapitulatif par W. v. Lucadou et K. Kornwachs (1979). Aujourd’hui, il y a surtout deux groupes d’approches par des modèles physiques qui se profilent : d’un côté, les modèles des dimensions et de la théorie des champs, et de l’autre, les modèles faisant appel à la physique quantique et à la théorie des systèmes. C’est surtout cette dernière approche qui a connu une croissance importante depuis le milieu des années soixante-dix.

Cela peut être aussi lié au développement de la parapsychologie théorique à Freiburg. Depuis 1974, une série d’articles est apparue dans la revue, perfectionnant pas à pas un certain modèle théorique. Le point de départ fut la constatation de points communs en termes de théories des systèmes entre la structure de description de la physique quantique et la parapsychologie (cf. Lucadou 1974). D’autres théoriciens avaient déjà remarqué des analogies entre les phénomènes psi et les effets dans la physique quantique (cf. Jung & Pauli 1952, Jordan 1973). En 1974, une série de conférences mémorables sur « La physique quantique et la parapsychologie » a eu lieu à Genève (Oteri 1975), qui – en grande partie indépendamment des anciens précurseurs – a conduit aux dites « Observational Theories » (cf. Millar 1978). La particularité du modèle développé à Freiburg (cf. Lucadou & Kornwachs 1975, Kornwachs & Lucadou 1977) est l’inclusion logique de la théorie des systèmes et de ses notions de description. De cette façon, on doit parvenir à intégrer des constructions psychologiques opérationnalisables dans la description physicaliste.

Le point de départ de la constitution de la notion de théorie des systèmes est la description de « systèmes complexes » pouvant disposer d’une certaine « autonomie » (cf. Lucadou & Kornwachs 1974). En plus, une nouvelle notion d’information a été introduite, nommée « information pragmatique » (cf. Kornwachs & Lucadou 1982) qui quantifie la « signification » d’une information. Lors de la formulation plus précise du modèle, il s’est avéré que le psi doit être soumis à des restrictions fortes malgré son « indépendance à l’espace-temps » (cf. Lucadou & Kornwachs 1982). Dans le cadre de ce modèle, l’« élusivité » ou la volatilité des phénomènes psi est compris comme une caractéristique intrinsèque. Le psi ne peut plus être compris comme un signal au sens de la théorie des signaux, mais représente seulement une corrélation non-locale macroscopiquement mesurable, qui disparaît dès qu’on tente d’en « profiter » pour une transmission de signaux (cf. Lucadou 1985, 1987a). A l’aide de cette constatation, le modèle peut aussi s’appliquer à des situations qualitatives, comme elles apparaissent dans les cas spontanés, par exemple dans un poltergeist (cf. Lucadou 1982).

En principe, le « modèle du Trickster » des phénomènes psi de L. Müller (1981) exprime les mêmes circonstances à un autre niveau. Dans ce modèle, les phénomènes paranormaux, leur explorateur et leurs producteurs (médiums) sont liés ensemble par l’archétype du Trickster. De cette manière, l’authenticité et la tromperie, le sens et l’absurdité, le succès et l’échec composent un mélange particulier. Lorsque par exemple des résultats se maintiennent par-delà un certain temps comme « trop bons » et « trop fiables », alors il faut prendre des précautions. U. Timm (1981) a appelé cette expérience la « règle d’invraissemblabilité », sans naturellement exclure que des résultats inhabituels soient aussi en principe possibles dans des conditions bien contrôlées.

Dans un tout autre champ, à savoir avec l’analyse d’histoires de fantôme modernes, le spécialiste de la littérature berlinois W. Gauger y trouva des effets narratifs structurés de façon tout à fait semblable : multiples interprétations possibles, phénomène de lacunes, auto-relativisation – bref : l’auteur en tant que Trickster (cf. Gauger 1974, 1980).

C’est sûrement un malentendu lorsqu’on veut voir dans ces réflexions un type de stratégie immunitaire contre la fâcheuse controverse autour de la parapsychologie. C’est en fait tout le contraire qui se passe.

J.B. Rhine et H. Bender lors de la cérémonie d'ouverture de l'IGPP

3.8. Controverses et critiques de la parapsychologie

Les controverses ont une importance particulière dans l’histoire de la parapsychologie (Bauer 1979) et ne sont aussi pas exclues de l’histoire de l’institut de Freiburg. Outre la discussion sur la base statistique (voir point 3.6) qui avait plutôt un caractère interne, la parution du livre bien accueilli de Wilhelm Gubisch : Voyant, charlatan, démagogues – Critique de la parapsychologie (1961) fut le premier point culminant d’une polémique publique sur la parapsychologie d’après guerre. Gubisch (1890-1972) avait rassemblé des décennies durant un matériel précieux sur la disposition à la croyance et l’influençabilité à la suggestion de son public en tant que pseudo-voyant dans des « exposés expérimentaux ». Comme bilan du travail de toute une vie, il a essayé d’apporter la preuve que les prétendus phénomènes parapsychiques sont dus à une fraude, à une illusion ou à la satisfaction du complexe de « l’observateur croyant à l’occulte ». La discussion de cette thèse a occupé un numéro entier de la revue (n°2/3, 1964). Mischo (1964) essaya par exemple de montrer selon une analyse basée sur les principes de la recherche en perception sociale, comment la « motivation à démasquer » de Gubisch affecta la déformation de sa représentation d’un « cas de parade », le rêve prémonitoire de l’évêque Lanyi. Neuhäusler (1964) a fait remarquer que même si l’avertissement de Gubisch contre la croyance non-critique à la voyance est justifié, il a toutefois succombé à un refus global également non-critique de tous les phénomènes parapsychiques.

