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Toute la FAQ Parapsychologie

Toute la FAQ Parapsychologie

1 – De quoi traite cette FAQ ?

Cette FAQ (Questions fréquemment posées) a été créée en 1995 par un groupe de scientifiques et d’universitaires intéressés par la parapsychologie, l’étude de ce qui est surnommé « les phénomènes psychiques », ou, pour faire plus court, le « psi ».

Depuis, ce document a été traduit en allemand, en portugais, en croate, en espagnol, en finnois et en français, et repris dans de nombreuses revues à travers le monde.

Les formations professionnelles des auteurs incluent la physique, la psychologie, la philosophie, les statistiques, les mathématiques, l’informatique, la chimie, l’anthropologie et l’histoire. Les principaux contributeurs et leurs affiliations seront citées à la fin de ce document.

La plupart rédacteurs sont membres de la Parapsychological Association (PA). La PA est une société professionnelle internationale fondée en 1957 et affiliée en 1969 de l’AAA, l’American Association for the Advancement of Science. On peut estimer à environ 400 ans l’expérience cumulée de tous les collaborateurs, aussi bien en laboratoire que sur le terrain. Les auteurs auraient souhaité qu’un consensus se dégage pour chacune des questions abordées dans cette FAQ, malheureusement, comme c’est souvent le cas dans les domaines jeunes et multidisciplinaires, comme la parapsychologie, il y eut quelques désaccords. Les auteurs ont cependant pensé que, étant donné le large intérêt manifesté par le public, le relatif manque d’informations fiables et les nombreux mythes et distortions liés à cette discipline, il était important de mettre à disposition des internautes les données fondamentales sur la parapsychologie.

Pour soumettre une question afin d’agrandir cette FAQ, vous pouvez envoyer un e-mail à Dean Radin (en anglais) ou bien à l’Institut Métapsychique International.

Pour plus d’informations, vous pouvez également consulter le site de l’Institut Métapsychique International (en français) et celui du Consciousness Research Laboratory (en anglais).

2 – A qui s’adresse cette FAQ ?

Cette FAQ est une introduction générale à la parapsychologie s’adressant aux étudiants et aux chercheurs, ayant peu ou pas de connaissances préalables en parapsychologie.

Ecrire pour une si large audience est un défi car cela suppose au minimum de bonnes bases dans des domaines aussi divers que les statistiques, la méthode expérimentale, la mécanique quantique, la sociologie et l’histoire des sciences, l’histoire de la parapsychologie ou encore la littérature scientifique sur la parapsychologie. Parce que notre audience est si large, nous n’avons abordé que brièvement beaucoup de sujets techniques qui sont en eux-mêmes des thèmes de débats.

L’approche de cette FAQ est finalement de clarifier le complexe sujet qu’est la parapsychologie, sans pour autant en simplifier à outrance son contenu. Pour quelques thèmes difficiles que nous avons tout de même souhaité aborder dans cette FAQ, nous avons inclu des sections baptisées Notes Techniques. Nous constituons lentement une ressource exhaustive d’informations sur la parapsychologie, principalement par l’addition de liens hypertexte vers d’autres ressources, précisions sur les thèmes principaux, théories majeures, débats sur les preuves expérimentales, liens vers les revues scientifiques, références et missions des principaux centres de recherche en parapsychologie, sites personnels de chercheurs et enfin sites des sociétés savantes.

Note Technique : l’audience
Au moins 5 catégories de lecteurs sont supposés lire cette FAQ : les physiciens, les sociologues et les sceptiques militants, les enthousiastes du New Age et enfin les lecteurs n’ayant pas de culture préalable ni en science ni en parapsychologie. Pour les physiciens, il nous a semblé important de discuter de méthodologie et de terminologie, et de commenter certaines critiques habituelles de la parapsychologie. Pour les sociologues, nous avons abordé les implications des expériences parapsychologiques vécues par des témoins à travers l’histoire et les cultures. A l’adresse des sceptiques militants ou des lecteurs dont la culture en ce domaine ne s’est constituée qu’à partir de la littérature sceptique, nous avons souhaité montrer que, malgré la volonté tenace des sceptiques, il y a enr éalité des données expérimentales, scientifiques et convaincantes à leur disposition. Aux personnes intéressées par le New Age, enthousiastes ou convaincues, nous avons voulu indiquer les limites scientifiques à certaines affirmations. Enfin, pour les novices, nous avons tenté une approche aussi globale et généraliste que possible en un seul document.

3 – Comment définir la parapsychologie ?

La parapsychologie est l’étude universitaire et scientifique de certains événements non-usuels associés à l’expérience humaine. Ces expériences ont été appelées « psi » à défaut d’un meilleur terme.

