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Une réponse du cerveau à un évènement futur ?

Une réponse du cerveau à un évènement futur ?

Traduction d’une news du 12 novembre de Bryan Williams publiée sur le site Public Parapsychology :

Chaque fois que nous rencontrons de manière soudaine quelque chose qui nous effraie ou nous surprend, notre corps a tendance à répondre en sursautant. Durant les dix dernières années, une quantité considérable de preuves a été rassemblée et suggère qu’à un niveau très subtil et inconscient, le système nerveux autonome de notre corps peut aussi « sursauter » en réponse à un stimulus effrayant ou surprenant. Cependant il le fait avant même que notre corps ne rencontre un tel stimulus. Ces preuves proviennent d’expériences variées et élaborées dans le but d’explorer les possibles signatures physiologiques d’un phénomène lié à la précognition, connu sous le terme de pressentiment ou encore de réponse pré-stimulus.

Les premières études sur le pressentiment furent dirigées par le Dr. Dean Radin (1997, 2004) de l’Institut des Sciences Noétiques en Californie. Il a montré à ses sujets des photos neutres ou à charge émotionnelle, affichées de manière aléatoire sur un écran d’ordinateur, tandis que l’activité électrique des cellules nerveuses de la peau des sujets étaient mesurée. Les photos à charge émotionnelle contenaient des images qui provoquent en nous une réaction émotionnelle particulièrement forte, que ce soit la peur ou un choc (accidents mortels, victimes de meurtre, animaux menaçants), ou que ce soit l’excitation (images érotiques). Les photos neutres étaient à l’opposé des images qui tendent à ne pas soulever d’émotions (des paysages, des objets usuels de la maison, des fruits). Les résultats des études de Radin indiquaient qu’il y avait des changements dans l’activité électrique de la peau durant les moments précédant de peu l’affichage d’une photo à charge émotionnelle, changements qui étaient significativement plus importants que lorsqu’on montrait une photo neutre. Cela suggère que les sujets produisaient un sursaut émotionnel en réponse à la photo à charge émotionnelle avant qu’ils ne l’aient vue. En d’autres termes, il semble y avoir une réponse émotionnelle par anticipation à un évènement futur. Les études qui ont suivi ont suggéré que les photos à charge émotionnelle ayant pour thème la violence tendent à créer la réponse de pressentiment la plus forte, et que la réponse puisse être plus forte quand la photo à charge émotionnelle est montrée pour une courte période (Bierman & Radin, 1997, 1999). Quelques autres études indépendantes ont essayé d’autres stimulis surprenants tels qu’activer des sonneries dans les oreilles des sujets à des intervalles aléatoires. Ces sujets ont également montré des réponses de pressentiment (May et al., 2005; Spottiswoode & May, 2003).

Un nombre grandissant d’études récentes suggèrent que d’autres parties du corps peuvent aussi montrer une réponse de pressentiment, telles que le coeur (McCraty et al., 2004a) et le cerveau (Bierman & Scholte, 2002; Bierman & van Ditzhuijzen, 2006; Hinterberger et al., 2006; McCraty et al., 2004b). Les résultats de l’étude de Radin & Eva Lobach (2007) de l’université d’Amsterdam, qui furent publiés dans le dernier numéro du Journal of Alternative and Complementary Medicine semble apporter une preuve supplémentaire pour le cerveau.

Dans l’étude de Radin et Lobach, une activité d’onde cérébrale lente a été enregistrée au niveau des régions occipitales des sujets via un électroencéphalogramme lorsque les sujets étaient stimulés visuellement à des moments aléatoires (les régions occipitales sont situées à l’arrière du cerveau et sont associées à la vision). La stimulation prenait la forme d’un flash lumineux rapide sur les yeux du sujet à travers une paire de lunettes opaques équipée de diodes électroluminescentes (LEDs). Pour débuter chaque essai, le sujet faisait un click sur la souris d’ordinateur qu’il tenait entre ses mains. Au bout de 4 secondes (constituant la période de pressentiment), l’ordinateur utilisait un générateur de nombres aléatoires pour déterminer s’il devait activer les LEDs des lunettes du sujet et produire ainsi un flash lumineux, ou bien s’il devait laisser les LEDs éteintes jusqu’à la fin de l’essai (marquée par un son de l’ordinateur). Le processus était ensuite répété pour l’essai suivant. La probabilité pour que le sujet soit soumis ou non au flash était de 50/50 pour chaque essai. Les résultats d’EEG ont indiqué que durant la période de pressentiment, les femmes ont montré un niveau d’activité cérébrale légèrement supérieur sur les essais où les LEDs ont flashé que sur les essais où les LEDs n’ont pas flashés, à un dégré statistique significatif (probabilités d’environ 142 contre 1). Ce niveau plus haut d’activité cérébrale durant les essais avec flash suggère une sorte d’anticipation ou de réponse « préparée » au flash lumineux imminent, semblable à un pressentiment. Les sujets males ont montré l’effet inverse, leur niveau d’activité cérébrale étant légèrement plus lent sur les essais avec flashs que sur les essais sans flashs. Cette dernière découverte n’était cependant pas statistiquement significative. Radin et Lobach ont aussi trouvé que le niveau maximum d’activité cérébrale pour les femmes se produisait approximativement une seconde avant le flash lumineux.