On doit toutefois retenir que Gubisch a lui-même montré par l’intensité de ses contre-attitudes une conscience du problème du débat scientifique sur le paranormal, qui s’est ensuite manifestement perdu dans des critiques de la parapsychologie fribourgeoise et de ses représentants. Puis dans les années soixante-dix, la controverse prit une telle polarisation émotionnelle que chaque tentative d’argumentation rationnelle est restée complètement infructueuse. Il y eut par exemple une polémique dans la Revue de médecine générale (Zeitschrift für Allgemeinmedizin) où l’on n’a absolument pas évoqué le point de vue contenu dans les arguments de J. Mischo, E. Bauer et W. v. Lucadou (1980). Une autre fois, une revue spécialisée en criminologie renommée n’a pas permis de réplique à une polémique critique sur la parapsychologie (cf. Bauer & Lucadou 1980).

A quel point le discours scientifique a joué un petit rôle dans ces controverses, on peut le voir encore par le jugement concernant la parapsychologie rendu par la cour fédérale de justice en 1978, dans laquelle il fut dit : « Les forces en présence ici ne sont pas démontrables, mais appartiennent seulement à la foi ou à la superstition, à l’imagination ou à l’illusion » (Documentation 1978). La parapsychologie en Allemagne était devenue politique.

L’année 1978 ne fut d’ailleurs pas pauvre en polémiques publiques sur le psi : La société allemande de criminologie organisa sa session annuelle sur le thème « Parapsychologie et occultisme dans la criminologie », dans laquelle E. Bauer (1978) et K. Kornwachs (1978) apparaissaient comme avocats de la parapsychologie. Dans la même année, il y a eut une campagne de presse dans le but d’exagérer sensationnellement la prétendue confession de fraude d’un ancien « agent de poltergeist » diagnostiqué par l’institut de Freiburg. H. Bender et J. Mischo (1978) ont pu mettre en évidence dans une documentation détaillée – et jusqu’ici incontestée – que les allégations répandues dans la presse étaient factices et ne reposaient sur rien de solide (Schäfer, 1994).

Que plus constamment des batailles pour ou contre l’affirmation de l’existence du poltergeist se soient enflammées, cela n’est pas surprenant pour le connaisseur. Jusqu’ici, chaque cas célèbre de poltergeist a été entraîné dans une voie sans issue – même dans le cas de Rosenheim (voir point 3.3). Ici on a par exemple tardivement affirmé que des phénomènes physiques documentés pourraient être dus à des tubes halogènes défectueux. W. Buchel (1976) a réfuté cette « hypothèse de l’artefact » et a souligné l’importance de l’exigence selon laquelle les critiques de la parapsychologie devraient aussi s’appliquer à une précision rigoureuse.

A cet égard, le critique hollandais de la parapsychologie P.H. Hoebens (1948-1984) a représenté une exception remarquable. Ce rôle exemplaire est montré dans la controverse autour du « sens premier de l’expérience de la chaise vide », qui a joué un rôle considérable dans la jeune histoire de la parapsychologie de Fribourg. Hoebens (1984) argumentait en principe tout aussi qualitativement que H. Bender – bien qu’il le lui reprochait et qu’il argumentait dans un sens opposé : tandis que Bender renvoyait à l’évidence subjective d’une vue d’ensemble, Hoebens prenait comme point de départ l’effet truqué isolé perçu dans un unique essai. De plus, il critiquait des inexactitudes dans la documentation publiée. Timm (1984) expliqua dans sa réplique basée sur un examen de vérification statistique (voir point 3.4) que – même lors d’une évaluation très conservatrice – les succès de Croiset de l’époque ne pouvaient pas être seulement survenus par hasard. La même problématique d’estimation différente des preuves est apparue dans la revue Psychologie aujourd’hui (Psychologie heute) à propos du débat autour de la valeur de preuve des « lettres du front » (Bender 1983) (cf. point 3.2). Hoebens argumenta qu’il y avait beaucoup de situations potentielles auxquelles les prédictions pourraient s’appliquer rétrospectivement alors que Bender insistait sur la spécificité des concordances.

Quelques temps plus tôt, Hoebens avait déjà défini « La légitimité de l’incroyance » dans une autre contribution (Hoebens 1982). Dans un réponse intitulée « Un scepticisme général est-il raisonnable face à des données scientifiques ? », U. Timm (1982c) a fait remarqué qu’un jugement a priori (positif ou négatif) de la fiabilité des données parapsychologiques n’est pas justifiable par une théorie scientifique. Cette question doit plutôt être examinée empiriquement pour chaque cas isolé.

3.9 Interactions interdisciplinaires

Que l’étude des phénomènes paranormaux ne puisse seulement s’effectuer que dans un large contexte interdisciplinaire, ce fut très tôt la conviction du fondateur de l’institut, H. Bender, et cela se reflète aussi dans la conception de la revue (voir point 2.3).

