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Rémy Chauvin

Rémy Chauvin

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Rémy CHAUVIN (1913-2009) était un biologiste et entomologiste français, professeur honoraire émérite à la Sorbonne, Docteur ès sciences, Maître de recherches depuis 1946, et ancien professeur d’éthologie au Collège de France. Au cours d’une longue carrière scientifique, il a défendu plusieurs causes, comme le droits des animaux ou l’étude scientifique des phénomènes dits paranormaux. Il est auteur d’un nombre très importants de livres sur des sujets très variés, ainsi que de nombreuses publications scientifiques. Longtemps aux côtés de l’IMI et président de son comité d’honneur, il est également le premier français à recevoir l’Oustanding Career Award de la Parapsychological Association en 2002.

Workshop sur Rémy Chauvin le 29 janvier 2010

Documentaire « Rémy Chauvin, un scientifique paranormal »

Hommage de Pascale Catala

Hommage de Bertrand Méheust

Hommage d’Yves Lignon

Workshop sur Rémy Chauvin le 29 janvier 2010

L’A-IMI organise un événement autour du chercheur et de son oeuvre.

Rémy Chauvin (1913-2009), par Yves Lignon

Les esprits curieux qui découvrent les problèmes posés par les phénomènes dits parapsychologiques méconnaissent souvent, de nos jours, l’œuvre du regretté Rémy Chauvin.  On ne leur en fera pas grief puisque cet éthologiste, ancien professeur à la Sorbonne (Paris V) vivait retiré depuis plusieurs années. Il s’agit pourtant de la figure majeure de la parapsychologie scientifique en France durant la seconde moitié du XXe siècle.
Né en 1913, Rémy Chauvin est d’abord un universitaire prestigieux ayant consacré sa carrière principalement à l’étude des hyménoptères sociaux (abeilles, fourmis, etc…). mais il est difficile de parler de spécialité à propos d’un esprit aussi ouvert. Rémy Chauvin est l’auteur d ‘au moins 25 livres (traduits en 11 langues) allant de l’ouvrage universitaire au roman de science-fiction en passant par la vulgarisation scientifique, la  sociologie des sciences et la réflexion philosophique (sur ce dernier point il n’a jamais dissimulé ses choix personnels). Il a signé plus de 200 publications scientifiques dans des revues académiques a référées et dirigé des thèses pendant 35 ans.
Ce workshop n’a pas simplement pour fonction de rendre un hommage personnelle mais de réunir ceux qui veulent témoigner de leur connaissance de ce chercheur, et faire en sorte que son œuvre plurielle ne soit pas oubliée.

L’intervenant

Yves Lignon est maître de conférences en mathématiques à l’Université de Toulouse le Mirail. Il est le fondateur et l’animateur du Laboratoire de Parapsychologie de Toulouse (http://geepp.or3p.free.fr/) et directeur de la Revue Française de Parapsychologie. Il a côtoyé durant 30 ans Rémy Chauvin qui a notamment préfacé l’un de ses premiers livres, Introduction à la parapsychologie scientifique (Eché, Toulouse, 1988; seconde version Calmann-Lévy, Paris, 1994; troisième version refondue et complétée, co-auteur Jocelyn Morisson : « Parapsychologie : le dossier », Les 3 Orangers, Paris, 2006).

Informations pratiques : ce workshop aura lieu le vendredi 29 janvier 2010 à 19h30 au siège de l’Institut Métapsychique International, 51 rue de l’Aqueduc, 75010 Paris.
Métros : Stalingrad ou Louis Blanc).
Tarifs : 6€ pour les membres de l’A-IMI ; 9€ pour les non-membres.
Réservations : pas de réservation.


Un documentaire pour découvrir « Rémy Chauvin, un scientifique paranormal »


L’IMI propose de diffuser vos témoignages en hommage à Rémy Chauvin (écrire à contact@metapsychique.org).