Attention : une erreur très répandue veut qu’un parapsychologue soit un « psychic » (en anglais) ou un « médium » : de la même manière, un pédopsychiatre n’est pas un enfant ! En réalité, un parapsychologue est un scientifique, ou un universitaire, intéressé par la question du « paranormal ».

Malheureusement, beaucoup d’annuaires et de sites internet parlent de « parapsychologues » pour désigner des astrologues, des voyants, des magiciens ou des médiums. Il s’agit d’un usage innaproprié du terme « parapsychologue ».

La Parapsychological Association est officiellement affiliée à l’American Association for the Advancement of Science (AAAS), la plus importante association scientifique du monde. En comparaison, les organisations de voyants ou de télépathes ne sont pas membres de l’AAAS, parce qu’il ne s’agit pas d’associations scientifiques.

Qu’est-ce que l’étude des phénomènes psi (ou métapsychiques) ? Un postulat qui a la vie dure veut que les mondes de l’objectif et du subjectif soient complètement distincts, sans aucun lien entre eux. Le subjectif est « à l’intérieur, dans la tête », tandis que l’objectif est « à l’extérieur, dans le monde ». La parapsychologie est l’étude de phénomènes suggérant que cette séparation nette entre objectif et subjectif est peut-être une erreur. L’expérience humaine suggère que certains phénomènes s’expriment entre les deux, ni tout à fait objectifs, ni tout à fait subjectifs. D’un point de vue scientifique, ces phénomènes sont appelés « anomalies » parce qu’ils sont difficiles à expliquer avec les modèles scientifiques actuels.

Ces anomalies se répartissent en trois catégories générales : ESP, PK et phénomènes associés de type Near Death Experiences (expériences de mort imminente), apparitions et réincarnation. Actuellement, de nombreux parapsychologues espèrent pouvoir expliquer scientifiquement ces phénomènes, même si cela implique peut-être d’élargir nos connaissances scientifiques, voire de les révolutionner. Pour d’autres chercheurs, les modèles actuels de la mémoire et de la perception suffisent à expliquer la plupart des phénomènes parapsychologiques.

4 – Qu’est-ce que n’est pas la parapsychologie ?

En dépit du discours des médias, la parapsychologie n’est pas l’étude de tout ce qui semble bizarre ou étrange, pas plus qu’elle n’est concernée par les OVNI, l’astrologie, la cryptozoologie, le paganisme, les vampires, l’alchimie ou la sorcellerie.

Beaucoup de scientifiques se sont méfiés de la parapsychologie parce que ce terme était associé à une énorme variété de phénomènes mystérieux, de sujets aux frontières et de pseudosciences. La parapsychologie est aussi souvent liée, à tort encore une fois, aux médiums de divertissement, aux magiciens et aux « investigateurs du paranormal » auto-proclamés. Enfin, des « praticiens psychiques » s’auto-intitulent parapsychologues, ce que nous ne faisons pas.

5 – Qu’est-ce que la parapsychologie étudie ?

Beaucoup pensent que le plus étrange et le plus intéressant des aspects de la parapsychologie est que les phénomènes étudiés ne semblent pas être limités par les frontières connues de l’espace et du temps, et qu’ainsi la distinction usuelle entre esprit et matière devient bien floue.

L’usage populaire définit les phénomènes classiques de la parapsychologie suivants :

Psi : terme neutre pour phénomènes parapsychologiques.

Télépathie : communication directe de conscience à conscience.

Précognition : aussi appelée « prémonition ». Obtenir des informations sur des événements futurs lorsque ces informations ne peuvent pas être connues de manière normale. Beaucoup de personnes témoignent de rêves à teneur précognitive (rêves prémonitoires).

PES (ESP en anglais) : Perception Extra Sensorielle ; terme général pour désigner l’obtention d’informations sur des événements, en dehors des sens communs. Ce terme englobe la télépathie, la clairvoyance et la précognition.

Psychokinèse : aussi appelée PK ; interaction mentale directe avec des objets physiques, animés ou non.

Bio-pk : interactions mentales directes avec des organismes vivants.

NDE : Near Death Experience (Expérience Proche de la Mort) ; l’experience de se sentir séparé de son corps, souvent accompagnée de perceptions visuelles comme si l’on était au-dessus de son corps lors de coma ou d’arrêt cardiaque le plus souvent.

Réincarnation : La croyance en des vies successives, avec comme preuve première les souvenirs de vies antérieures qu’auraient de très jeunes enfants.

Polergeist : large série de phénomènes de PK souvent attribués aux esprits, mais qui sont généralement en lien avec des personnes vivantes, souvent des adolescents.