En particulier, l‘activité quotidienne de consultation à l’institut, sous le nom de « fréquentation de l’occulte » (Bender 1984), croise fréquemment les champs de la psychologie clinique et/ou de la psychopathologie. Lesdites « pratiques spirites » en constituent des exemples typiques (« tables tournantes », planches de Oui-ja, écritures automatiques etc.), qui – bien que répandues depuis plus d’un siècle – représentent à nouveau un problème actuel. Bender (1958/1959) a représenté de façon plus marquante les désordres psychiques caractéristiques sous le mot-clef de « psychoses médiumniques » au moyen d’une série de cas apparaissant dans le contexte de prétendus « messages des esprits ». Dans la pathogenèse de tels désordres, un maniement non-critique de l’écriture automatique joue fréquemment un rôle. Celui-ci est compris comme une forme d’ « automatisme psychologique » (Bender 1936), par lequel des productions inconscientes apparaissent qui montrent toutes les caractéristiques d’une pensée intelligente, sans toutefois être soumises au contrôle du Moi conscient, donc sous la forme de « pensées autonomes ». Un développement pathologique peut prendre la forme d’hallucinations acoustiques, d’idées délirantes et d’impulsions contraignantes, qui sont souvent confondues avec les symptômes d’un désordre schizophrénique (cf. aussi point 4).

De tels processus de dissociation induite pourraient aussi apparaître dans un contexte religieux. Dans leur forme la plus extrême, ces processus prendront l’aspect d’une « possession démoniaque ». J. Mischo a discuté dans de nombreux travaux de ce problème (cf. Mischo 1971, 1975c, 1978, 1985) ; dans un travail collectif interdisciplinaire avec le théologue et neuropsychiatre U. J. Niemann, le « cas Klingenberg » – la « possession » d’Annelise Michel -, qui avait défrayé la chronique en 1976, fut soumis à une analyse détaillée (cf. Mischo & Niemann 1983). On a précisé d’un point de vue neuromédical que la « possédée » souffrait d’une maladie largement due à un syndrome somato-psycho-sociale complexe (Niemann). L’analyse psychologique multidimensionnelle (Mischo) examina les conséquences des interprétations personnelles et collectives des événements de la maladie pour la patiente dans son environnement religieux spécifique, qui s’est orienté de façon très conservatrice avec la préférence pour les conversations privées et les déclarations du démon. Puisque la réinterprétation théologique des processus incompris de la maladie s’est avérée particulièrement sérieuse – comme il en ressort des protocoles usant d’un magnétophone lors d’un exorcisme – dans les milieux concernés de profanes et d’ecclésiastiques, cela a conduit à un effet d’induction doctrinale. Des parallèles apparaissent en particulier avec la recherche moderne sur les « personnalités multiples » qui dans les dernières années a subi un intérêt scientifique croissant.

D’autres points de contact entre parapsychologie et théologie – les questions de la compréhension des miracles présentés dans la Bible, les guérisons miraculeuses (Lourdes), les phénomènes inhabituels rapportés par les guérisseurs (lévitations, stigmates, bilocations) – ont également été traités par J. Mischo (1970b, 1979a).

Le psychologue E. Bauer examine un stigmate

La question de savoir comment les « états de possession » sont interprétés dans d’autres environnements culturels est un thème de recherche croisant le champ de l’ethnologie. Ainsi H. H. Figge (1970, 1971) a par exemple étudié l’effet de la « conjuration des esprits » sur des « médiums à incorporation » dans le milieu religieux brésilien et en mettant en avant sa fonction cathartique.

D’autres interactions entre parapsychologie et ethnologie furent l’objet de l’article récapitulatif de J. U. Haas (1979) ; il a ainsi souligné comment des ethnologues prennent rarement en considération de telles questions dans leur travail de recherche, bien que les phénomènes qualifiés de « psi » dans la science occidentale soient d’une grande importance dans le quotidien de peuples indigènes (le chamanisme en est un bon exemple).

Les aspects interculturels des expériences humaines inhabituelles entrent aussi dans le champ de la psychologie des profondeurs. La façon dont certains chercheurs éminents ont déployé cette direction de recherche vis-à-vis de « l’occulte » a été traitée par plusieurs contributions dans la revue. Ainsi Mischo (1963) montre que le biographe « officiel » de Freud, Ernest Jones, était très résistant à l’idée de présenter l’attitude sans préjugés de Freud par rapport aux phénomènes « occultes ». Ce dernier reconnut finalement sans réserve la télépathie, ce qui ressort également d’une lettre de Freud à Fanny Moser, publiée pour la première fois par E. Bauer (1986).

En revanche, C.G. Jung a intensivement traité de parapsychologie durant toute sa vie et n’a eu aucun mal à l’intégrer dans son modèle de psychologie des profondeurs (cf. Bender 1960, Jaffé 1960). L’élève de Jung, Marie-Louis von Franz (1983), a présenté la fertilité de la notion de synchronicité conçue par Jung dans le cadre de la parpsychologie théorique moderne.
Comme exemple de relations possibles entre parapsychologie et des thèmes folkloriques, l’étude de Sannwald (1965) tente de préciser comment les phénomènes parapsychiques sont représentés dans les contes populaires, quelles fonctions ils ont dans le contexte général et comment ils sont encastrés dans la structure du récit.