Hommage de Pascale Catala

Remy_Chauvin.jpgAvec le décès du professeur Rémy Chauvin, c’est une page de la parapsychologie française qui se tourne. Nul autre que lui n’a su incarner dans notre pays, dans la seconde moitié du vingtième siècle, l’image du savant renommé à l’esprit ouvert, qui n’hésite pas à s’impliquer personnellement dans des domaines considérés trop souvent comme indignes de recherche depuis le déclin des sciences psychiques, ces mêmes sciences psychiques qui avaient motivé la création de l’Institut Métapsychique International en 1919. « Je n’ai point rougi de souiller ma blanche hermine scientifique dans une aussi condamnable aventure », écrivait-il.
Rémy Chauvin nous rappelait ce temps où des Prix Nobel et des intellectuels célèbres osaient s’engager dans des explorations de la conscience humaine, des rêves prémonitoires ou de la voyance, sans avoir à affronter systématiquement critiques universitaires et vindictes médiatiques. Il fut président d’honneur de l’IMI de 1973 à son décès et c’est avec bienveillance qu’il suivait l’évolution de l’institut depuis sa résidence d’Ivoy le Pré où il s’était retiré au début des années 1990.
Rémy Chauvin fut un grand biologiste, expert en ce qui concerne les insectes sociaux et l’éthologie qu’il a largement contribué à faire connaître en France. Grande figure de la recherche, il a appartenu au CNRS, à l’INRA et à l’ORSTOM, et a dirigé pas moins de trois laboratoires, il a été lauréat de l’Académie des Sciences en 1956, et on lui a proposé un poste de professeur à la Sorbonne – « cela fait bien sur une carte de visite », aimait-il à répéter avec sa fausse humilité habituelle et l’humour qu’on lui connaissait.
Ses publications et contributions scientifiques sont innombrables. Comment ne pas reconnaître en lui le modèle obsolète du savant érudit, à la culture humaniste, curieux de tout, prêt tout aussi bien à passer des jours à perfectionner un infime dispositif technique expérimental, qu’à mener des réflexions approfondies sur des sujets philosophiques, ou encore à partir batailler pour défendre des grandes causes qui lui tiennent à cœur ? Par ailleurs auteur à succès, son maniement de la langue française était des plus remarquables, il n’était jamais avare d’imparfaits du subjonctif, et il a à son actif une soixantaine d’ouvrages.
Ses domaines de prédilection étaient, en plus de la vie animale, les sociétés, le darwinisme, la science-fiction, le déisme, le réalisme fantastique, la défense de la langue française, l’archéologie mystérieuse, la vie après la mort, … et bien sûr, la parapsychologie. Bon pédagogue, il avait à cœur de partager avec le public un savoir et des questionnements qui le passionnaient.
C’est en grande partie à Rémy Chauvin que je dois mon intérêt et mon engagement pour la parapsychologie. Lorsque adolescente, j’ai découvert dans une bibliothèque l’ouvrage « Nos pouvoirs inconnus » de la collection Planète, j’ai soudainement pris conscience avec étonnement qu’au sujet du psychisme, la recherche scientifique avait rejoint la fiction, et que la télépathie n’était pas seulement un privilège de mes super-héros familiers omniprésents dans les comics américains, mais une faculté de l’esprit qui pouvait s’étudier rationnellement. Ce premier ouvrage sur la parapsychologie, Rémy Chauvin, qui craignait les attaques de ses confrères à cette époque, l’avait écrit sous un pseudonyme : Pierre Duval. Il allait même dans la préface jusqu’à critiquer l’auteur, non sans un certain humour : « Il me semble que Duval épouse un peu vite toutes les thèses américaines sur la parapsychologie …N’eût-il pas fallu replacer sous un éclairage plus juste les travaux des devanciers français et anglais ? »
Bien qu’affichant à cette occasion un certain recul par rapport aux méthodes américaines, Rémy Chauvin a réalisé d’innombrables expériences selon les méthodes de son ami J.B. Rhine, introducteur de la parapsychologie expérimentale aux Etats-Unis. Ses pauvres neveux ou les malheureuses personnes de son entourage qui sont passées par là ont eu à réaliser pour lui des milliers de lancers de dés ou de tests avec des cartes de Zener – il s’en confessait souvent. Toute cette période l’a convaincu de la présence d’un effet réel, qu’il a cherché par la suite à étudier plus en profondeur. Mais c’est surtout par ses nombreux ouvrages de vulgarisation qu’il a réussi à faire pénétrer quelque peu la parapsychologie dans la culture française, montrant que ce domaine pouvait être étudié en laboratoire et sur le terrain, et que si cela était difficile dans notre pays, de nombreuses recherches existaient à l’étranger.
