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AGAPE : Une expérimentation au long cours sur la télépathie en groupe

AGAPE : Une expérimentation au long cours sur la télépathie en groupe

Agapé est une recherche qui a été effectuée par l’un des membres du comité directeur de l’IMI, Bernard Auriol. Il s’agit d’une expérimentation au long cours sur la télépathie en groupe.

1. Résumé du projet AGAPE

Nous avons posé l’hypothèse qu’un processus de vote majoritaire, en améliorant le rapport signal/bruit, favoriserait la manifestation de la télépathie (ESP) entre deux groupes . Nous avons supposé que la répétition des épreuves et l’utilisation d’un feed-back individuel et groupal pourrait améliorer la télépathie entre ces deux groupes pour obtenir des résultats supérieurs à ce que donnerait le hasard.

Nous avons obtenu la participation de 418 bénévoles jouant tour à tour, et selon leur désir, le rôle d’agent ou de percipient. Le groupe des agents était situé dans une pièce isolée, du point de vue visuel et sonore, de celui des percipients. Les participants du groupe des agents est allé de 0 à 15 personnes, celui des percipients de 1 à 15. Nous avons fait varier le type de cible (image, mots) et le nombre des cibles possibles (2, 3 ou 5).

Pour chacun des essais un ordinateur sélectionne, en utilisant la fonction « Random », une cible puisée dans une base de données d’images ou de mots. Cette cible est affichée sur l’écran de la salle des agents. Les percipients doivent alors deviner la cible, aléatoirement mélée à des « leurres » sur leur propre écran. Ils donnent leur réponse sur un pavé numérique individuel qui la transmet à l’ordinateur central. La cible, les réponses individuelles, la date et l’heure sont enregistrées automatiquement.

Au cours des sept ans qu’a duré l’expérience, il y eut 240 sessions, ayant permis d’effectuer 27.845 essais collectifs (soit 250.000 essais individuels).

La proportion des succès n’a pas dépassé ce qu’on peut attendre du hasard, tant pour les essais individuels que pour les essais collectifs (résultant du vote majoritaire). On a relevé des anomalies de la variance, mais ces anomalies sont d’interprétation difficile.

L’aspect aléatoire de nos données pourrait appartenir à une erreur statistique du second type (bèta). C’est pourquoi, nous avons sélectionné les essais collectifs qui étaient « significatifs (p < .05) et nous avons opéré sur ces données une analyse de covariance multivariée.

Cette étude a permis de dégager quelques paramètres intéressants. Cependant, les variables explicatives des meilleurs résultats l’étaient également des échecs les plus marqués.

Ceci pourrait résulter d’un effet d’empilement (« stacking effect », c’est à dire non-indépendance des réponses entre elles). Pour contrôler cette difficulté, nous avons employé une méthode de re-échantillonnage (resampling). Le remplacement de nos cibles d’origine par de fausses cibles (par décalage) nous a permis de reprendre l’étude sans altérer les phénomènes propres au groupe des récepteurs.

Dans ce cadre, nous avons pu à nouveau sélectionner les coups significatifs (p<.05) et d’opérer sur eux une nouvelle analyse de covariance. De fait, les résultats se sont révélés très semblables à ceux que nous avions obtenus sur les données d’origine. Nous sommes donc, très certainement, en présence d’un effet d’empilement (stacking effect).

2. Introduction

Nous présentons ici une expérimentation au long cours concernant la télépathie entre groupes. La littérature scientifique nous offre, à ce sujet, des résultats peu déterminants.

Osty (1932) tout comme Barker et al. (1975) dans leurs revue des travaux existant ont observé que les tests menés en groupe tendent le plus souvent à produire du « psi-missing » , ou même des résultats tout simplement compatibles avec le hasard. Haight et al.(1978) ont proposé une méthode qui serait un compromis entre les approches individuelle et groupale, mais ils n’ont pas obtenu de résultats plus probants.

La méta-analyse de Milton (1994) sur huit études (ESP en choix forcé), agrégeant plus d’un million et demi d’essais individuels, aboutit à la même conclusion : la taille moyenne de l’effet est très petite ; de plus, elle va dans un sens négatif (missing). Le résultat cumulatif global de ces études s’est révélé non-significatif. Cependant, il convient de remarquer que, dans ces études, les participants étaient recrutés via les média de masse et ne pensaient pas eux-mêmes être de bons « percipients ». Plus encore : ils n’étaient pas liés émotionnellement aux agents alors que nous avons de très nombreux témoignages anecdotiques (McConnell, 2004) qui suggèrent que les liens affectifs sont indispensables pour obtenir de notables réalisations Psi.

Par ailleurs plusieurs protocoles différents ont obtenu des résultats positifs. Par exemple Barker et al. (1975), Dalkvist & Westerlund (1998). Musso et Granero, (1981) ont, eux aussi, obtenu des résultats très significatifs et le succès du vote a été plus impressionnant que les succès individuels Carpenter (1988, 1995) a utilisé un ingénieux protocole pour obtenir de l’information Psi à partir des interactions groupales. Ses résultats ont été significatifs. Tart (1980) a pu améliorer les résultats en remplaçant un récepteur unique par un groupe.

La méta-analyse de Honorton & Ferrari(1989)sur les études de précognition en choix-forcé aboutit à rejeter l’hypothèse nulle (p< 10 E-24). De même, plusieurs auteurs ont montré des corrélations entre événements sociaux émotionnellement pertinents et sorties de Générateurs Aléatoires ( RNG : Random Number Generator). Voir par exemple : Dunne, 1991 ; Nelson, 1996 ; Bierman, 1996 ; Radin et al., 1996 ; Rowe, 1998 ; Radin, 2002.

Nous avons, quant à nous, fait l’hypothèse qu’un protocole utilisant la répétition des essais et un processus de vote avec usage d’un feedback individuel et/ou groupal pourrait améliorer la télépathie entre deux groupes, en raison des phénomènes de redondance mis en jeu (Kennedy, 2003). S’il y a suffisamment de succès individuels pour tirer les résultats d’ensemble au delà de ce que donne le hasard, on s’attend à ce que la technique du vote majoritaire donne, elle-même, des résultats significatifs. Même si Brier et Tyminski (1970) ont trouvé, paradoxalement, que les majorités les plus nettes étaient moins liées au succès que les majorités plus faibles.