En 1970, l’institut fribourgeois a conduit une étude pilote (cf. Pleimes 1971a, 1971b) sur la question du « Psi chez les animaux domestiques ? » – comme autre tentative d’établir un contact interdisciplinaire, ici avec les sciences du comportement. Plus de 500 rapports ont été réunis et analysés, la plus grande partie concernant des « comportements avertisseurs » d’animaux domestiques ; A cette occasion, la question s’est posée de savoir si des animaux domestiques montrant un comportement inhabituel, selon la description des observateurs, anticipaient vraiment sur une situation de danger future, comme les apparences le laissent penser. On doit naturellement considérer qu’aucun canal sensoriel jusqu’ici admis dans la biologie ne peut jouer un rôle dans ces cas. Presque 20% des rapports anecdotiques analysés ont suggéré l’hypothèse psi. L’éminent chercheur français en éthologie R. Chauvin (1961/1962) avait déjà traité de la portée de l’hypothèse psi dans le cadre de ce domaine de recherche au cours d’une contribution fondamentale à la revue.

Une exigence permanente de Bender consistait à engager la parapsychologie dans une interaction particulièrement étroite avec la physique. Le physicien F. Karger était déjà d’avis en 1965 que les phénomènes psi ne pouvaient pas être compris sur la base de la physique actuelle mais que cette compréhension serait réservée à une théorie unitaire décrivant une réalité neutre supportant de manière égale les notions de « physique » et « psychique ». Une autre occasion de suggérer l’échange entre parapsychologie et physique a été offert en 1968 à l’occasion du 12ème congrès de la Parapsychological Association à Freiburg lors d’une table ronde « Psi-Psyché-Matière », durant laquelle, en plus des parapsychologues scientifiques, prenait part le théoricien de la physique J. Petzold (Table ronde 1968). La poursuite de cette question a été traitée au point 3.7.

Entrée de l'actuel IGPP au 3A Wilhelmstrasse, Freiburg

3.10 Du problème de la réception de la parapsychologie

Un éditorial de Bender publié en 1964 dans la revue a proposé une typologie des attitudes par rapport à la parapsychologie, qui se différencient en deux groupes polarisés : les « croyants à l’occulte » et « les anti-croyants à l’occulte ». Bender a caractérisé de telles positions comme typiquement liées au « principe fondamental du coût de la vie » et avait exigé des enquêtes psychosociales sur ce problème. On devrait examiner, d’une part, quels préjugés idéologiques déterminent la réception du paranormal, et, d’autre part, si la communauté scientifique en général et/ou certaines classes professionnelles sont prêtes à reconnaître la parapsychologie comme une question légitime dans l’état des connaissances actuelles.

Ce dernier aspect a été l’objet de deux enquêtes empiriques : Nissen (1970) conduisit un sondage sur 400 étudiants en psychologie de Berlin et München, concernant la typologie des attitudes bipolaires envers la parapsychologie, la psychologie et la conception du monde. Comment déterminants de telles attitudes, il a trouvé : regard positif envers les phénomènes parapsychiques ; l’hypothèse que la physique pourrait expliquer les phénomènes parapsychiques ; la croyance au Dieu ; le conservatisme ; l’intérêt pour la psychologie des profondeurs.

Dans le cadre d’un projet de recherche sur la psychologie de la religion ; A.J. Hammers et U. Rosin (1973) ont examiné les attitudes, les connaissances et les expériences d’un échantillon représentatif de près de 1500 théologiens catholiques et évangélistes par rapport au champ de la parapsychologie, y compris l’importance théorique et pratique pour la théologie dans le jugement des théologiens eux-mêmes.

En général, il se dessine un préjugé positif des théologiens envers la factualité des phénomènes paranormaux ; ils se sont avérés bien informés, étant toutefois sceptiques en ce qui concerne le soutien des systèmes théologiques par les phénomènes parapsychiques. Une étude spéciale (Hammers & Rosin 1974) a concerné le domaine de la croyance au diable.

Pour examiner la réaction exceptionnelle du public à Uri Geller (cf. point 3.4), une étude par interviews et questionnaires a été mené par l’institut de Freiburg (cf. Bender et al. 1975, 1976a, 1976b). 850 personnes ont répondus à un questionnaire tentant de différencier les processus concernés (torsions de couverts, remise en marche de montres défectueuses) et comportant des questions quant à leurs opinions sur le type de provocation des phénomènes, des questions sur leurs connaissances de la parapsychologie et les questions d’attitudes par rapport au domaine « occulte » (rêves prémonitoires, astrologie, réincarnation, ovnis etc.) ainsi que sur les perspectives futures en politique et en économie (facteur d’angoisse). Un questionnaire de personnalité a également été utilisé. Les attitudes typiques étaient : « foi dans le destin », « foi dans les miracles et Geller », « intérêt intellectuel pour l’occulte », « expérience occulte médiate ou immédiate », « sentiment de forces magiques propres », « assujettissement religieux », « sentiment de vie intéressé ou pénible ». La recherche par sondage obtient pour résultat que l’échantillon-Geller ne s’est pas différencié de manière significative eu égard aux traits de personnalités de la population globale. Un « syndrome authentique » pour de tels phénomènes, qui pouvaient être considérés comme fiables, ne se laisse que supposer sur la base des résultats.

