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Cas spontané 8 : Suis-je à New-York ou en Grèce ?

Cas spontané 8 : Suis-je à New-York ou en Grèce ?

« Nuit du 24 novembre 1976. J’étais en train
de dormir lorsqu’une voix, ressemblant à celle de
ma mère, m’appela deux fois par mon prénom. Je
me réveillai en sursaut : j’avais l’impression que le
plafond allait littéralement s’écrouler sur moi! Pris de panique, je sautai de mon lit et bondis
hors de la pièce. Puis je passai d’une pièce à
l’autre, de plus en plus perplexe: tout paraissait
normal. Quelqu’un était-il en train de forcer la
porte d’entrée?

Je vivais alors à Brooklyn, l’un des faubourgs de
New York, et tout était possible!
Je m’avançai sans bruit vers la porte et en vérifiai
les verrous. Mais là non plus, rien d’anormal.
Il me fallut un certain temps pour me convaincre
moi-même de retourner me coucher. Bien que
seul mon nom ait été prononcé, j’étais persuadé
d’avoir été
averti d’un danger imminent. Jamais je n’avais
éprouvé avec autant de certitude
la sensation que quelque chose n’allait pas, alors
que toutes les apparences me prouvaient le
contraire. Après m’être tourné et retourné dans
mon lit, je finis quand même par me rendormir.

Un coup de téléphone matinal me réveilla : une
amie me révéla qu’un tremblement de terre venait
de secouer Thessalonique, en Grèce – ville où
habitait ma famille. L’estomac noué, je passai les
heures suivantes à essayer, en vain, de joindre
mes parents : les standards téléphoniques étaient
débordés. Je ne réussis à leur parler que le
lendemain: bien que la secousse ait été forte, il
n’y avait pas eu de dégâts majeurs dans la ville.
Quelques heures avant mon réveil angoissé,
mes parents, pris de panique comme la plupart
des habitants, étaient sortis de leur immeuble de
peur qu’il ne s’écroulât.

Jamais auparavant, je n’avais vécu une
telle expérience. En entendant cet appel, j’avais
cru qu’il s’agissait d’un signe prémonitoire
envoyé par mon subconscient qui aurait pris
l’aspect de la voix de ma mère.
Il ne m’était pas venu à l’esprit de faire un
rapprochement avec la Grèce, puisque ce n’est
qu’à la suite de cette secousse que cette région
devint un site d’activité sismique importante. »

Commentaire :


La première chose qui frappe dans ce cas est que
le percipient a l’impression que la voix de sa
mère l’avertit d’un danger qui le menace, lui. Il y a
donc une identification à l’émetteur, la mère,
comme on le rencontre
dans les cas de télé-empathie, dans lesquels les
percipients ressentent dans leur état d’esprit et
leur corps ce que vit et ressent un parent ou
ami à distance. Ces cas sont beaucoup plus rares
que ceux dans lesquels le percipient « voit »
comme un événement extérieur le drame de
l’émetteur,
généralement en rêve. Ici, le ressenti
empathique prend une forme extrême,
kinesthésique : l’information télépathique est
transcrite en actes et le percipient reproduit les
actions de sa mère quittant en toute hâte la pièce
au moment de la secousse sismique. Notons que
la secousse s’était passée quelques heures avant
le rêve, décalage que l’on trouve souvent dans
les réceptions télépathiques : une explication
possible est que l’information aurait plus
de chances de surgir pendant un état très
réceptif comme le rêve, que pendant l’état
de veille, dans lequel l’individu est accaparé par
de multiples tâches.

Référence :

Cas personnel donné par Mario Varvoglis.

Publié dans:

Varvoglis, Mario (1991): La rationalité de
l’irrationnel. Paris: InterEditions.