Certains paramètres sont connus pour influencer les résultats psi individuels : les brebis réussiraient mieux que les chèvres (Schmeidler, 1958 ; Auriol, 2003b), les personnes pratiquant une méthode de culture de l’éveil paradoxal (ASC) réussiraient mieux que les autres (See e.g. Tart, 1978, Morris et al., 1993), une réponse « spontanée » serait plus opérante que les hésitations, les enfants réussiraient mieux que les adultes (Randall, 1972) les femmes mieux que les hommes (Freeman, 1970). Donner des consignes aux agents pour envoyer le message serait favorable (Warcollier, 1926), des liens étroits entre agents et percipients seraient plus favorables que l’absence de tels liens ou leur faiblesse (Schmidt et al., 2001, Sheldrake, 2003). Certaines caractéristiques du test des couleurs de Lüscher (1949), signifieraient de l’intuition, de l’extraversion, et pourraient pour cette raison être prédictives du succès Psi (Sargent, 1981 ; Morris, 1993). L’apprentissage pourrait améliorer les résultats ou, à l’inverse, un effet de déclin pourrait résulter de l’ennui engendré par la répétition (see e.g. Tart, 1966 ; Auriol, 1973).

Dans les commencements historiques, Rhine employait un ensemble de cinq symboles créés par le psychologue Zener comme cibles possibles. Plus tard le ganzfeld nous a enseigné qu’il est préférable d’utiliser comme cibles possibles des images complexes et variées au lieu de symboles géométriques. Par ailleurs Barry (1971) et nous même Auriol (1973) avons utilisé comme cible des mots.

3. Objectif et hypothèses

Nous projetions principalement d’appliquer plusieurs processus de conditionnement opérant (obtenu par le biais d’un feed-back individuel et/ou de groupe) à un couple de groupes (agents et percipients) avec l’ambition d’obtenir une réponse graduellement améliorée et des résultats plus fiables et plus stables que ceux qu’on peut attendre d’un couple de sujets.

Nos prévisions principales étaient : le nombre de succès individuels serait au-dessus de l’espérance. Le succès des réponses obtenues par le vote serait au-dessus de l’espérance du hasard. La variance des succès diffèrerait significativement du hasard. La rétroaction (feed-back) améliorerait les résultats de l’individu et du groupe.

La variance du nombre d’échecs entre deux succès consécutifs serait plus grand que l’espérance du hasard. L’utilisation d’un ensemble de cibles possibles variable obtiendrait plus de succès qu’un ensemble constant de cibles possibles. Il serait plus facile transmettre des images que des mots.

Nous avons posé plusieurs hypothèses secondaires : les résultats seraient fonction du nombre de percipients et du nombre d’agents, la connaissance réciproque entre les participants (spécifiquement entre les agents et les percipients) serait favorable, les moutons réussiraient mieux que les chèvres, les pratiquants d’un état modifié de conscience réussiraient mieux que les autres, un réponse spontanée (<= rapide) pourrait être plus favorable que des hésitations, les enfants pourraient mieux réussir que les adultes (Randall, 1972) et les femmes (Freeman, 1970) mieux que les hommes. Une instruction donnée aux agents sur la façon d’envoyer la cible pourrait être favorable. Certaines caractéristiques du test de Lüscher (1949), signifiant intuition, sentiment, extraversion, pourraient être prédictives du succès.

Analyse post-hoc : nous n’avons pu valider ces prévisions (si ce n’est, légèrement, au sujet de la variance) et nous avons essayé de détecter quelques indices au sujet des variables qui favoriseraient le succès ou l’échec.

Nous avons employé une analyse multivariée limitée aux épreuves collectives significatives. Mais l’attractivité « d’une cible potentielle » ou des phénomènes Psi spontanés non planifiés entre les percipients (Schmeidler et Goldberg, 1973 ; « contagion mentale » de Warcollier, 1926 ou « effet pirate », Auriol, 1995), pourrait distordre les résultats (stacking effect). Pour y pallier nous disposons classiquement de la correction de Greville (1944). Cependant, cet outil, dans le contexte de notre étude, serait d’un emploi très laborieux (cf. Thouless et Brier, 1970), presque impossible. Nous avons pour cette raison décidé d’employer une méthode de resampling (comme l’avait fait Randall, 1972) : nous avons remplacé les cibles véritables par de fausses cibles . Cette création de cibles truquées nous a permis de sélectionner de nouveaux essais collectifs significatifs. Nous avons pu alors évaluer si cette manipulation changeait fondamentalement les résultats de l’analyse decovariance (effet d’empilement faible) ou ne changeait que peu les variables explicatives (effet d’empilement fort) (pour plus de détails cf. Auriol et al., 2004).

4. Matériel et méthode

De décembre 1993 à janvier 2001, nous avons effectué 240 sessions télépathiques de groupe, soit 27.845 essais collectifs (c’est à dire plus de 250 000 essais individuels).

Les 418 participants, tous bénévoles, ont été recrutés sans méthode particulière (amis, connaissances, information dans le journal « La Dépèche du Midi »). La taille du groupe agent a été de 0 à 15 personnes, la taille du groupe percipient allait de 1 à 16. Nous avons fait varier le type de la cible (images, mots) et le nombre des réponses possibles (2, 3 ou 5). Les agents et les percipients étaient dans deux salles isolées acoustiquement. Pour chaque essai, les agents devaient regarder un écran qui leur affichait une cible sélectionnée extemporanément par le programme de manière pseudo-aléatoire. Les percipients devaient deviner la cible et manifestaient leur choix en appuyant sur une des touches d’un pavé numérique individuel.

L’ordinateur a donné un feedback ou pas, au groupe (lumières) et aux individus (affichant les noms des gagnants ou la cible). Tout a été enregistré.