De telles recherches orientées vers la psychologie sociale soulèvent aussi la question de savoir de quels facteurs collectifs (historiques ou sociologiques, comme des périodes de crise, des courants de mode, etc.) dépend la disposition pour les thèmes de la parapsychologie, et dans quel ampleur ; ils clarifient aussi la situation paradoxale que, d’une part, il existe un large intérêt du public pour l’ « occulte », et que, d’autre part, la majorité des scientifiques négligent simplement les résultats de la parapsychologie. Ces circonstances s’expriment à différents niveaux : dans un manque d’acceptation de la parapsychologie comme science, un manque d’institutionnalisation, la faillite de la promotion de la recherche, de la professionnalisation insuffisante, du déficit de formation et d’autres caractéristiques examinées par la sociologie des sciences d’une « science divergente » (cf. Bauer, Kornwachs & Lucadou 1981, Bauer & Kornwachs 1984).

Ainsi, par exemple, il est parlant que l’institut de Freiburg soit resté jusqu’ici le seul d’Allemagne auquel il fut permis d’intégrer partiellement les cadres universitaires et même si seulement très peu de collaborateurs peuvent rester longtemps dans la recherche active.

Dans la rétrospective de l’histoire de la parapsychologie, on constate encore et toujours que des chercheurs de renom ont reconnu l’importance de ce secteur et se sont prononcés activement en sa faveur. On peut même dire que dans la phase initiale de la recherche organisée – la « Society for Psychical Research » en est un exemple instructif – l’intégration de la parapsychologie dans la science générale était plus importante que de nos jours (cf. Bauer 1984). Il apparaît que des études de cas historiques et biographiques (Bauer 1987) pourraient livrer des contributions importantes pour la compréhension des conditions marginales, de la structure des polémiques comme de la stéréotypie et de la résistance caractéristiques des Pro et des Contra (cf. Bauer 1985).

D’autres indicateurs de l’acceptation de la recherche parapsychologique (cf. Bauer 1991b) sont décelables par la présentation du domaine dans les congrès ou forums de discussion scientifiques ordinaires ainsi que dans les organes de communication établis. Ainsi, la parapsychologie fribourgeoise a toujours cherché activement de telles opportunités de présentation. Quelques exemples importants doivent être au moins énumérés : L’étude mentionnée au point 3.1. sur la « guérison spirituelle » a été présentée en 1958 dans le cadre de la réunion « Miracle et magie dans la médecine » organisée par « la communauté des médecins et des profession d’aides de Stuttgart » (Mischo, 1958) ; Dans la même année, la « société allemande pour la psychothérapie et la psychologie des profondeurs » a organisé une table ronde à laquelle participait H. Bender sur le thème « Protection et magie – critique de la fonction sociale de la superstition » (Bender, 1958) ; H. Bender a eu en outre l’occasion de tenir une conférence fondamentale le 15 janvier 1958, dans la série des conférences de l’Université de jour de Freiburg sur le thème « Notion et fonction de la ‘frontière’ dans l’Université », intitulée : « Les phénomènes parapsychiques comme question frontalière de la science » (Bender 1957/1958). Une série de sept conférences sur la parapsychologie a été organisé dans les « études générales » de l’Université de Freiburg au semestre d’hiver 1982/1983 en coopération avec les parapsychologues fribourgeois, dont les exposés ont été publiés en livre de poche (Bauer & Lucadou, 1984). Dans le cadre des colloques psychologiques de l’Institut de Psychologie de l’Université Georg August de Göttingen (Semestre d’hiver 1985/1986), cinq exposés ont été tenus sur le thème de « la recherche dans les zones-frontières », dont deux tenus par des parapsychologues fribourgeois (E. Bauer et W.v. Lucadou) ont été âprement discutés. Paul Feyerabend a été l’initiateur d’une série de manifestations au sujet des « zones-frontières de la science » au cours du semestre d’été 1984 de l’ETH de Zürich ; Un bloc thématique a été consacré à la « scientificité » de la parapsychologie avec la participation de E. Bauer, H. Bender, P. Feyerabend et P.H. Hoebens (Lucadou, 1984). Sur invitation de la « Nederlandse Natuurkundige Verniging » (Société néerlandaise de physique), W. v. Lucadou discourut en 1986 à propos d’une « recherche expérimentale sur la psychologie de l’observateur lors d’une mesure » – un thème sur lequel il s’est aussi exprimé en 1987 en tant qu’invité du « Human Information Processing Group » de l’Université de Princeton.

Les cours magistraux fribourgeois de J. Mischo sur les aspects interdisciplinaires des cas de « possession démoniaque » ont été publiés sous une forme étendue dans la revue Concilium, internationale Zeitschrift für Theologie qui paraît simultanément en 10 langues (Mischo 1975c).

La présentation de l’état de la recherche parapsychologique, et spécialement dans les ouvrages de référence et les dictionnaires des psychologues, constitue une avancée essentielle pour l’intégration du sujet ; un exemple marquant d’un tel intérêt est le volume 15 de l’ouvrage de Kindler Psychologie des 20. Jahrhunderts, dans lequel on trouve douze contributions des parapsychologues fribourgeois (Condreau 1979). De vastes articles sur des mots-clefs de la parapsychologie sont apparus par exemple dans le Handbuch psychologischer Grundbegriffe (Bender & Bauer 1977) ; dans le Historischen Wörterbuch der Philosophie (Bender & Bonin 1984) tout comme dans le Handwörterbuch Psychologie (Bauer & Lucadou 1988).

