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Les applications du psi

Les applications du psi

Pendant longtemps, l’idée de rechercher des applications du Psi fut tenue en dédain par la plupart des chercheurs. Cela sentait le soufre et faisait penser à l’exploitation du public par des charlatans. Les scientifiques étaient conscients d’une part d’être encore loin de comprendre ces phénomènes, et d’autre part qu’ils avaient un faible taux de reproductibilité et semblaient impossibles à contrôler à volonté. Comment pouvait-on alors parler d’applications ?


Dans cette position, on reconnaît l’attitude classique de la recherche fondamentale, dédiée à la compréhension des phénomènes, et de ses processus, vis-à-vis d’une approche de type technique ou appliquée. Dans le champ de la parapsychologie, où les applications pouvaient facilement déboucher sur le domaine militaire, ou encore sur la pratique professionnelle du psi, la retenue des scientifiques face aux applications semblait parfaitement justifiée. Toute la conquête d’un champ de recherche rigoureux s’était faite en se distanciant d’un champ de mines qui s’appelait la pratique du psi, où le charlatan côtoie trop facilement le sujet doué et consciencieux.

Cependant la recherche psi prenait progressivement de l’envergure tant par le nombre de ses chercheurs que par la qualité et le nombre de ses travaux. Quant aux chercheurs, ils s’étaient déjà tournés vers la compréhension des processus. C’est donc avec une toile de fond totalement différente, tant dans le champ lui-même qu’au niveau géopolitique mondial, que les applications apparaissent maintenant. Certains chercheurs entrevoient que les applications seraient justement une étape dans l’intégration du psi dans la société. Si ces phénomènes pouvaient montrer leur utilité à un niveau collectif (et non plus strictement personnel), si la société dans son ensemble pouvait en retirer bénéfice, et si cet apport pouvait se faire de façon organisée, avec des garanties de déontologie et de rigueur, alors on pourrait escompter une clarification des rapports tumultueux que la société a développé vis-à-vis du psi.

Déjà certains chercheurs ont élaboré des méthodes permettant de contrebalancer l’aspect élusif des phénomènes, pour augmenter leur fiabilité, tels Targ et Puthoff. Des recherches de terrain, assistées par le psi, ont été menées dans des domaines divers allant de l’archéologie à la prospection minière, par des chercheurs avertis, tels Stephen Schwartz et Jeffrey Mishlove.

Les méthodes de la recherche appliquée

De nombreux praticiens et professionnels du psi ont, certes, développé des techniques allant au-delà de la simple « lecture » d’événements à distance ou futurs, et qui leur permettent de fournir à des chefs d’entreprise et autres professionnels des informations assez détaillées et assez cohérentes dans le temps pour être une aide véritable dans leur travail. Cependant nous restons là au niveau des secrets de métiers, développés par un sujet psi en fonction de ses propres dons, une sorte de connaissance heuristique qui reste difficile à évaluer globalement de l’extérieur. La parapsychologie scientifique a, de son côté, cherché à développer une méthodologie de la recherche appliquée, qui pallie à un certain nombre de problèmes rencontrés dans l’application individuelle du psi.

Viser des applications demande tout d’abord d’augmenter les capacités psi des sujets. Or le psi, comme la recherche l’a clairement montré, est tout le contraire d’un mécanisme automatique. (C’est pourquoi il est si difficile de reproduire des résultats). Un certain nombre de critères psychologiques sont à prendre en considération pour qu’un chercheur puisse obtenir des résultats positifs des sujets psi.

Les recherches ont montré la nécessité, pour réussir une expérience, de plusieurs facteurs psychologiques : du côté des sujets, la croyance au psi, l’implication intellectuelle et émotionnelle, la certitude de réussir, une personnalité ouverte et extravertie, une relation conviviale avec les chercheurs. On comprend alors que l’honnêteté dans les rapports chercheurs/sujets est essentielle : Le psi est lié à tout le reste de la psyché. Le sujet psi a besoin d’être en confiance, de savoir exactement sur quoi il travaille. Il doit se sentir impliqué ou intéressé par l’objectif du chercheur, et, cela va sans dire, en accord moral avec cet objectif.