Il est vrai qu’en tant que biologiste, fasciné par les recherches anglo-saxonnes, Rémy Chauvin restait très attaché aux procédures expérimentales et à la quête de la reproductibilité, reproductibilité qui est difficilement atteignable en sciences humaines alors qu’elle est le pilier des sciences « dures ». Ceci constitua peut-être une limitation à la portée de ses réflexions sur la parapsychologie. Mais par ailleurs, il n’était pas hermétique, loin s’en faut, aux questionnements métaphysiques profonds.
Figure hautement médiatique, il n’hésitait pas à affronter les caméras de télévision pour défendre le droit à l’étude de tous les sujets, même ceux qui semblent tabous parce que liés historiquement à l’ésotérisme ou à une recherche spirituelle, et qui heurtent la sensibilité des défenseurs d’un matérialisme pur et dur.
Depuis que Rémy Chauvin a cessé d’apparaître sur les écrans (dans les années 1980), très rares sont les interventions approfondies de scientifiques parapsychologues à la télévision française[[Une exception notable de ces dix dernières années a été le reportage « Le sixième sens » de Marie-Monique Robin, en 2002, exposant avec détail des recherches au laboratoire d’Edimbourg ou celles sur le tychoscope en France.]] : elles ont été remplacées par des émissions fourre-tout où les praticiens du paranormal côtoient des témoins larmoyants et des défenseurs du New-Age prêts à tous les syncrétismes pour rassembler et faire de l’audience.
La parapsychologie française avait donc perdu son principal porte-parole télévisuel, et même si Yves Lignon a pu quelquefois accompagner Rémy Chauvin et lui succéder au niveau médiatique, la qualité des émissions « de plateau » étant ce qu’elle est aujourd’hui, rares sont ceux se risqueraient à reprendre le flambeau. Seul Internet peut à présent quelque peu contrebalancer les effets de mise à mal de l’esprit critique par les sempiternels affrontements télévisés rassemblant d’une part les croyants à tout et n’importe quoi, de l’autre les activistes qui nient a priori et sans étude tout effet parapsychologique tout en s’auto-proclamant défenseurs et représentants de « La Science », selon leur expression consacrée. Rémy Chauvin d’ailleurs a souvent eu l’occasion de réfuter ce type de critique « sceptique », notamment dans ses ouvrages ou interviews.
Comment ne pas regretter sa verve et son franc-parler (dans un français impeccable), son humour qui ne prenait pas de gants avec l’étroitesse d’esprit, les « chère Madaaaame » familiers qu’il me lançait depuis son tabouret du bar au festival Science frontières en me racontant avec drôlerie ses dernières rencontres extraordinaires ? « Extraordinaire » : ce mot lui tenait d’ailleurs fort à cœur, car cette homme là n’aimait point le médiocre, le futile, mais préférait tout ce qui sort du quotidien, et plus encore les grandes tendances qui président aux destinées humaines.
On a pu lui reprocher son manque de nuance ou de réserve, son enthousiasme un rien naïf pour les nouvelles idées scientifiques, techniques ou philosophiques, et sa croyance peut-être trop optimisme en leur possibilité de transformer la vie des hommes.
Sur la fin de sa vie, Rémy Chauvin devint de plus en plus proche des théories défendant la survie de l’âme et des techniques de TCI (Transcommunication Instrumentale). Il s’est de ce fait un peu éloigné de la communauté parapsychologique qui préfère aux thèses survivalistes des positions plus prudentes prônant l’indécidabilité. Mais les engagements qu’il prenait s’inscrivaient dans ses réflexions métaphysiques plus globales.
Rémy Chauvin fut président d’honneur de l’IMI pendant plusieurs décennies, nous pouvons grandement rendre hommage à son action envers la parapsychologie. Il a en particulier réalisé des expériences avec un tychoscope, petit robot à déplacement aléatoire inventé par Pierre Janin, qui fut un moment un de ses collaborateurs. L’expérience de Chauvin avec le tychoscope et des souris a fourni des résultats significatifs[[Chauvin, R. (1986). A PK_experiment with mice. Journal of the Society for Psychical Research, 53(804), 348-351.
]] . Aujourd’hui l’IMI souhaiterait reprendre de tels types d’expériences car leurs implications sont majeures en ce qui concerne les possibilités de la conscience.
Rémy Chauvin nous a montré la voie, à nous de la suivre pour préserver la frêle existence de la parapsychologie en France.