Hans Bender (1907-1991) (Photo E. Haraldsson)

4. Psychohygiène, consultation et éclaircissement

H. Bender ouvra l’institut Eichhalde en 1950 avec la communication « L’occultisme comme problème de la psychohygiène ». Il dit de ce programme (Bender 1950/51, p.35) :

« De multiples attitudes sociales se basent sur de véritables et de prétendues expériences occultes. Des périodes de crise renforcent la disposition à se tourner vers l’occulte. Beaucoup de ceux qui doivent être en possession de capacités occultes cherchent un appui ; chez les voyants, devins, astrologues, psychographologues, etc. Certains espèrent un renseignement sur le séjour de proches disparus, les autres s’occupent d’occultisme pour éclipser leur déni et leur déception. C’est un aspect déconcertant, avec ses conséquences sociales d’attitude erronée, d’évasion de la réalité, (…) de menace sérieuse de la santé mentale, de fraude et d’exploitation. Ici, la psychohygiène se livre à une grande tâche : à savoir l’éclaircissement, le replacement des connaissances sur les aspects de la rencontre avec l’inhabituel, l’établissement d’un modèle d’ordre, compréhensible même pour l’homme simple et qui lui permet de nommer ce qui autrement l’inquiète ; car, comme on le sait, le baptême chasse le démon. »

Au jour d’aujourd’hui, ces phrases n’ont pas perdu de leur actualité – au contraire : Le secteur d’activité psychohygiènique a pris de plus en plus de poids au sein du travail de l’Institut (Bender, 1979). Plus la résonance des zones frontières est devenue grande dans la conscience publique, plus le nombre de demandes à l’institut a augmenté. Celles-ci peuvent être divisées en plusieurs groupes, entre lesquels il existe naturellement des transitions fluides :

1. Demande d’information : Ce sont surtout des demandes de données fiables concernant l’état de la recherche en parapsychologie (par exemples, demande de suggestions bibliographiques) ou de questions qui concernent le sérieux des affirmations sur le paranormal véhiculées par la presse, la radio ou la télé.

2. Demande dans le secteur personnel : Dans cette catégorie sont incluses entre autres les communications d’expériences personnelles « inexplicables » avec une demande de jugement, d’investigation ou de conseil. En particulier, on y trouve des rapports sur des « esprits frappeurs » qui exigent fréquemment une aide immédiate. Ici, l’embarras personnel est souvent très grand et exige un « doigté » particulier dans le contact avec les personnes concernées.

3. Des problèmes surgissent lors de la fréquentation quotidienne de voyants, de guérisseurs, de radiesthésistes, etc. : Des dépendances psychiques, le plus souvent non traitées par les personnes concernées, peuvent de temps en temps émerger d’« application pratique » de l’occulte. L’éclaircissement joue ici un grand rôle pour ce qu’il est de la manière dont les capacités paranormales peuvent conduire à la folie. Cela devient pleinement pertinent lors de demandes concernant de prétendus contacts avec l’au-delà (voix sur magnétophone, messages médiumniques, souvenirs de vies antérieures) et d’autres choses semblables.

4. Pratiques occultes : De façon croissante, des jeunes, des parents et des enseignants se renseignent – par curiosité, inquiétude ou perplexité – sur les déplacements de verre, l’écriture automatique, les tables tournantes et les pendules. Ils demandent des éclaircissements sur le mode de fonctionnement de ces « techniques », et des conseils pour dépasser leurs expériences et savoir quelle importance ils doivent attribuer à ces choses. Lors d’utilisations non-critiques et continuelles de ces « techniques », des dérangements mentaux peuvent apparaître, connus sous le nom de « psychoses médiumniques » (cf. point 3.9). Eu égard à l’importance actuelle de cette « épidémie psychique », différentes études au département universitaire sont mis en œuvre, et d’autres plus importantes sont en projet. Une partie de la revue annuelle de 1988 est consacrée à cette thématique (cf. Bauer, Lay & Mischo 1988, Mischo 1988, Mischo, 1991).

5. Cas cliniques : Tombent surtout dans ce groupe des interprétations apparemment erronées de soi-disantes expériences occultes par des névrosés ou des psychotiques. Des réactions paranoïdes peuvent également apparaître, s’exprimant dans les symptômes suivants : « parasitage télépathique » et « influence hypnotique étrangère ». L’éclaircissement de tels cas « border-line » est souvent confronté à des problèmes diagnostiques et thérapeutiques considérables.

Une autre contribution essentielle à l’éclaircissement se trouve dans les importantes relations publiques de l’Institut fribourgeois. Celles-ci apparaissent – en plus de la publication de la revue – dans les articles de presse, les nombreux exposés publics et les séminaires pour des groupes les plus divers, allant de la formation pour adultes aux émissions radiophoniques, en passant par les débats à la télévision auxquels les collaborateurs de l’institut ont participé. La loi propre des médias de masse, à l’affût du sensationnalisme et du divertissement, complique naturellement le travail d’éclaircissement. Dans ce contexte, le danger existe d’un combat contre une parapsychologie popularisée. Ce lien d’acier entre un éclaircissement et un divertissement n’est pas toujours simple pour un scientifique ; cependant, il ne peut guère l’éviter, s’il ne souhaite pas laisser champ libre aux charlatans, aux affairistes et aux démagogues – à savoir aussi bien ceux du côté pro- que du côté contra.


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Strauch, I. 1965 : « Zur Methodik telepathischer Traumexperimente », in : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 8 : 55-66.

