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Biographie de John Palmer

Biographie de John Palmer

Ma Carrière en Parapsychologie

Blog_10_-_John_Palmer-2.jpgJe me suis d’abord intéressé à la parapsychologie après avoir lu un livre, trouvé par hasard dans la bibliothèque de mon lycée, pendant mon année de terminale. Le livre était intitulé « Traité de Parapsychologie », par René Sudre. Il était divisé en deux parties. La première traitait des expériences de divination de cartes, popularisées aux Etats-Unis par J.B. Rhine. La seconde partie, plus tentante pour moi à cette époque, relatait la recherche sur la médiumnité physique, complétée par des photographies d’une substance cellulaire présumée, appelée ectoplasme, suintant du corps du médium en transe. J’étais déjà intéressé par la philosophie de l’esprit et je me demandais pourquoi un sujet qui visiblement présentait un intérêt si important pour les implications philosophiques ou théoriques, n’était pas abordé par les psychologues, une attitude que je maintiens encore aujourd’hui. J’ai fait de la parapsychologie le thème de de mon discours d’adieu de ma cérémonie de remise de diplôme, en plaidant pour davantage de recherche sur les processus psi.

Je suis allé à l’univeristé à la Duke University à Durham en Caroline du Nord, me spécialisant en Psychologie. Bien que j’aie choisi d’abord Duke en raison de son soutien financier, un atout supplémentaire était que le Laboratoire de Parapsychologie de Duke, devenu peu après la Fondation indépendante pour la Recherche de la Nature de l’Homme (FRNM) et ensuite le Centre de Recherche Rhine (RRC), se trouvait à Durham. C’était le laboratoire fondé par le même J.B. Rhine, dont j’avais entendu parlé dans le livre de Sudre. Pendant mes années à Duke, j’ai été un « cobaye » dans plusieurs expériences, menées au laboratoire Rhine, et j’avais là des jobs d’été à temps partiel comme assistant de recherche, tout en poursuivant ma dernière année avant le diplôme et aussi après ma première année d’étudiant diplômé. Pendant ce temps, j’ai été très impressionné par plusieurs autres jeunes chercheurs travaillant au FRNM, tels Charles Honorton, Robert Morris et Rex Stanford qui, à présent, comptent parmi les plus éminents parapsychologues de leur (et de ma) génération. J’étais surtout impressionné par le fait qu’ils appliquaient les méthodes et concepts de la psychologie « mainstream » dans l’étude du psi et pouvaient être critiques envers toute recherche affirmant la preuve du psi à partir d’erreurs de méthodologie.
Ensuite j’ai continué pour obtenir un PhD en Psychologie de la Personnalité à l’Université du Texas (UT). A UT, je ne faisais rien ayant trait à la parapsychologie, mais ma connaissance et fascination pour elle étaient accrues par mes nombreuses conversations avec Stanford dans sa dernière année de thèse à UT tandis que j’accomplissais là ma première année.

Après avoir obtenu mon diplôme, je suis devenu Professeur Assistant en Psychologie à l’Université McGill à Montréal, Canada. Je me réjouissais de continuer la recherche sur la Psychologie de l’attraction interpersonnelle, qui m’avait occupé à UT, mais j’ai trouvé qu’une partie exagérée de mon temps était pris par l’enseignement. De plus, je n’aimais pas l’enseignement, en partie parce que la plupart des étudiants de mes cours étaient peu motivés et ne les suivaient que parce qu’ils y étaient obligés. De plus, j’avais toujours le virus de la parapsychologie. Après ma seconde année à McGill, une opportunité s’est offerte de rejoindre Stanford, et en même temps, les fameux parapsychologues Ian Stevenson et Gaither Pratt dans un travail de pure recherche auprès de ce qui était alors appelé la Division de Parapsychologie à l’Université du Centre Médical de Virginie, à Charlottesville. Stevenson était un des rares parapsychologues éminents qui continuaient à étudier la survivance post-mortem, et j’ai grandement approfondi, au cours des quatre années passées là-bas, ma connaissance de ce sujet connexe à la parapsychologie.