Hardware

Nous avons utilisé un, deux ou trois PCs (selon les besoins de nos trois protocoles). Ils étaient reliés ensemble grâce à des nul-modems branchés sur les ports série (RS232 en utilisant l’UART). Par un des deux ports série du PC principal, situé hors de portée des participants, dans le compartiment séparant les agents de la salle des percipients (voir la fig. 3), a été relié le réseau spécialement conçu pour l’expérience. Il a été construit par M. JPH Croset, SD Labo (Genève) employant la carte mère du kit Velleman A K2612 et la carte supplémentaire K2631 (fig. 2, au fond, à gauche). Elle a été reliée à une carte de sortie K2609 et à une carte d’entrée K2611 apte à relier jusqu’à 16 différents pavés numériques, permettant à 16 percipients de donner leur conjecture individuelle (fig. 1).

Fig. 1

Fig. 2

Les feux tricolores pour le feed back collectif ont été reliées au système Velleman par l’intermédiaire de trois relais électriques commutant trois lumières colorées (à droite des écrans).

Fig. 3

Fig. 4

Le PC principal (aucune photo) était situé hors de portée des participants. Son écran (qui permettait d’afficher la cible) ainsi que les feux tricolores donnant le feedback collectif aux agents, ont été placés dans la salle des agents. Les programmes ont été écrits en Turbo-PASCAL 7, excepté quelques fichiers batch de commande DOS.

Les sessions ont eu lieu en deux lieux différents. La plupart des sessions (N° 2-16 et 97-240) se sont déroulées au bureau professionnel du Dr Bernard Auriol (fig. 3 : Impasse Blanchard) ; pour 80 autres sessions (de N° 17 à N° 96) nous avons pu profiter d’un « laboratoire » plus esthétique (Fig.4 : Rue Riquet). Dans les deux cas l’isolement phonique était tout à fait correct : des murs épais pour la rue Riquet, des doubles cloisons de séparation avec du « calibel » (Cf. http://espace.isover.fr/crm/ac_sonic.htm) ; les portes, épaisses de 4cm, sont en bois à âme pleine.

Les cibles (trois protocoles principaux)

Il a semblé intéressant de comparer une condition selon laquelle les cibles potentielles sont toujours les mêmes à une autre condition dans laquelle elles changent à chaque essai. De même, les images sont elles des cibles potentielles meilleures que les mots ?

Pour examiner ces deux questions, des variantes du protocole ont été utilisées. Se sont alors interposés des obstacles pratiques liés à la nature du matériel disponible et à la disposition des lieux. Quand nous avons voulu examiner si un changement des cibles potentielles, pour chaque appel, serait favorable, on a dû se restreindre à trois cibles potentielles au lieu de cinq. En effet, quand les cinq cibles restaient les mêmes tout au long d’un week end, nous pouvions les afficher, en début de session, sur un paper-board ; mais, quand les cibles potentielles ont dû changer à chaque essai, il est devenu nécessaire de les afficher sur un écran. Pour obtenir un affichage clair, lisible depuis le fond de la salle des percipients, nous avons dû ramener le nombre de cibles possibles à trois. De la même manière, quand nous avons voulu appliquer le même type de protocole aux cible-images (au lieu des mots), nous avons dû employer, pour des raisons similaires de visibilité, un écran pour chaque cible potentielle. De sorte que, pour éviter trop de complications matérielles et pour réduire le coût, nous ayons dû limiter le nombre de cibles potentielles à deux (deux écrans).

Nous avons ainsi utilisé trois ensembles de cibles différentes dans le cadre de trois grands protocoles :

A. Deux images (fig. 5)

Fig. 5

Pour chaque épreuve, l’ordinateur choisit aléatoirement, grâce à la fonction Turbo-Pascal « Randomize/Random » une cible parmi 1.500 images (CD « 1500 photos », 1996), et l’affiche aux agents. Les percipients doivent choisir entre deux images, affichées sur leur écran (la cible, plus une autre image choisie aléatoirement).

B. Trois mots (fig. 6)

Fig. 6

Nous avons employé un dossier de 1.000 mots très communs (extraits aléatoirement à partir du dictionnaire poucet « le plus petit Larousse », 1946). Pour chaque épreuve, le programme sélectionne une liste de dix mots dans un dossier comportant 100 listes (soit 1.000 mots). Puis il sélectionne pseudo-aléatoirement un de ces dix mots ainsi que les deux mots suivant dans cette liste. Un de ces trois mots est sélectionné aléatoirement (fonction de Turbo-Pascal « Random ») : ce sera la cible, les deux autres mots, les leurres. Ces trois mots sont affichés aux percipients. Chacun donne sa réponse sur un clavier individuel.

C. Cinq mots (fig. 7)

Fig. 7

Au début de la session, tous les participants (agents comme percipients, ensemble) font un brainstorming suivi de vote pour constituer une liste de cinq mots qui seront employés pendant la session tout entière. A chaque épreuve, un de ces cinq mots est aléatoirement choisi grâce à la fonction de Turbo-Pascal « Random » et affiché aux agents.

Les percipients donnent leur réponse sur leur clavier individuel.

Avant de commencer l’expérience, au début de chaque session, après une brève explication au sujet du protocole, les participants devaient remplir un questionnaire :

nom de famille, prénom, âge, sexe, numéro de téléphone, choix de la participation comme agent ou comme percipient et dans cette éventualité : N° étiqueté sur le pavé numérique disponible choisi (fig. 1 = « 4 »), croyance dans l’ESP et pratique d’une technique d’ASC.

Voici la question mouton-chèvre que nous avons employée : « êtes-vous convaincu de l’existence de la télépathie, de la précognition, de la clairvoyance, et de la psychokinèse ? (trois réponses possibles à chaque fois : Non, je ne sais pas, oui) ».

Voici la question d’ASC : Pratiquez-vous une technique de relaxation, une forme de méditation ou une méthode d’oraison ? (oui ou non pour chacune).