Du côté des chercheurs, obtenir des résultats de leurs sujets demande une attitude psychologique ouverte et chaleureuse, une prise de contact conviviale, un respect de la personnalité du sujet, des intérêts et objectifs de celui-ci. Les recherches (surtout au SRI) ont montré l’énorme importance du rituel du « feedback », c’est à dire le moment où le résultat (ou la réponse au test) est donné au sujet. Selon certains chercheurs (Targ et Harary entre autres), c’est en fait cette information – au moment où la réponse est donnée dans le futur – qui est la source du flash précognitif advenant dans le présent.

Ainsi, une expérience dans laquelle les sujets ne seraient pas clairement informés sur les résultats aurait beaucoup moins de chances de réussir. Certaines cibles se sont révélées plus difficiles à capter : ce sont en priorité les nombres, et en général les cibles abstraites qui n’ont pas de sens en elles-mêmes. Les cibles les plus favorables sont celles qui ont une signification, qui impliquent le sujet sensoriellement et émotionnellement, et enfin qui contiennent un élément dynamique (par exemple, dans le ganzfeld, les clips de films ont donné des résultats supérieurs aux images fixes).

Les méthodes

Dans les applications, l’objectif premier est d’augmenter la fiabilité des résultats. Se basant sur les facteurs précédemment décrits, plusieurs méthodes ont été élaborées :

Le vote majoritaire : Il s’agit de pallier à la marge d’incertitude, ou au risque qu’un sujet ne soit pas, ce jour là, dans des conditions favorables, en faisant appel à plusieurs sujets. Chaque sujet va donner séparément sa réponse, puis les réponses vont être comparées, et celle qui ressort le plus souvent est considérée comme La réponse à retenir. Lorsque l’on multiplie le nombre d’essais pour déterminer une même cible, on augmente dans une large mesure la probabilité que le résultat majoritaire soit juste. James Carpenter réussit par cette méthode un exploit lorsqu’il pu correctement identifier l’équivalent en morse du mot PEACE, par une série d’essais de sélection de chaque signe en morse [1].

L’association : Cette méthode a été mise au point au SRI dans des expériences dont les cibles n’avaient pas la richesse sensorielle d’un site géographique. Elle a été nommée ARV (Associated Remote Viewing). Il s’agit d’associer une des probalilités d’événements à un objet qui devient pour le sujet la cible à décrire, et qui est, lui, riche de sens. Harold Puthoff, associé à un groupe de parents, utilisa ce protocole pour générer des fonds qui serviraient à promouvoir une école alternative pour leurs enfants [2]. Tous étaient donc hautement concernés. L’objectif était de gérer un portefeuille sur une valeur boursière en fonction des prédictions des sujets. Sept parents offrirent d’être sujets. Dans une session habituelle de RV, chacun donne sa description de la cible. Puis un expérimentateur qui n’a eu aucune interaction avec les sujets choisit deux objets, et un processus aléatoire attribue la correspondance : Valeur en hausse, Valeur en baisse, aux objets. Un juge aveugle détermine l’objet qui paraît être le plus souvent décrit, et en déduit le mouvement correspondant de la valeur ; il passe alors l’information à un agent de change qui agit en conséquence. Le lendemain, lorsque le mouvement réel de la valeur est connu, l’objet corrélé est montré aux sujets. Les parents pris comme sujets accomplirent 30 essais ; les opérations boursières menées sur la base de ces informations permirent au groupe de parents d’amasser ainsi 25.000 dollars pour l’école.

Sur les documents ci-dessous, on voit les 2 objets cibles :

applications1.jpg

et les dessins de deux sujets pour ce jour là :

applications3.jpg

Chacun ayant reçu clairement l’un des objets, le mètre à enrouleur dans son étui, qui se révéla correspondre avec justesse au mouvement de la valeur.

Publications scientifiques

[1] Carpenter, J. (1975) Toward the effective utilization of enhanced weak signal ESP effects. Paper presented at the meeting of the American Association for the Advancement of Science, New York, N.Y : January 1975.

[2] Puthoff, H.E. (1985) ARV (Associational Remote Viewing) applications, Researche en Parapsychology 1984.