Toutefois, ma propre recherche concernait la psychologie des expériences de sorties hors du corps (OBE), qui n’étaient qu’accessoirement reliées au problème de survie. Pendant mes quatre années à Virginia, j’ai réalisé un sondage aléatoire par correspondance, relatif aux expériences psi et aux croyances au psi chez les quelques centaines de résidents de Charlottesville et les étudiants à l’Université. Finalement, pour changer de rythme, j’ai rejoint Pratt dans les investigations sur deux cas de poltergeist.

Mon emploi suivant a été également un travail de recherche, avec le psychologue et parapsychologue Charles Tart, à l’Université de Californie, Davis. En plus d’assister Tart dans sa recherche, qui testait l’hypothèse qu’un apprentissage de l’ESP était possible par un feedback immédiat des cibles dans une tâche séquentielle de divination de cartes, j’ai étendu ma recherche sur les OBE à un autre Etat Modifié de Conscience, celui produit par un procédé d’isolation sensorielle appelé le ganzfeld. Le résultat de toute cette recherche était que le groupe des participants qui affirmaient que la procédure d’induction fonctionnait bien chez eux a atteint des performances plus extrêmes que les autres participants au test de perception extra-sensorielle, que ce soit dans une direction positive ou négative, cette direction dépendant d’autres facteurs encore inconnus. J’ai occupé ce poste pendant deux ans, après quoi j’ai passé quatre années à superviser le premier programme de diplôme universitaire en Parapsychologie aux Etats-Unis, à l’Université John F. Kennedy, à Orinda, Californie. Même s’il s’agissait essentiellement d’enseignement, les étudiants étaient hautement motivés et cela a constitué une expérience bien plus agréable et gratifiante que la précédente à Mc Gill. Plusieurs de mes étudiants ont continué après leur diplôme, à apporter leur contribution à la parapsychologie, et en premier plan Carlos Alvarado lui-même, de la Parapsychology Foundation.

J’avais déjà déménagé de la côte Est à la côte Ouest des Etats-Unis, mais ma destinée était d’accroître encore l’étendue de mes voyages. Je suis devenu Associé de Recherche visiteur pour trois ans au Département de Psychologie à l’Université d’Utrecht, aux Pays-Bas. Le chef du programme de parapsychologie dans ce département était Martin Johnson, un psychologue/parapsychologue suédois, bien connu pour avoir développé un test psychologique mesurant la présence des mécanismes de défense psychologique, tels que répression et déni. Le test était partiellement basé sur la rapidité avec laquelle les participants pouvaient reconnaître un contenu menaçant pour eux, de façon subliminale, c’est-à-dire en dessous du seuil de prise de conscience, des images leur étant présentées. Ceci m’a conduit à mener une série d’expériences, explorant l’hypothèse que des images ou messages subliminaux pouvait influencer la manière dont les personnes réagissaient aux tests de PES.
J’ai poursuivi cette recherche quand je suis retourné en Caroline du Nord pour travailler à FRNM, où je suis resté 21 ans. Cela me changeait des brèves périodes de travail qui avaient caractérisé ma carrière auparavant, et j’ai finalement progressé jusqu’à devenir leur Directeur de Recherche.

J’ai poursuivi diverses recherches de différentes sortes durant cette période, mais mon intérêt s’est lentement déplacé vers les effets de la PES qui se manifestent sans conscience d’une PES ou d’une intention de produire ces effets. Ce type de PES a été porté à l’attention de la parapsychologie dans les années 1970 par Stanford, alors que nous étions ensemble à l’Université de Virginie. J’ai appliqué à ce genre de psi, l’étiquette de « psi implicite », c’est aussi le titre d’un livre que j’espère écrire un jour. Chaque été, j’ai supervisé également et enseigné des classes du Programme d’Etudes Estivales du FRNM, une introduction intensive à la recherche psi destinée à de petits groupes d’étudiants hautement motivés, de différentes formations et nationalités. Enfin, depuis 1994, je suis éditeur du Journal of Parapsychology.