Ensuite l’expérimentateur remplit un questionnaire informatisé qui enregistre le nom de famille, le nom et l’étiquette du pavé numérique (fig. 1) si approprié.

Puis les percipients devaient répondre à deux questions sociométriques :

1) « Connaissez-vous X Y (prénom et nom de famille) ? ». À chaque occurrence de cet affichage, le participant appelé devait se lever pour se présenter. Les percipients donnaient alors une note allant de « pas du tout » (1) à « très bien » (5) qui était enregistrée automatiquement.

2) « Vous sentez vous sur la « même longueur d’onde que X Y (prénom et nom de famille) ? »

Les groupes ‘ »agent » et « percipient » étaient alors invités à se rendre dans deux salles acoustiquement et optiquement isolées (fig. 1 et 2).

Les participants avaient choisi leur rôle (agent ou percipcient) en début de session, et ils devaient garder ce rôle toute la session durant.

Le nombre de participants du groupe agent est allé de 0 (aucun agent) à 15 personnes [ une fois, il n’y avait aucun agent : ceci parce qu’un des participants pensait que la télépathie est un même processus que la clairvoyance, pour laquelle il n’est pas besoin d’émetteur ], alors que le nombre de participants du groupe percipient est allé de 1 à 16 personnes.

Au début de chaque épreuve, la cible et les leurres sont choisis de manière pseudo-aléatoire grâce à la procédure « randomize » suivi de la fonction « random() » de Turbo-Pascal v.7 (Stermole, 1998). Pour les essais avec des images comme cible, la cible est choisie parmi 1.500 images d’un CD-Rom libre de droits, du commerce ; pour les épreuves à trois-mots elle est extraite d’une liste de 1.000 mots très courants et pour les épreuves à cinq-mots, la cible est sélectionnée aléatoirement à chaque essai parmi les cinq mots choisis au début de la session par tous les participants (agents et percipients réunis).

La cible (mot ou image) est affichée sur l’écran des agents jusqu’à la fin de l’essai…

Dans certains cas, prédéterminés, les agents étaient libres « d’envoyer » le message de la façon qu’ils jugeaient la meilleure; dans d’autres cas on leur donnait une consigne sur la façon d’opérer. Dans ces derniers cas, on leur demandait:

pour certaines sessions de se concentrer sur la cible elle-même,

et dans d’autres sessions en nombre équivalent de se concentrer sur un (ou plusieurs) percipients déterminés en début de session.

Pour chacun des essais, il y a d’abord une brève latence (affichage de la cible aux agents, écran blanc pour les percipients); puis les membres du groupe percipient observent, sur l’écran collectif, l’ensemble de 2, 3 ou 5 cibles possibles (voir ci-dessus) parmi lesquelles ils doivent déterminer quelle est la cible réelle (c’est à dire celle que contemplent les agents). Ils donnent alors leur conjecture sur leur pavé numériques individuel (fig. 1). Si la majorité a choisi la bonne réponse, c’est un succès collectif, sinon c’est un échec collectif. Après que l’essai soit clôturé une rétroaction peut être donnée:

rétroaction individuelle : chaque récepteur est au courant de son succès ou échec personnel, soit par affichage à l’écran de son nom soit par affichage de la cible.

rétroaction pour le groupe : si vote donne un succès, des lumières (trois lampes sur le modèle des feux de circulation : voyez du côté droit des figures 5, 6 et 7) sont allumées dans les deux salles. Dans certaines sessions, la lumière est allumée même si la majorité donne un échec à la condition que le nombre des bonnes réponses individuelles soit au-dessus de l’espérance moyenne du hasard. Le nombre de lumières allumées dépendait de la force de la majorité.

À la fin de la session, les participants pouvaient voir sur l’écran se dérouler graphiquement les résultats de chaque individu et ceux du groupe, avec des astérisques pour indiquer la signification statistique (test du Khi²) ; ils étaient ensuite invités à donner leurs sentiments (Auriol, 2001a).

Pour tenter de déterminer s’il y a des conditions favorisant l’ESP nous avons fait varier, au long des sept années du projet, quelques autres détails du protocole (Auriol, 2001b) :

« le temps maximum accordé pour voter » peut s’étendre de 20 à 120 secondes.

Cette période peut être interrompue : le temps laissé pour voter peut être court-circuité après que la moitié des percipients a voté et en fonction du temps qu’ils ont mis pour le faire.

Un total de 75 essais (ou plus), comme décrit ci-dessus, sont réalisés au cours d’une session simple. Le type de cibles possibles est toujours identique, par exemple images, pendant une session.

Toutes les données de session (les noms des agents, les noms des percipients, les réponses aux tests sociométriques, la cible, la date, le moment du début de l’essai, la durée d’écran blanc, la durée d’affichage des cibles potentielles, le temps pris par chaque récepteur pour répondre, le feed-back collectif) sont sauvées sur le disque.

De décembre 1993 à janvier 2001, nous avons effectué 240 sessions de télépathie en groupe, impliquant 27.845 épreuves collectives ; soit plus de 250.000 conjectures individuelles. Il convient de noter qu’il y a dans le fichier beaucoup de données manquantes (car les récepteurs n’ont pas été obligés de faire un choix, ils pouvaient « passer »).

5. Les participants

La population des participants, tous bénévoles, a été recrutée sans méthode particulière (amis, connaissances, parents, média). Il y eut 274 personnes de sexe féminin et 145 de sexe masculin, soit 419 personnes.

A l’aide de questionnaires, nous avons acquis sur les participants les informations suivantes : age et sexe, degré d’adhésion à l’existence des phénomènes parapsychologiques, practique éventuelle d’une forme d’état modifié de la conscience (éveil paradoxal), résultats du color-test de Max Lüscher (1969).

En début de session, sur une échelle sociométrique de type Likert (Likert,, 1967 ; Barnett, 1991), les percipients devaient répondre sur leur pavé numérique individuel, à propos de chacun des autres participants (qu’ils soient agents ou percipients) aux questions suivantes affichées à l’écran :

« Connaissez vous X Y ? » (la réponse allait de « pas du tout » (1) à « très bien » (5)) et « Vous sentez vous sur la même longueur d’onde que X Y ? » (la réponse allait de « pas du tout » (1) à « tout à fait » (5)) .