Strauch, I. 1979 : « Telepathie und Traum im Experiment », in : Condrau, G. (Hrsg.) : Die Psychologie des 20. Jahrhunderts, Band XV. Zürich : Kindler, S. 618-625.

Timm, U. 1965 : « Zur stastischen Analyse qualitativerparagnostischer Experimente », in : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 8 : 78-122.

Timm, U. 1966 : « Neue Experimente mit dem Sensitiven Gerard Croiset », in : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 9 : 30-59.

Timm, U. 1967 : « Der Einfluss sequentieller Abhängigkeiten auf die Signifikanz von ASW-Experimenten », in : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 10 : 73-97.

Timm, U. 1968a : « ASW-Experimente mit Studentengruppen », in : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 11 : 1-22.

Timm, U. 1968b : « Das ‘Round-Table-Experiment’ – ein neuer Versuchsplan für ASW-Gruppenversuche », in : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 11 : 34-43.

Timm, U. 1968c : « Symbolvertauschungen im ASW-Kartenexperiment als mögiche Ursache des Psi-Missing », in : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 11 : 143-157.

Timm, U. 1970 : « Die statistische Analyse von Treffersequenzen in quantitativen ASW-Experimenten », in : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 12 : 163-185.

Timm, U. 1971a : « PK-Würfelexperimente mit Studentengruppen », in : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 13 : 45-49.

Timm, U. 1971b : « Die Messung von Psi-Leistungen », : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 13 : 160-175.

Timm, U. 1971c : « Vorschlag einer modifizierten Versuchsanordnung zur Verifkiation unerklärlicher Tonbandeinspielungen », in : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 13 : 246-249.

Timm, U. 1973 : « The measurement of psi », in : Journal of the American Society for Psychical Research 67 : 282-294.

Timm, U. 1979a : « Zur statistischen Auswertung parapsychologischer Experimente », in : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 21 : 53-75.

Timm, U. 1979b : « Tornier und die Parapsychologie », in : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 21 : 99-120.

Timm, U. 1979c : « Antwort auf Krengels Ausführungen über statistische ASW- und PK-experimente », in : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 21 : 173-191.

Timm, U. 1980 : « Wie unwissenschaftlich ist eigentlich die Parapsychologie ? », in : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 22 : 103-116.

Timm, U. 1981b : « Die Unwahrscheinlichkeitsregel – oder : Können Psi-Resultate ‘zu gut’ sein ? », in : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 23 : 207-217.

Timm, U. 1982a : « Was wissen wir wirklich über Psi-Phänomene ? », in : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 24 : 110-128.

Timm, U. 1982b : « Methodologische Probleme bei der Planung und Ausertung differentieller Psi-Experimente », in : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 24 : 140-160.

Timm, U. 1982c : « Ist ein genereller Skeptizismus gegenüber wissenschaftlichen Daten sinnvoll ? », in : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 24 : 167-181.

Timm, U. 1983 : « Stastische Selektionsfehler in der Parapsychologie und in anderen empirischen Wissenschaften », in : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 25 : 195-229

Timm, U. 1984 : « Eine stastistische Kontrolluntersuchung zum Pirmasenser Platzexperiment mit G. Croiset (1953) », in : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 26 : 29-51.

Timm, U. 1985 : « Definitorische Probleme der Parapsychologie – gestern und heute », in : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 27 : 24-33.

Timm, U. 1989 : « Zur Problematik des Lucadouschen PK-Experiments und anderer komplexer Psi-Experimente », in : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 31 : 163-206.

Tornier, E. 1959/60 : « Die Arbeitshypothese ‘Antizufallswahrscheinlichkeit – ihr Ursprung und ihre Grenzen », in : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 3 : 90-119.

Ullman, M., Krippner, S. & Vaughan A. 1977 : Traumtelepathie. Freiburg i. Br. : Aurum.

Uslar, D.v. 1957/58 : « Über die traumartige Struktur telepathischer Aussagen I », in : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 1 : 166-188.

Uslar, D.v. 1958/59 : « Über die traumartige Struktur telepathischer Aussagen II », in : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 2 : 145-172.

Wälti, B. 1978 : « Die Silvio-Protokolle 1976-1977 », in : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 20 : 1-46.

Wassiliew, L.L. 1965 : Experimentelle Untersuchungen zur Mentalsuggestion. Bern/München : Francke.

Werthmann, H.-V. 1961 : « Signifikante Effekte in Zufallsverteilungen als Problem der Quantitativen Forschung in der Parapsychologie », in : Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie 5 : 48-69.


Annexe I

Livres publiés par des collaborateurs de l’IGPP

Bauer, E. (Hrsg.) : Psi und Psyche. Neue Forschungen zur Parapsychologie. Festschrift für Hans Bender. Stuttgart : Deutsche Verlags-Anstalt.

Bauer, E. & Lucadou, W.v. (Hrsg.) : Spektrum der Parapsychologie. Hans Bender zum 75. Geburtstag. Freiburg i. Br. : Aurum.

Bauer, E. & Lucadou, W.v. (Hrsg.) 1984 : Psi-was verbigt sich dahinter ? Wissenschaftler untersuchen parapsychologische Erscheinungen. Herderbücherei 1150, Freiburg i.Br. : Herder.