Note technique : définitions
Les termes ci-dessus sont représentatifs de l’usage commun, mais les parapsychologues définissent souvent le psi en des termes plus neutres et plus pratiques. Les étiquettes ainsi collées aux phénomènes sont en effet porteuses de beaucoup de connotations implicites qui peuvent mener à des erreurs d’interprétations. Par exemple, la télépathie est souvent envisagée comme une lecture de l’esprit. Cependant, dans la pratique, et dans tous les laboratoires de recherche, les expériences de télépathie impliquent rarement la perception de réelles pensées, et la logique de l’expérience elle-même ne requiert pas de communication entre deux consciences, et peut aussi « s’expliquer » en termes de clairvoyance ou de précognition. Gardez à l’esprit que les termes et concepts utilisés en disent plus sur les situations dans lesquelles sont observés les phénomènes, que sur la nature fondamentale des phénomènes eux-mêmes. Que deux événements soient classés dans la même catégorie ne signifie pas qu’il s’agisse du même événement. Enfin, dans la pratique scientifique, beaucoup des termes basiques cités ci-dessus sont accompagnés de qualificatifs tels que « apparent », « supposé » ou « ostensible ». Cela est dû au fait que beaucoup d’événements supposés impliquer du psi ne sont peut-être pas dûs au psi, mais à des raisons physiques ou psychologiques normales, simplement mal interprétées.

6 – Pourquoi la parapsychologie est-elle intéressante ?

La parapsychologie est intéressante avant tout par ses implications. Les phénomènes psi suggèrent, entre autres :

 (a) que ce que la science connaît de l’univers est incomplet ;

 (b) que les capacités et potentiels de l’être humain ont été sous-estimés ;

 (c) que les suppositions fondamentales et les croyances philosophiques sur la distinction entre esprit et matière sont peut-être fausses ;

 (d) que les suppositions sur la nature divine des « miracles » seraient erronnées.

Il faut noter cependant que beaucoup de parapsychologues aujourd’hui, dont une grande partie des auteurs de cette FAQ, ont une approche empirique et factuelle des phénomènes psi, et évitent les discussions sur des implications spéculatives qui ne se fondent pas sur des données.

Malgré tout, quelques chercheurs envisagent les découvertes de la parapsychologie comme ayant de larges implications dans beaucoup de domaines, y compris sur la nature spirituelle du genre humain. Ainsi, en tenant compte de la large audience potentielle de cette FAQ, nous présentons dans la Note Technique ci-dessous quelques implications possibles du psi, en gardant à l’esprit que cette partie est, évidemment, spéculative.

Note technique : quelques implications de la parapsychologie
Les physiciens s’intéressent à la parapsychologie parce qu’elle suggère que nous apprécions très maladroitement les notions d’espace et de temps, de transmission de l’énergie et de l’information. Les biologistes sont intéressés parce que le psi implique l’existence de moyens additionnels et encore inexpliqués de sentir le monde. Les psychologues sont intéressés par ce que le psi implique sur la nature de la mémoire et de la perception. Les philosophes sont intéressés parce que les phénomènes psi posent quelques problèmes philosophiques fondamentaux, dont le rôle de la conscience dans le monde physique ou la question de l’objectif et du subjectif. Les théologiens, et le public en général, se sentent intéressés car l’expérience de phénomènes psi est souvent accompagnée de sentiments très profonds, d’une grande intensité de sens. Le psi est alors envigasé comme ayant des implications « spirituelles ».

Dans la perspective matérialiste, une des fondations de la vision scientifique actuelle, la conscience humaine n’est que le produit émergeant du fonctionnement conjoint du cerveau, du corps et du système nerveux (Brain, Body and Nervous System : BBNS). Ainsi l’esprit, quelque différente que cette notion puisse être de celle de corps physique, est seulement généré par l’activité électrochimique du BBNS, et donc dépend étroitement et complètement de lui. De ce point de vue, les prétentions à survivre à la mort physique, l’existence des fantômes ou des apparitions, ne peuvent être que le fruit d’une profonde croyance. De plus, les limites du fonctionnement matériel déterminent automatiquement les limites ultimes du fonctionnement mental, et ainsi l’ESP et la PK deviennent impossibles, étant donné notre compréhension actuelle de la manière dont le monde fonctionne. Et cependant, les phénomènes psi se sont manifestés dans toutes les cultures à travers l’histoire, ils continuent à se produire, et certains de ces phénomènes ont été attestés et vérifiés par des méthodes scientifiques. Parce que le psi semble transcender les limites du fonctionnement matériel, et ainsi du BBNS, certains l’envisagent comme l’indice qu’il y a quelque chose d’autre dans l’esprit que simplement le BBNS, qu’il y a quelque chose de l’ordre de « l’âme ». Cette partie « non-physique », qui ne semble pas être aussi limitée par le temps et l’espace que les modèles physiques actuels l’exigent, pourrait survivre à la mort physique. Si cela est vrai, il pourrait y avoir d’importantes vérités dans certaines pratiques et idées spirituelles. Bien entendu, la parapsychologie est bien loin de pouvoir affirmer que : « les données montrent que X (placez ici votre spiritualité favorite) est spécifiquement vrai sur les doctrines religieuses A, B et C, mais complètement fausse concernant les dogmes P, Q et R. »