La participation d’une session à l’autre fut très irrégulière. Certains vinrent dès les premières sessions et restèrent jusqu’à la fin alors que d’autres ne vinrent que pour une ou deux sessions. Le nombre des agents alla de 0 à 15 personnes, celui des percipients, de 1 à 16.

6. Résultats

Pourcentage de succès individuels

Si le choix des percipients correspond à la cible, c’est un succès individuel. En ce qui concerne le protocole avec deux images (respectivement trois mots et cinq mots), nous avons examiné si le pourcentage « ^p » de bonnes réponses était égal à p° = 1/2 (respectivement 1/3, et 1/5), cela est compatible avec l’hypothèse nulle.

Les hypothèses dans cet essai sont: H0 : p = p° versus

H1 : p différent de p°

La statistique utilisée est : image004.gifn est le nombre d’essais associé à chaque protocole. s’en suit asymptotiquement une distribution standardisée normale (tableau 1).

Number of individual trials Percentage of hits P-value
2 pictures 27,081 49.94 % 0.83
3 words 102,634 33.34 % 0.95
5 words 120,347 20.13 % 0.27

Tableau 1 : proportion des succès individuels

Influence des charactéristiques personnelles sur les succès individuels

Une note de succès peut être attribuée à chaque percipient pour chaque session à laquelle il a participé. Cette note est basée sur le pourcentage des succès qu’il a obtenus pour chaque session. Afin d’inclure dans l’analyse les différents pourcentages obtenus pendant les sessions avec deux images, trois ou cinq mots, nous appliquerons la transformation suivante (Saporta, 1978) : image006.gif

Nous calculons la valeur de h pour chaque personne. Nous essayons d’évaluer si h prend des valeurs significativement différentes en fonction des caractéristiques individuelles que nous avons relevées, à savoir (voir l’introduction):

année de naissance, sexe, test de Lüscher, degré d’adhésion aux phénomènes psi (télépathie, clairvoyance, précognition ou psychokinèse), pratique de la relaxation, de l’oraison ou de la méditation.

Nous obtenons une valeur de h pour chaque personne. Ensuite, nous comparons les moyennes de la distribution de h entre différents groupes d’individus, discriminés selon les critères que voici :

Age : les participants furent répartis en quartiles, selon leur date de naissance: nés avant 1935, nés entre 1935 et 1943, nés entre 1943 et 1960, nés après 1960. Bien entendu, nous aurions pu tenter de mesurer la relation entre l’âge et le succès en tant qu’éventuelle corrélation, mais, en raison de notre recrutement inhomogène il nous a semblé préférable d’employer une quantilation.

Sexe

Test des Couleurs de Lüscher : des groupes ont été déterminés par la présence ou pas de chacune des huit couleurs du test des couleurs de Lüscher (bleu, vert, rouge, jaune, violet, marron, gris et noir) parmi les quatre couleurs préférées du participant.

Sheep/Goat : les groupes sont définis par le degré d’adhésion aux phénomènes ESP (télépathie, clairvoyance, précognition ou psychokinèse) : conviction forte /modérée/conviction sceptique du participant.

Etat Modifié de Conscience (EMC ou Asc) : groupe d’individus pratiquant la relaxation, l’oraison ou la méditation, versus groupe d’individus n’utilisant aucune de ces pratiques.

L’analyse de variance (et l’essai de Fischer associé) nous permet de comparer les moyennes de ces différents groupes : aucune des variables considérées n’a différé de manière significative de l’espérance du hasard: Les p-values s’étendent de 0.16 à 0.81 (voir ANNEXE, tableaux 2 et 3). Nous ne pouvons pas associer ces caractéristiques à un plus grand succès des participants.

Si nous répétons l’analyse en limitant les calculs aux personnes ayant obtenu un taux de succès significatif, nous devons tirer la même conclusion. Cependant, si nous tenons compte seulement des personnes qui ont obtenu un taux significatif d’échecs, certaines caractéristiques semblent avoir une influence sur la proportion de ces échecs (tableau 3).

Age Fischer’s Test Statistics P-value
Date of birth 6.06 0.002

questionnaire sheep/goat Fischer’s Test Statistics P-value
Clairvoyance 5.42 0.02
Psychokinesis 6.60 0.003

Table 3 : caractéristiques individuelles significatives pour le sous-groupe des « psi-missers » (sujets ayant eu plus d’échecs que ne le ferait attendre le hasard).

Une forte croyance à la psychokinèse ou à la clairvoyance tend à accroitre le psi-missing comparé à une croyance modérée ; les participants les plus jeunes ont produit le taux d’échecs le plus élevé.

Pourcentage de succès collectifs

Pour chaque essai collectif, si la majorité des percipients a choisi la cible, c’est un succès collectif (succès du groupe).

Number of Potential Targets → Two Three Five
Expected mean 0.500 0.333 0.200
Observed mean 0.498 0.329 0.202

Table 4: hit rate of collective trials (vote results)

Variance

Nous pourrions supposer que les pourcentages élevés (ceux qui sont significativement plus élevés que ne le laisserait prévoir l’espérance du hasard, ou Psi-hitting), et les bas pourcentages (Psi-missing) se compensent étrangement l’un l’autre. Sous cette hypothèse de fluctuations entre les attitudes aboutissant à du Psi-Hitting ou a du Psi-missing, il peut être intéressant d’examiner la variance du succès. Afin d’évaluer de la manière la plus précise possible la variation du succès par rapport au temps, nous pouvons noter le nombre d’échecs séparant deux succès consécutifs (intervalle), et vérifier si la variance de ces intervalles est compatible avec le hasard ou non. Notre utilisation de réponses collectives rend l’étude de la variance des succès individuels plus difficile (Hyman, 1992). Nous limiterons donc notre étude à la variance de l’intervalle entre succès collectifs consécutifs (Thouless et Brier, 1970).