Bauer, E. 1992 : Grenzgebiete der Psychologie [Bibliographien zur Psychologie, n°85], Université de Trêves : Zentralstelle für Psychologische Information und Dokumentation.

Bender, H. 1936 : Psychische Automatismen. Zur Experimentalpsychologie des Unterbewussten und der aussersinnlichen Wahrnehmung. Leipzig : Barth.

Bender, H. 1936 : Zum Problem der aussersinnlichen Wahrnehmung. Ein Beitrag zur Untersuchung des « räumlichen Hellsehens » mit Laboratoriumsmethoden. Leipzig : Barth.

Bender, H. (Hrsg.) 1966 : Parapsychologie. Entwicklungen, Ergebnisse, Probleme. Darmstadt : Wissenschaftliche Buchgesellschaft (Wege der Forschung IV), 5. Aufl. 1980.

Bender, H. 1971 : Unser sechster Sinn. Telepathie, Hellsehen und Psychokinse in der parapsychologischen Forschung. Stuttgart : Deutsche Verlags-Anstalt. Taschenbuchausgabe 1972 : rororo 6796. Rowohlt : Reinbeck. Erweiterte Taschenbuchausgabe 1982 : Goldmann 11724. München : Goldmann Verlag. (Traduit en italien, espagnol, français).

Bender, H. 1971 : Telepathie, Hellsehen und Psychokinese. Aufsätze zur Parapsychologie I. Serie Piper 31. München : Piper. Neuauflage 1983, 5. Aufl. 1984. (Traduit en suédois, espagnol, français et italien).

Bender, H. 1973 : Verborgene Wirklichkeit. Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie. Olten/Freiburg i. Br. : Walter. Taschenbuchausgabe 1976 : dtv 1228. München : Deutscher Taschenbuch Verlag. Überarbeitete Neuausgabe 1985 : Verborgene Wirklichkeit. Aufsätze zur Parapsychologie III. Série Piper 177. München : Piper. (Traduit en hollandais, espagnol, français).

Bender, H. 1983 : Zukunftsvisionen, Kriegsprophezeiungen, Sterbeerlebnisse. Aufsätze zur Parapsychologie II. Serie Piper 246. München : Piper.

Bender, H. 1984 : Umgang mit dem Okkulten. Freiburg i. Br. Aurum, 2. Aufl. 1986.

Lucadou, W.v. 1986a : Experimentelle Untersuchungen zur Beeinflussbarkeit von stochastischen quantenphysikalischen Systemen durch den Beobachter. Frankfurt a. M. : Haag & Herchen.

Lucadou, W.v. 1989 : Psyche und Chaos. Neue Ergebnisse der Psychokinese-Forschung. Freiburg i. Br. : Aurum.

Lucadou, W.v. 1995 : Psyche und Chaos. Theorien der Parapsychologie. Frankfurt a. M. Insel [im Druck].

Mischo, J. 1991 : Okkultismus bei Jugendlichen. Ergebnisse einer empirischen Untersuchung. Mainz : Grünewald.


Annexe II

Liste chronologique des thèses de doctorat sur le thème « Parapsychologie/Zones frontières de la psychologie » soutenues dans le cadre de la chaire/du département des zones frontières de la psychologie (Prof. H. Bender) et du département de psychologie et des zones frontières de la psychologie (Prof. J. Mischo) de l’Institut psychologique de l’Université de Freiburg.

Strauch, I. 1958 : Zur Frage der « Geistigen Heilung ». Ergebnisse einer experimentellen Untersuchung an einem « Geistigen Heiler » und seine Patienten.

Sannwald, G. 1961 : Beziehungen zwischen « parapsychischen Erlebnissen » und Persönlichkeitsmerkmalen.

Werthmann, H.-V. 1968 : Zur psychologischen Prüfung wissenschaftlich nicht anerkannter psychodianostischer Deutungspraktiken.

Nissen, K.D. 1971 : Einstellungen deutsche Psychologiestudenten zu parapsychologischen und weltanschaulichen Problemen.

Wiesinger, C. 1971 : Untersuchungen zur aussersinnlichen Wahrnehmung (ASW) im sozialen Feld der Schulklasse.

Haraldsson, E.G. 1972 : Vasomotorische Reaktionen als Indikatoren aussersinnlicher Wahrnehmung.

Figge, H. H. 1972 : Geisterkult, Besessenheit und Magie in der Umbanda-Religion Brasiliens.

Hammers, A.J. 1974 : Die Parapsychologie im Urteil katholischer Theologen.

Grünzig, H.-J. 1976 : Geometrisch-optische Täuschung und Persönlichkeit. Eine experimentelle Untersuchung zur differentiellent Wahrnehmungstypologie und zur aussersinnlichen Wahrnehmung.

Rosin, U. 1977 : Parapsychologisches und Okkultes aus der Sicht evangelicher Pfarrer der BRD.

Müller, L. 1977 : Parapsychologie und Tricktäuschung.


Article original :

Parapsychologie in Freiburg – Versuch einer Bestandsaufnahme. Eberhard Bauer & Walter v. Lucadou, Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie, 29, n°4, 1987 (revu en mars 1995), p. 241-282.

On renverra également le lecteur anglophone vers un historique plus synthétique et plus récent de E.Bauer : A short introduction to history of Parapsychological Research in Germany, 2005

L’IMI remercie Eberhard Bauer et Walter von Lucadou pour leur aimable autorisation.