Mon travail le plus récent m’a amené une fois de plus en Europe, pour travailler avec Peter Brugger, au Département de Neurologie à l’Université de Zurich, en Suisse. Brugger est un sceptique à l’esprit ouvert et nous avons collaboré dans notre recherche d’exploration de la PES et de l’apprentissage inconscient de biais dans les séquences de cibles de PES, que Brugger tient pour responsable des résultats positifs dans quelques expériences de PES publiées.

J’ai eu beaucoup de chance de pouvoir passer la majeure partie de ma carrière en étant directement et principalement impliqué en parapsychologie, bien que cela ait souvent demandé que je vive de bourses temporaires, une existence assez précaire. Résultat, j’ai déménagé à de nombreuses reprises. Les emplois de longue durée ont toujours été rares en parapsychologie, mais j’ai lu dans les journaux que de tels emplois étaient devenus rares en général dans la société. J’ai aussi pris conscience, tôt dans ma carrière, que la parapsychologie était mal vue par les scientifiques académiques dans les disciplines officielles, spécialement dans mon propre domaine de la psychologie. En conséquence, je ne me suis jamais soucié de postuler à des postes d’enseignement universitaire en dehors du domaine très restreint de la parapsychologie mais mon expérience à McGill avait, de toute manière, diminué mon attirance pour de pareils emplois. Toutefois j’ai encore des solutions de rechange. Mon dernier subside s’est terminé en mars 2006, et si je ne peux trouver un autre poste en parapsychologie, mon projet est de tenter un travail de rédaction ou d’édition médicale, au sein d’une entreprise privée de communication

Comme j’approche maintenant l’âge de la retraite, je me suis demandé si, au cas où je devrais recommencer, je deviendrais encore parapsychologue. Absolument. Cela a été un parcours merveilleux. En premier lieu, les personnes. Il y a des exceptions dans tous les domaines, mais au total, je trouve que les parapsychologues sont des collègues fascinants et des plus sympathiques. Peut-être parce que nous formons un petit groupe particulier, les parapsychologues ont développé des liens intimes les uns avec les autres, comme une famille. Le sujet concerné est fascinant et même les différends déplaisants, comme ils peuvent l’être parfois, offrent l’excitation de toucher au cœur de la science et de la connaissance. La théorie radicale n’est pas seulement tolérée mais encouragée, bien que vous ayez besoin de preuves, avant de pouvoir considérer que n’importe laquelle de vos théories favorites soit valable.

Ma principale frustration a été l’impossibilité d’obtenir des résultats solides et réguliers dans mes expériences. Il semble que je me sois spécialisé dans des trouvailles intéressantes mais inattendues (post hoc) que je ne puis reproduire. Je ne suis pas le seul dans ce cas, mais si la défense de la cause du psi, ou de toute théorie du psi, devait reposer sur ma propre recherche, il n’y aurait pas beaucoup d’arguments en sa faveur. Toutefois, je sens que ma recherche a contribué à mettre en évidence des tendances trouvées aussi par d’autres chercheurs, et ainsi pourrait être réelle. D’un autre côté, il y a pas mal de parapsychologues qui obtiennent régulièrement des résultats solides, aussi mon sort est loin de représenter un grand accomplissement pour d’autres. Une implication du psi implicite est l’hypothèse que de tels parapsychologues à succès injectent inconsciemment et involontairement du psi dans leurs propres expériences sur d’autres sujets. Au cours des années, j’en suis progressivement (et contre mon gré) arrivé à accepter « l’effet d’expérimentateur psi » comme probablmement réel, et c’est devenu l’un des piliers majeurs de ma théorisation en parapsychologie. Cependant, il n’a pas encore été prouvé scientifiquement et il y a d’autres façons d’interpréter le succès des expérimentateurs « doués ». L’effet d’expérimentateur psi est juste une question théorique d’avant-garde de plus, qui rend si excitant le métier de parapsychologue – et (la plupart du temps) aussi amusant !

Sélection bibliographique

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