Nb de cibles potentielles

Nb of succès (N intervalles +1) variance observée variance attendue
deux 1463 1.93* 2
trois 3512 6.42* 6
cinq 777 20.05 20

Tableau 5 : variance des intervalles entre deux succès consécutifs (obtenus par le vote)

Quand les percipients doivent choisir entre deux cibles potentielles, les résultats tendent à se grouper autour de la moyenne espérée. La variance des intervalles est sensiblement inférieure à l’espérance du hasard. (p<.05 tableau 5).

Réciproquement, pour le protocole à trois mots comme cibles potentielles, les intervalles ont tendance à s’écarter de la moyenne attendue. La variance est significativement supérieure à celle que devrait produire le hasard (p<.05 tableau 5). Cependant, dans le cadre du protocole à un pack de cibles potentielles de cinq mots, restés les mêmes tout au long d’une session, la variance est conforme à ce que pourrait donner le hasard (n.s. tableau 5).

Force du vote et succès

Nous avons essayé de vérifier si un meilleur accord des votants entre eux sur la réponse à donner, mène à plus de succès. Nous appelons « force du vote » pour un essai donné, la proportion des individus qui ont convergé sur une même réponse (vote majoritaire), que le résultat soit bon ou pas.

L’hypothèse nulle est : « le pourcentage des succès sera compatible avec l’hypothèse du hasard, quelle que soit la force du vote « . Nous pouvons supposer que, si au moins quelques réponses ne sont pas dues à la chance mais à l’ESP, ceci devrait avoir un impact sur la majorité : les majorités fortes devraient davantage être corrélées au succès que les majorités faibles. En fait, les calculs effectués sur les sessions nous incitent à rejeter cette hypothèse : les majorités fortes n’ont pas obtenu de meilleurs résultats que les faibles (voir l’ANNEXE, tableau 6, fig. 8, tableau 7, Fig. 9 et tableau 8, fig. 10).

Investigations Post Hoc : analyse de covariance

L’aspect apparemment aléatoire de nos données pourrait appartenir à une erreur du deuxième type. C’est pourquoi, sur une base purement heuristique, et en supposant que l’ESP serait (dans le cadre de notre protocole) un phénomène rare, avec un impact faible et/ou de signe non spécifié (parfois vers le psi-hitting, parfois vers le psi-missing) nous avons entrepris une analyse de covariance sur les épreuves collectives significatives (p < .05).

Nous sommes bien conscients du fait que l’on peut s’attendre à ce que 5% des épreuves collectives soient significatives au seuil de p = 0.05, mais nous ne prévoyons pas qu’une régression sur les essais ainsi sélectionnés mène à identifier des paramètres qui augmenteraient ou diminueraient l’éloignement par rapport à l’espérance du hasard (Ho).

Nous travaillons au niveau d’une épreuve collective. Pour chaque épreuve collective, la proportion de différents coups est employée en tant que variable dépendante. Pour les trois protocoles, cette proportion répond aux distributions suivantes.

Deux images :

Fig. 11

Trois mots :

Fig. 12

Cinq mots :

Fig. 13

La distribution des succès est centrée sur 1/2 dans le cadre du protocole à deux images (Fig. 11), sur 1/3 pour le protocole à trois mots (Fig. 12), et sur 1/5 pour le protocole à cinq mots (Fig. 13), c’est à dire sur le pourcentage de bonnes réponses de l’hypothèse nulle.

Afin d’examiner l’effet de chaque modalité des variables, nous nous sommes servi d’une transformation Arc-Sinus du « pourcentage des coups » afin de pouvoir comparer les résultats pour les protocoles à deux images, trois ou cinq mots. (Cohen, 1977, 1988; Saporta, 1978).

image014.gif

où:

^p représente le pourcentage de bonnes réponses dans le cadre d’un essai (préalablement retenu en tant qur comportant une proportion significative de succès ou d’échecs)

p représente le pourcentage attendu sous l’hypothèse du hasard (0.50 pour deux images, 0.33 pour trois mots et 0.20 pour cinq mots).

Quant à la « qualité » des essais, nous pouvons tester par un test du KHi2 si le pourcentage de succès obtenu dans le cadre d’un essai collectif est significativement inférieur au hasard, supérieur au hasard ou compatible avec le hasard .La statistique du KHi2 sera calculée pour chaque essai grâce à la formule :

image016.gif~Khi2 (un ddl)

Sur les 25 variables que nous avons prises en considération, huit ont été sélectionnées par une analyse stepwise avec correction pour analyse multiple (logiciel SAS). Dans tous ces cas , le test de Fisher a été significatif avec une p-value proche de 0.0001.

Variable Estimation Estimation
Essais collectifs supérieurs au hasard inférieurs au hasard
Intercept +1.06 -1.12
Variable Qualitative Instruction donnée aux agents +0.10
Variable Qualitative Liste des cibles stable au cours de la session ; choisie par les participants -0.34 +0.26
Variable Qualitative Feedback valide pour le groupe -0.13
Variable Qualitative Temps accordé aux retardataires égal au temps pris par la moitié du groupe la plus rapide +0.27 -0.02
Variable Qualitative Temps accordé aux retardataires égal à deux fois le temps pris par les plus rapides +0.30 -0.12
Variable Quantitative temps mis à répondre -0.01 +0.01
Quantitative Variables Ratio nb des agents / nb des participants -1.46
Variable Quantitative Ratio nb des agents / nb des percipients +0.96

Table 9 : résultats de l’analyse de covariance menée sur les essais significatifs au seuil p < 0.05 (Auriol, 2003c)

Cette étude (Tableau 9) nous permet de mettre en lumière quelques paramètres intéressants : hitting and missing semblaient favorisés quand les agents avaient reçu l’instruction de se concentrer soit sur des percipients spécifiques , soit sur la cible. De même hitting et missing semblent favorisés quand on abrège le temps disponible pour répondre.