Hommage de Bertrand Méheust

Entomologiste, biologiste, naturaliste, éthologiste, primatologue, parapsychologue, membre de plusieurs sociétés savantes, professeur à la Sorbonne, Rémy Chauvin a laissé une telle marque dans la science contemporaine qu’il n’est plus très nécessaire de présenter son cursus. C’est pourquoi je préfère évoquer l’homme et le scientifique.

Savant à l’ancienne mode, chaleureux et drôle, il avait au plus haut point deux qualités essentielles à l’homme de science, la curiosité et le courage. Il était animé d’une curiosité insatiable qui le conduisit à s’intéresser à des sujets très divers, à la parapsychologie, aux ovnis, aux performances cognitives des animaux, à la psychologie des enfants « surdoués », aux guérisons miraculeuses, voire même à certaines énigmes archéologiques.
Mais il fut aussi un universitaire courageux, qui n’ a pas craint de questionner le savoir en prenant appui sur les découvertes de l’éthologie et de la parapsychologie, et de prendre position sur des sujets difficiles ou controversés.

Ainsi, la critique du néo-darwinisme, un thème récurrent de son œuvre, lui a inspiré un de ses meilleurs livres, La biologie de l’esprit. L’image de la vie qui se dégage de cet ouvrage est fascinante. La nature y apparaît comme une sorte de profusion créatrice, qui multiplie sans raison apparente les inventions ingénieuses ou bizarres, au-delà du besoin et de la fonction. Inutile dans certains cas de chercher une explication fonctionnelle aux bigarrures des poissons, aux structures compliquées des insectes. Chercher l’explication fonctionnelle, c’est penser à la manière de l’intelligence, qui calcule toujours l’ajustement optimal du moyen à la fin. La vie, au contraire, se caractérise par la profusion, la redondance, la surabondance, la gratuité, autant de traits qui la mettent toujours en position de s’adapter aux milieux les plus variés. Le plus compliqué y côtoie parfois le plus simple. Elle n’est pas regardante sur les moyens et quand elle est contrariée quelque part, elle arrive toujours à s’adapter et à passer, mue par un télos fondamental et irréversible, la montée du psychisme. Comme son ami Aimé Michel, qui a sans doute eu sur lui une grande influence, Remy Chauvin pensait qu’à travers la profusion, le gâchis et le non sens apparent de l’évolution, au fil des âges une pensée émerge et se dévoile, dont l’homme n’est que le dépositaire fragile et transitoire. C’est pourquoi la question de l’intelligence animale revêtait à ses yeux une telle importance. Sur ce point, il fut clairement un précurseur. Il a anticipé de plusieurs décennies la réévaluation de l’intelligence animale qui constitue un des événements majeurs de la pensée contemporaine. Lorsqu’un Pascal Picq entreprend aujourd’hui de montrer que les traits du « propre de l’homme » existent déjà, non seulement chez les primates, mais aussi chez certains animaux supérieurs, il continue de développer des idées avancées jadis par Rémy Chauvin et par Aimé Michel. Il tenait par exemple, contre les idées reçues, que les perroquets, loin d’obéir à des automatismes, utilisent souvent à bon escient les mots qu’ils connaissent. Je l’entends encore me raconter sur ces oiseaux des anecdotes étonnantes. Un jour qu’il bricolait dans son château d’Ivoy le Pré, la vitre qu’il s’efforçait de poser lui échappa et se fracassa dans grand bruit de verre brisé. Un de ses perroquets qui l’observait depuis sa volière éclata alors d’un rire diabolique. Rémy Chauvin pensait qu’après avoir dû concéder le rire à certains primates, nous devrions bientôt l’accorder aussi aux perroquets, en attendant que la liste s’allonge. Mais cela ne le dérangeait pas, bien au contraire. La passion de comprendre était très forte chez lui . Mais je crois bien qu’il y avait une chose qu’il aimait mieux encore, c’était avouer ne pas comprendre. « Je n’y comprends rien » était son aveu favori, qu’il répétait avec une sorte de gourmandise et de jubilation. Comme savant, c’était, je crois, bien, sa marque personnelle. Il aimait se sentir au contact de l’énigme de l’univers et venir y aiguiser son esprit.