Les découvertes de Radin et Lobach s’accordent avec d’autres études sur le cerveau liées au pressentiment et à la précognition. Bierman et Scholte (2002) ont surveillé l’activité cérébrale de leurs sujets en utilisant l’imagerie par résonance magnétique nucléaire alors que ceux-ci regardaient des photos à charge émotionnelle ou neutres. Ils ont trouvé que, juste avant que les sujets ne voient les photos à charge émotionnelle, la région occipitale présentait de plus hauts niveaux d’activité que lorsque les sujets allaient voir des photos neutres, découverte en adéquation avec des études sur l’interprétation visuelle de photos neutres et émotionnelles (e.g., Lang et al., 1998). McDonough et al. (2002) ont conduit une série d’études dans lesquelles ils ont déguisé un test de précognition en test de pari. Quatre cartes à jouer étaient montrées sur un écran d’ordinateur, et le sujet sélectionnait l’une d’entre elles. Un instant après, l’ordinateur choisissait de manière aléatoire l’une de ces cartes comme cible de précognition. La surveillance EEG des sujets pendant cette tâche révélait une plus grande activité cérébrale quand les sujets choisissaient la carte cible que lorsque ce n’était pas le cas. Au moins trois autres études EEG concernant le pressentiment ont observé des effets similaires (Bierman & van Ditzhuijzen, 2006; Hinterberger et al., 2006; McCraty et al., 2004b).

Il reste de nombreuses questions concernant le pressentiment et la précognition dans leur ensemble, mais ces études suggèrent fortement qu’il pourrait y avoir une contrepartie cérébrale dans ces phénomènes, et c’est une chose qui peut éventuellement aider à établir leur existence, au-delà des simples preuves statistiques.

References:

Bierman, D. J., & Radin, D. I. (1997). Anomalous anticipatory response on randomized future conditions. Perceptual and Motor Skills 84(2), April. pp. 689 – 690.

Bierman, D. J., & Radin, D. I. (1999). Conscious and anomalous nonconscious emotional processes: A reversal of the arrow of time? In S. R. Hameroff, A. W. Kazniak, & D. J. Chalmers (Eds.) Toward a Science of Consciousness III: The Third TUCSON Discussions and Debates (pp. 367 – 385). Cambridge, MA: MIT Press/Bradford.

Bierman, D. J., & Scholte, H. S. (2002). Anomalous anticipatory brain activation preceding exposure of emotional and neutral pictures. Proceedings of Presented Papers: The Parapsychological Association 45th Annual Convention (pp. 25 – 36). Cary, NC: Parapsychological Association, Inc.

Bierman, D. J., & van Ditzhuijzen, J. (2006). Anomalous slow cortical components in a slot-machine task. Proceedings of Presented Papers: The Parapsychological Association 49th Annual Convention (pp. 5 – 19). Petaluma, CA: Parapsychological Association, Inc.

Hinterberger, T., Studer, P., Jäger, M., Haverty-Stacke, C., & Walach, H. (2006). The slide-show presentiment effect discovered in brain electrical activity. Proceedings of Presented Papers: The Parapsychological Association 49th Annual Convention (pp. 57 – 70). Petaluma, CA: Parapsychological Association, Inc.

Lang, P. J., Bradley, M. M., Fitzsimmons, J. R., Cuthbert, B. N., Scott, J. D., Moulder, B., & Nangia, V. (1998). Emotional arousal and activation of the visual cortex: An fMRI analysis. Psychophysiology 35(2), March. pp. 199 – 210.

May, E. C., Paulinyi, T., & Vassy, Z. (2005). Anomalous anticipatory skin conductance response to acoustic stimuli: Experimental results and speculation about a mechanism. Journal of Alternative and Complementary Medicine 11(4), August. pp. 695 – 702.

McCraty, R., Atkinson, M., & Bradley, R. T. (2004a). Electrophysiological evidence of intuition: Part 1. The surprising role of the heart. Journal of Alternative and Complementary Medicine 10(1), February. pp. 133 – 143.

McCraty, R., Atkinson, M., & Bradley, R. T. (2004b). Electrophysiological evidence of intuition: Part 2. A system-wide process? Journal of Alternative and Complementary Medicine 10(2), April. pp. 325 – 336.

McDonough, B. E., Don, N. S., & Warren, C. A. (2002). Differential event-related potentials to targets and decoys in a guessing task. Journal of Scientific Exploration 16(2), Summer. pp. 187 – 206.

Radin, D. I. (1997). Unconscious perception of future emotions: An experiment in presentiment. Journal of Scientific Exploration 11(2), Summer. pp. 163 – 180.

Radin, D. I. (2004). Electrodermal presentiments of future emotions. Journal of Scientific Exploration 18(2), Summer. pp. 253 – 273.

Radin, D., & Lobach, E. (2007). Toward understanding the placebo effect: Investigating a possible retrocausal factor. Journal of Alternative and Complementary Medicine 13(7), September. pp. 733 – 739.

Spottiswoode, S. J. P., & May, E. C. (2003). Skin conductance prestimulus response: Analyses, artifacts, and a pilot study. Journal of Scientific Exploration 17(4), Winter. pp. 617 – 641.