Nous avons étudié à part l’effet des liens sociométriques sur les résultats (Tableau 10). Comme nous l’avons dit plus haut, les percipients devaient donner une note à chaque participant pour répondre à la question « Connaissez vous X Y ? » (échelle de Likert de « 1 = pas du tout » à « 5 = très bien »).

Nous avons ainsi pu calculer deux fractions :

RecGR = Note des percipients / Note du groupe

TransGR = Note des Agents / Note du groupe

« Note des percipients » représente la moyenne des notes données aux percipients. « Note des agents » est la moyenne des notes données aux agents. « Note du Groupe » est la moyenne de toutes les notes.

Pour les essais significatifs (au seuil de 5 %) en psi-hitting, nous avons 641 observations. Le R² ajusté est de 10.8% (« petit » effet selon la convention de Cohen ) (Tableau 10).

Variable Estimation Succès Distance du hasard P-value
RecGr -1,54 <0.0001
TransGr +0,58 + + 0.0003

Tableau 10 – REG procedure on sociometric bonds (Auriol, 2003c)

Pour les essais significatifs en psi-missing, nous avons 355 observations et l’estimation correspondant à RecGr est de 1.29. TransGr n’est pas significatif. Les liens sociométriques entre les participants auraient donc tendance à réduire la distance au hasard alors que les liens sociométriques entre agents et percipients accroitraient cette distance. Ces résultats pourraient résulter d’un stacking effect (non indépendance des réponses des récepteurs les unes par rapport aux autres; Cf. Watt C, 2003)).

Le Stacking effect est-il à l’oeuvre ?

Dans tous les cas, les variables liées à de meilleurs résultats sont également responsables de plus d’échecs. De sorte que nous pourrions suspecter que la signification augmente seulement parce que les récepteurs donnent des réponses semblables non-indépendantes, indépendamment du processus de transmission. Pour chaque épreuve collective, chaque membre du groupe des percipients fait son choix à partir d’un ensemble commun de cibles potentielles. Si une cible potentielle a des caractéristiques attrayantes ou repulsives, il y aura un excédent de voix en faveur de cette cible potentielle ou en sa défaveur, indépendamment d’un quelconque phénomène télépathique. S’il arrive que la vraie cible est « une cible potentielle attrayante », nous aurons un succès apparent, réciproquement, si la vraie cible est « une cible potentielle répulsive », nous obtiendrons un « échec » apparent. Pour le contrôler, nous pourrions employer la correction de Greville (1944). Cependant, cet outil, dans le contexte de notre étude, serait d’une mise en oeuvre extrêmement laborieuse (cf. Thouless et Brier, 1970). Nous avons donc décidé, suivant l’exemple de Randall (1972), d’employer une méthode de resampling .

De cette façon, il est apparu (Auriol et al., 2004) que le remplacement des cibles d’origine par des cibles décalées d’un ou plusieurs rangs, ne modifie pas radicalement les résultats de l’analyse de covariance. Pour parvenir à cette conclusion, nous avons créé un nouveau fichier en remplaçant les cibles d’origine par la cible suivante dans le fichier, (ou décalée de plusieurs rangs). Nous avons alors pu sélectionner des essais collectifs « significatifs » par rapport à ces fausses cibles. La régression conduite sur ces « coups significatifs » a permis de dégager les mêmes variables que celles de l’analyse mentionnée plus haut, avec le même signe et une magnitude voisine. Nous avons observé la même chose par rapport aux données sociométriques (Cf. APPENDICE: Tableaux 11, 12 et 13). Nous sommes très probablement en présence d’un « stacking effect ».

7. Analyse et conclusion

En ce qui concerne la fréquence des succès individuels ou résultant du vote, nos résultats sont conformes à l’espérance du hasard. Nous n’avons pu obtenir une quelconque amélioration du rapport signal/bruit, grâce à la redondance liée au vote majoritaire. Les majorités fortes ne donnent pas de meilleurs résultats que les faibles.

Nos expériences collectives donnent des résultats inférieurs à ce que rapportent d’autres chercheurs, en particulier pour les protocoles avec des paires. Il pourrait y avoir plusieurs raisons à l’origine de ce résultat négatif : nos participants ont été recrutés sans aucune sélection, notre protocole trop rigide pourrait avoir inhibé la manifestation du psi, ou encore, la situation de groupe et quelques phénomènes micro-sociologiques empêcheraient la manifestation des phénomènes ESP (pour des raisons non spécifiées).

On pourrait invoquer (Dalkvist, Août 2004, communication personnelle) un impact négatif puissant lié à l’expérimentateur. Mais Bernard Auriol (1974, 1994, 2003a), l’expérimentateur principal dans « Agapè », a conduit d’autres travaux de parapsychologie avec des résultats tout à fait positifs pour certains d’entre eux.

Une autre explication potentielle pourrait être liée à une question de proximité topographique. Une idée généralement admise, documentée plutôt bien, est que le succès de l’ESP ne dépendrait pas de la distance entre l’agent et le percipient (Sheldrake et Smart, 2003 ; Braude, 1979 ; Stevenson, 1970). Pourtant, Osis (1965) en examinant un groupe de 22 études d’esp en choix forcé (sur cinq cibles possibles) a trouvé que la dimension de l’effet diminuait avec la distance. Les tests empiriques directs sur l’effet de la distance montrent généralement un déclin de la dimension de l’effet en fonction de la distance (Milton, 1994). Ainsi, la distance topographique entre les agents et les percipients a pu affaiblir la taille de l’effet.

La conception de notre expérience place les percipients, près les uns des autres ; il en va de même du côté des agents. Par ailleurs, nous éloignons les percipients des agents, non seulement par un isolement acoustique et visuel, mais aussi par la distance topographique. Nous pouvons suspecter que l’effet de la distance soit non linéaire, très présent sur les très courtes distances, beaucoup moins sur de plus grandes. Si cet effet est fonction de l’inverse d’une puissance de la mesure de la distance, la transmission sera très importante entre les participants proches et très faible entre les participants plus éloignés ; autrement dit, l’information circulera très bien entre les percipients, elle circulera très bien entre les agents et très peu entre agents et percipients. Ainsi pourra se créer un phénomène de compétition entre la transmission inappropriée entre percipients (effet de transmission » pirate ») et la transmission recherchée (celle de la cible entre agents et percipients).