C’est dire l’importance qu’avait pour lui la parapsychologie. Il a d’ailleurs payé assez cher son intérêt coupable pour ce domaine sulfureux. Cela lui vaut d’être rarement cité comme un des précurseurs de la réflexion contemporaine sur l’intelligence animale. Mais il n’en avait cure. Et d’ailleurs son esprit frondeur trouvait à s’exercer à l’intérieur même du domaine des sciences psychiques, dans le débat qui oppose, pour aller vite, la métapsychique à la française et la parapsychologie anglo-saxonne. Il réprouvait l’évolution actuelle de la seconde, son obsession des statistiques, des données quantitatives, sa volonté de se muer en pure science de laboratoire. À contre courant, il prônait une méthode inspirée de l’éthologie et une approche élitiste. Sur ce point aussi, nous avons intérêt à méditer son enseignement.

Hommage d’Yves Lignon

Les esprits curieux qui découvrent les problèmes posés par les phénomènes dits parapsychologiques méconnaissent souvent, de nos jours, l’œuvre du regretté Rémy Chauvin. On ne leur en fera pas grief puisque cet éthologiste, ancien professeur à la Sorbonne (Paris V) vivait retiré depuis plusieurs années. Il s’agit pourtant de la figure majeure de la parapsychologie scientifique en France durant la seconde moitié du XXe siècle.

Né en 1913, Rémy Chauvin est d’abord un universitaire prestigieux ayant consacré sa carrière principalement à l’étude des hyménoptères sociaux (abeilles, fourmis, etc…). mais il est difficile de parler de spécialité à propos d’un esprit aussi ouvert. C’est ainsi que, dans son livre « Les surdoués » (Stock, 1968) il a été le premier en France à attirer l’attention sur les particularités du comportement intellectuel de certains enfants. Rémy Chauvin est l’auteur d ‘au moins 25 livres (traduits en 11 langues) allant de l’ouvrage universitaire au roman de science-fiction en passant par la vulgarisation scientifique, la sociologie des sciences et la réflexion philosophique (sur ce dernier point il n’a jamais dissimulé ses choix personnels). Il a signé plus de 200 publications scientifiques dans des revues académiques a referees et dirigé des thèses pendant 35 ans.

C’est vers 1955 que M. Chauvin a découvert la parapsychologie à travers les travaux de l’équipe de Joseph B. Rhine. Il s’est alors rendu (seul français à l’époque pouvant se targuer d’avoir effectué une telle démarche), dans le célèbre laboratoire de la Duke University, afin de compléter son information et de procéder à la réplication de certaines expériences. Continuant dans cette voie à son retour en France il a fait paraître par la suite 6 articles (dont en 1968 le fameux « ESP experiment with mice ») dans « The Journal of Parapsychology », la revue de Rhine.

Ce voyage a été à l’origine de la publication de son premier livre consacré à la parapsychologie. « Nos Pouvoirs Inconnus » (Encyclopédie Planète, 1963). C’est un livre ne manquant pas d’humour en ce sens qu’il est signé (par précaution en vue d’éviter les polémiques ou les coups bas) du pseudonyme Pierre Duval mais avec une préface de…Rémy Chauvin dans lequel celui-ci dévoile qu’il n’est pas forcément d’accord sur tout avec l’auteur. Une longue introduction, due à Jacques Bergier, intitulée « cent ans de recherches sur le paranormal » précède « L’aventure expérimentale de la parapsychologie moderne » qui propose un état des lieux (de l’époque) méthodiquement détaillé. Dans ce cœur du livre Rémy « Pierre Duval » Chauvin se révèle brillant pédagogue capable d’exposer, des questions très techniques et de discuter pied à pied, les critiques sans être abscons. Bien que daté « Nos pouvoirs inconnus » est ainsi un livre incontournable.

Ultérieurement le Professeur Chauvin a publié « Quand l’irrationnel rejoint la science » (Hachette, 1980) dans lequel il explique pourquoi, selon lui, il est nécessaire de dépasser la problématique de Rhine (avec un grand chapitre consacré aux expériences de Batcheldor sur les tables tournantes) et « La fonction Psy » (Robert Laffont, 1991) centré sur les possibilités d’applications pratiques de la parapsychologie. Enfin « Le retour des magiciens » (JMG, seconde édition 2002) lui a permis de revenir aux sources, de révéler au lecteur sa découverte de l’ufologie et de répondre à Georges Charpak.