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Cas spontané 11 : Un taxi rien moins qu’idiot

Cas spontané 11 : Un taxi rien moins qu’idiot

« J’étais aux Indes depuis plus d’un an, et, du fait
de circonstances assez extraordinaires, je
n’avais plus de passeport, quand je ressentis
soudain un vif désir de revenir en Europe.
Epuisée par un an et demi de voyage, je me
demandais malgré tout comment j’allais rentrer:
je n’avais pas d’argent pour prendre l’avion, ni
même le bus jusqu’en France, et me sentais trop
faible pour revenir par la route. Mais ma décision
était prise.

J’allai alors à l’ambassade de France et déclarai
la perte de mon passeport, deman-dant un laisserpasser
pour retourner au plus vite en France
(établir un nouveau passeport aurait demandé au
moins deux mois). On me dit de revenir dans
quelques jours. J’y allais plusieurs fois en vain,
on me répondait toujours de repasser. Et j’étais
de plus en plus impatiente. Un matin, (deux ou
trois semaines avaient dû s’écouler), je me levai
tôt avec une ferme résolution: ce matin, je vais
retourner à l’ambassade, et je n’en sortirai pas
sans mon laisser-passer. Je m’habillai
immédiatement. Je me dis alors qu’il faudrait que
je trouve une raison assez convaincante pour
qu’ils soient obligés de s’exécuter. J’en trouvai
immédiatement une qui me parut convenir (c’est
d’ailleurs la seule qui s’imposa à mon esprit): « je
vais
leur dire que je dois rencontrer mes parents le 15
Août à Téhéran, et que j’ai juste le temps de
prendre le premier bus pour y arriver à cette
date. »
Une ou deux heures plus tard, je sortai de
l’ambassade avec le fameux papier en règle,
jubilante. Je décidai alors de passer voir si
j’avais du courrier en attente à la General Post
Office. Depuis que je voyageais, je mentionnais
toujours dans mes rares lettres à mes parents la
prochaine grande étape, pour qu’ils m’envoient
une lettre à la GPO de cette ville.

Je pris un taxi-scooter et lui indiquai la GPO. Il
sembla ne pas comprendre et me demanda en
retour « American express? » « No!, please,
General Post Office. » Il démarra, mais à peine
quelques minutes s’étaient écoulées qu’il se
retourna et me lança par-dessus son épaule:
« American express?? » Pensant être tombée sur
un idiot, je criai en détachant chaque mot:
« General Post Office, please. ». Je fulminais
toujours, quand, se retournant encore, il
me lança pour la 3ème fois : « American
express?? » Ma colère tomba tout d’un
coup. Je pressentis que quelque chose me
dépassait et je répondis « Yes, American
Express. » Arrivée là-bas, n’ayant aucune raison
d’espérer de l’argent, je vérifiai à tout hasard le
courrier. A mon grand étonnement, je trouvai une
lettre de mes parents. Ils mentionnaient qu’à la
faveur des Floralies qui se déroulaient en Iran,
mon oncle devant y participer, ils avaient décidé
de l’accom-pagner et arriveraient donc le 15 Août
à Téhéran. Ils ajoutaient que mon frère et sa
femme faisaient le rallye Paris-Téhéran organisé
cette même année, et arriveraient eux aussi à
Téhéran le 15. Je me rendis immédiatement dans
le quartier où se trouvaient des agences pour
obtenir des renseignements sur les bus allant
vers l’Europe, qui passaient tous par Téhéran,
et retins une place sur le premier bus en
partance. Quel jour arrivera-t-il à Téhéran? On me
répondit : le 15. J’étais éberluée, et ravie : je
tenais mon voyage de retour. Mes parents
n’avaient mentionné aucun hôtel, persuadés que
je désirais poursuivre mon séjour aux Indes.
Mais un rallye est un événement, me dis-je, je
trouverai facilement
le lieu d’arrivée. Le 15 à la nuit tombée,
arrivée à Téhéran, je trouvai le rallye et fis appeler
mon frère par micro. Le lendemain, nous allâmes
ensemble rencontrer mes parents. Trois jours
plus tard, le rallye s’ébranla vers la France, et je
revins ainsi
en dix jours à Paris, dans la voiture de mon frère. »

Commentaire :


Ce cas personnel implique vraisembla-blement
une télépathie avec mes parents, contenant deux
éléments précis (leur pas-sage à Téhéran et la
date) dont je n’avais pas la moindre idée pendant
mon voyage, (pas plus d’ailleurs que des
Floralies, ou encore du rallye). Mais cette
télépathie n’est pas reconnue comme telle et, tout
au con-traire, j’étais persuadée d’avoir inventé
l’histoire de toutes pièces. (Par ailleurs, je n’avais
jamais demandé de renseignements sur ces bus
et savais simplement qu’ils existaient.) A cette
télépathie se mêlent deux éléments de
précognition, puisqu’en effet selon mon
« histoire » 1) j’aurai juste le temps de prendre le
premier bus, et 2) pour les rencontrer le 15.
Mais ce qui m’a toujours profondément troublée
dans cette expérience est le rôle du taxi. Tout taxi
indien connaît la GPO de sa ville. Je n’avais
jamais mis les pieds dans une agence de l’A.E. et
n’aurais eu aucune raison d’y aller de mon propre
gré. Comment un étranger peut-il, lui, passer une
information qui ne le concerne en rien? et avec
insistance?
Dans ce cas assez complexe, on a l’impres-sion
de se trouver non pas en présence d’un fait psi
isolé, mais plutôt d’une sorte de « trame » psi qui
se tisse autour de la personne pour l’amener
dans une direction particulière, et qui est
clairement orientée vers un objectif ou un but. A
mon avis, cette trame est tissée par l’inconscient, le Soi.Dans ce cas précis, la trame psi résolvait un très sérieux problème: celui de mon retour.

Référence :

Cas personnel (Christine Hardy)