Quoique étonnante, cette hypothèse est confortée par d’autres résultats concernant le temps : la taille de l’effet de la précognition diminuerait au cours du temps (Honorton et Ferrari, 1989). Il se pourrait donc que la taille de l’effet dépende de la distance spatio-temporelle entre l’agent et le percipient.

Par ailleurs, comme les percipients sont rassemblés dans une seule pièce, ils interagissent de multiples façons : odeur, vue, bruits ou paroles, et pourquoi pas, ESP.

La variance, évaluée par la méthode des intervalles entre deux succès consécutifs du vote, était significativement différente du hasard pour deux des trois protocoles ; mais l’interprétation de ce résultat n’est pas évidente : une possibilité est qu’il pourrait y avoir des fluctuations psychologiques individuelles et/ou groupales. Ces fluctuations, suivant une loi non spécifiée, feraient alterner du psi-hitting et du psi-missing ; l’exécution globale prenant ainsi un aspect aléatoire, puisque les succès et les échecs se compenseraient les uns les autres. Ceci pourrait répondre à une gestion inconsciente de l’acceptation et du refus.

Cette gestion réduirait n’importe quelle manifestation télépathique. Cela expliquerait – comme suggéré par Kennedy (2003) – le phénomène du déclin et le caractère « activement fuyant, insaisissable du psi ».

Notre étude des caractéristiques individuelles n’a pas permis de dégager des corrélations plus significatives avec les taux de succès, mais nous devons explorer quelques nouvelles questions : il serait intéressant de regarder les caractéristiques de personnalité de ceux qui ont choisi d’être agent et de ceux qui ont préféré être percipients. Nous projetons également de faire une analyse « post hoc » sur les leurres que l’ordinateur a sélectionnés pour chaque session. Réanalyser notre ensemble de données en utilisant les cas extrêmes de la distribution, pourrait peut-être donner quelques résultats intéressants. Nous avons effectué une analyse multivariable, concernant les variables que nous avions supposé approprié pour renforcer ou affaiblir le psi. Une méthode de resampling pour dépister le stacking effect nous a permis de rejeter les conclusions « post hoc » que nous avions retenues provisoirement dans des études antérieures (Puech et autres, 2003 ; Auriol, 2004).

Conclusion

Les résultats n’ont pas été à la hauteur de ce que nous attendions, spécialement en ce qui concerne un possible accroissement du rapport signal/bruit à partir de la redondance que devrait donner le vote majoritaire. Cette façon de structurer l’expérience n’a pas obtenu un fort accroissement du succès Psi comme nous nous y attendions, mais semble avoir, au contraire, rendu presque tous les résultats aléatoires, qu’il s’agisse des réponses individuelles ou de celles issues du vote majoritaire. Nous avons surtout observé que, contrairement à nos expectations, les fortes majorités, n’ont pas obtenu de résultats nettement meilleurs que les faibles majorités.

La variance, évaluée par la méthode des intervalles (nombre d’échecs) entre succès consécutifs du vote a été significativement différente du hasard pour deux des trois protocoles ; mais ce résultat est d’interprétation délicate : la variance en effet, est normale, significativement trop faible ou trop forte selon le protocole utilisé.

L’analyse multivariée que nous avons menée a été polluée par un « stacking effect » et les variables explicatives qui en ont été tirées expliquent peut-être plus la force des majorités qu’un lien quelconque entre ces majorités et les cibles réelles.


Remerciements à :

La Fondation Odier de Psycho-Physique (Genève) pour avoir subventionné ce projet.

Alexia Fournier pour la traduction anglaise de ce projet (présentée notamment lors de la convention 2004 de la Parapsychological Association).

Benjamin Auriol, Ingénieur IMAC, pour les dessins et les plans.

Le Dr Mario Varvoglis, PhD, et le Pr Emmanuelle Auriol, PhD, pour avoir revu le texte avant sa diffusion.


8. Annexes et références

Annexes

Variable Estimation Succès Distance du hasard P-value
RecGr -1,54 <0.0001
TransGr +0,58 + + 0.0003
Age Test statistique de Fischer P-value
Date de naissance 2.10 0.23

_

Test psychologique de Lüscher Test statistique de Fischer P-value
Bleu -0.69 0.49
Vert 0.86 0.39
Rouge -1.42 0.16
Jaune -0.33 0.74
Noir 1.16 0.25
Gris -0.35 0.73
Marron 0.26 0.79
Violet 0.59 0.55

_

Questionnaire chèvre-mouton Test statistique de Fischer P-value
télépathie 0.07 0.77
Clairvoyance 0.07 0.77
Précognition 1.02 0.37
Psychokinèse 0.08 0.75

_

Caractéristiques individuelles et taux de succès :

Etat modifié de conscience Test statistique de Fischer P-value
pratique d’une technique d’état modifié de conscience 0.24 0.81

_

Taux de succès collectif pour le protocole à deux images en fonction du quartile de force du vote :

Quartile de « Force du vote » Nombre d’essais Taux de succès (expected => 0.50)
1 323 0.50
2 590 0.49
3 489 0.49
4 481 0.51

_

Fig. 8

_

Taux de succès collectif pour le protocole à trois mots en fonction du quartile de force du vote:

Quartile de « Force du vote » Nombre d’essais Taux de succès (expected => 0.33)
1 1871 0.32
2 1840 0.33
3 1833 0.33
4 1894 0.33

_

Fig.9
_

Taux de succès collectif pour le protocole à cinq mots en fonction du quartile de force du vote :

Quartile de « Force du vote » Nombre d’essais Taux de succès (expected => 0.20)
1 2,148 0.19
2 1,308 0.21
3 1,632 0.21
4 1,857 0.21

_

Fig. 10

_

noms des variables et leurs abréviations

Analyse des essais collectifs significatifs en psi-hitting

Liens Sociométriques et stacking effect

Références

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