Home
Le Global Consciousness Project

Le Global Consciousness Project

Le Global Consciousness Project

Le Projet « Conscience Globale » (Global Consciousness Project – GCP) avance une hypothèse radicale : la stabilité des processus microscopiques aléatoires dans la nature peut être mystérieusement perturbée par les états émotionnels collectifs de grands groupes de personnes. Cette hypothèse découle d’une intuition que les effets psi sont répandus, qu’ils sont profondément liés aux états émotionnels des êtres humains, et qu’ils peuvent se manifester sans la connaissance ou l’intention des personnes concernées. Sur la base de cette conjecture, l’hypothèse propose qu’une connexion persistante entre l’esprit et la matière peut être révélée en mesurant des processus physiques fondamentaux tels que l’aléa quantique.

Le projet teste son hypothèse en examinant les données produites par un réseau mondial de générateurs de nombres aléatoires, et prédit qu’au moment d’événements mondiaux qui galvanisent simultanément l’attention ou l’émotion de nombreuses personnes, la sortie du réseau s’écartera de son comportement normal, ou « nul ».

Pendant 17 ans, le GCP a recueilli des données lors de 500 événements. Le résultat cumulatif de l’ensemble de ces événements a produit une déviation astronomique par rapport au hasard normal. Ce résultat positif a été interprété comme une confirmation de l’hypothèse du GCP. Cependant, cette conclusion était prématurée, car elle n’a pas pris en compte une hypothèse alternative : celle d’un effet de l’expérimentateur. Une analyse approfondie des données en 2017 a montré que le résultat remarquable était en réalité dû à une sélection favorable des paramètres expérimentaux, et non à un effet de conscience globale. Les analyses démontrent de manière concluante que l’effet GCP est dû à l’intuition psi des expérimentateurs, et non à un effet psi inédit associé à une « conscience globale ».

Le début

Au début des années 80, des résultats expérimentaux aux Psychophysical Research Laboratories aux Etats-Unis suggéraient aux chercheurs que les sujets avaient un effet non seulement sur les GNA (générateur de nombres aléatoires) sur lesquels ils se concentraient, mais également sur des GNA « cachés ». Cette première observation a été reprise et développée par Roger Nelson, de l’université Princeton, à des groupes en situation. Il a remarqué que les sorties du GNA semblaient avoir un profil particulier, spécifique aux moments émotionnels les plus intenses.

Allant plus loin, Nelson et d’autres collègues ont eu l’idée d’utiliser les GNA pour tester des phénomènes collectifs inconscients. L’hypothèse était que des personnes dispersées dans l’espace, mais focalisées sur un même objet d’attention – par exemple une émission de télévision – pourraient réagir inconsciemment de façon cohérente, et donc perturber simultanément les GNA.

Effectivement, une expérience menée lors de la 67e cérémonie des Oscars en 1995, a abouti à des perturbations importantes (les données des GNA s’écartaient de la ligne de base du hasard) sur plusieurs GNA fonctionnant pendant la diffusion en direct de l’émission – et ceci à des moments correspondant à des pics d’intérêt. En 1997, une collaboration internationale a mené des expériences avec 12 GNA aux États-Unis et en Europe lors des funérailles de Lady Diana et puis de Mère Thérèsa. C’était la première tentative de mettre en evidence un effet de psychokinèse à l’échelle planétaire.

Le projet GCP : 1998 – 2015

Le GCP est ainsi né de deux observations. La première est que le comportement d’un GNA placé à proximité d’un groupe de personnes occupées à une même activité peut refléter l’attention collective du groupe ; la seconde est qu’Internet permet l’installation d’une expérimentation en réseau à très grande échelle. Ainsi, l’idée du GCP consiste à mettre en réseau un nombre important de GNA sur toute la planète, pour enregistrer les éventuels impacts d’événements intenses sur la psyché collective. Ces GNA, fonctionnant en permanence, transfèrent leurs données vers un serveur chargé des analyses. (En France, l’IMI a participé au Projet en hébergeant un GNA du réseau pendant 12 ans).

L’hypothèse du GCP est que, pendant des événements importants qui attirent l’attention d’un très grand nombre de personnes, les données enregistrées par le réseau s’écarteront de la ligne de base du hasard de manière significative. Afin de tester l’hypothèse, le Projet a identifié 500 événements globaux « candidats » entre 1998 et 2015 (comme les grands désastres naturels ou des attaques du 11 septembre). L’accumulation des déviations tous événements confondus a atteint 7 écarts-types. C’est l’équivalent d’une chance sur mille milliard si c’était dû au simple hasard. Or, les données en dehors de ces périodes testées n’ont montré aucune déviation anormale. La différence frappante entre une très forte perturbation des données pendant des événements identifiés, et aucune anomalie en évidence dans les données restantes, laissait croire que la preuve d’un effet inédit – la conscience globale – était acquise.

Pourtant, deux faiblesses du Projet amoindrissent cette conclusion. Tout d’abord, même si l’infrastructure du réseau et la protocole d’accumulation des données ne posaient pas de problèmes méthodologiques, la sélection de chaque événement et des moments de son début et sa fin ont été laissés au libre choix des expérimentateurs. Cette triple liberté de choix pour chaque événement introduisait environ 1500 “paramètres” incontrôlés dans l’ensemble des tests expérimentaux, ce qui rend le résultat impossible à répliquer. De plus, cette liberté de choix a ouvert la voie à une influence médiatisée par le psi dans la sélection des paramètres de la part des expérimentateurs. Une objection de cette nature avait été portée à l’attention du Projet dans ses premières années, accompagnée de la suggestion de concevoir une méthode algorithmique pour sélectionner les événements. Cependant, le Projet a fait le choix de conserver la liberté de choisir les paramètres des événements.

La principale justification pour résister à une sélection algorithmique des paramètres des événements était qu’il fallait davantage de données pour formuler un algorithme viable. Bien qu’une telle décision soit raisonnable aux premières étapes de tout projet exploratoire, le GCP n’a jamais renforcé son protocole. Par conséquent, la possibilité d’un effet de l’expérimentateur n’a jamais été abordée méthodologiquement au cours de ses 17 années d’existence. Cela met en évidence une seconde faiblesse dans l’interprétation des résultats par le GCP : l’hypothèse alternative d’un effet de l’expérimentateur n’a jamais été sérieusement prise en compte dans les analyses.

Il est important de noter que les deux hypothèses font des prédictions différentes sur les données, et que celles-ci sont testables compte tenu de la structure de la base de données du GCP. Étant donné que le GCP ne s’intéressait pas à la réfutation de sa propre hypothèse, une analyse approfondie a été réalisée de manière indépendante en 2017. Le résultat de cette analyse a montré clairement que l’effet fort et persistant observé par le GCP était en réalité dû à la sélection des paramètres par les expérimentateurs, et non à un effet de conscience globale.

(Bancel, P. A. (2017). Searching for global consciousness: A 17-year exploration. Explore, 13(2), 94-101).