Nous devons insister sur la grande différence entre le fait de simplement remarquer que les dévouvertes de la parapsychologie pourraient avoir des implications d’ordre spirituel, et l’idée que les parapsychologues sont guidés par des motivations spirituelles cachées.

Quelques critiques paraissent croire que tous les parapsychologues ont des croyances spirituelles non avouées, et qu’ils veulent surtout prouver l’existence de l’âme. Ce n’est pas plus vrai que d’affirmer que tous les chimistes ont de secrètes ambitions alchimiques, et que leur projet caché est de transmuter le plomb en or. Les raisons qui poussent les investigateurs sérieux à s’intéresser à telle ou telle discipline sont aussi nombreuses que leurs parcours personnels.

7 – Quelles sont les applications pratiques du psi ?

L’étude de l’interaction mentale directe avec les organismes vivants suggère que les techniques traditionnelles de soin par le mental, telles que la prière, sont peut-être fondées sur de véritables effets psi. Il sera peut-être possible à l’avenir de développer des méthodes de soin améliorées fondées sur ces phénomènes.

Le psi pourrait être impliqué dans la Loi de Murphy : « Si une chose peut aller mal, elle ira mal ». Ainsi, les instruments modernes fondés sur des circuits électroniques sensibles, comme les photocopieurs et les ordinateurs, pourraient parfois interagir directement avec l’intention humaine et il en résulterait une défaillance inexpliquée à un moment inattendu. Bien sûr l’inverse peut également être vrai. Ainsi, il est possible de réparer ou de contrôler des machines sensibles uniquement par des moyens mentaux. Des technologies issues de ces phénomènes représenteraient un bénéfice significatif pour les personnes handicapées.

Les autres applications potentielles comprennent des méthodes améliorées pour prendre des décisions, pour localiser des personnes disparues ou des objets de valeur et pour décrire des événements en des lieux où nous ne pouvons pas aller à cause de la distance spatiale ou temporelle ou par manque d’accessibilité. Ceci recouvre la possibilité d’historiens ou de pronostiqueurs utilisant le psi.

Les capacités psi pourraient bénéficier à la psychothérapie et à d’autres formes d’aide ou de conseil, ainsi qu’à la guérison d’un éventail de maladies. Le psi pourrait également être utilisé pour conférer un avantage statistique sur les marchés financiers et dans la localisation de trésors archéologiques.

8 – Comment puis-je développer mes capacités psi ?

Des recherches indiquent que l’ancien usage yogi était exact : asseyez-vous, fermez les yeux, détendez-vous et apaisez votre esprit. Si vous pratiquez cela, vous aurez des expériences psi. Bien sûr, dans notre monde à cadence de plus en plus rapide, saturé de télévision et de téléphonie mobile, beaucoup de gens ont oublié ce que signifie apaiser son esprit. L’un des moyens les plus efficaces pour apaiser l’esprit bavard est la méditation. Les recherches effectuées sont insuffisantes pour savoir si une méthode méditative particulière est meilleure qu’une autre pour générer ces expériences, mais il a été montré que les personnes pratiquant la méditation réussissent mieux que les autres dans certains tests psi de laboratoire.

9 – Comment puis-je mettre fin à ces voix dans ma tête ?

La grande majorité des personnes qui se plaignent que les autres écoutent leurs pensées ou qui croient que les pensées des autres font irruption dans leur esprit souffrent de troubles mentaux. Cela n’est peut-être pas toujours vrai mais ça l’est suffisamment souvent pour faire cette ferme recommandation : si les pensées des autres vous dérangent, contactez un psychologue ou un psychiatre. La probabilité que le FBI ou la CIA procèdent à des expériences de contrôle mental sur vous est extrêmement faible. Et si votre médecin ou psychiatre vous a donné un traitement, vous devez prendre vos médicaments pour voir si les voix s’arrêtent. Si c’est le cas alors vous avez probablement fait l’expérience d’un déséquilibre chimique ou neurologique, ce qui peut être rétabli. Si les voix ne s’arrêtent pas, même après avoir suivi les prescriptions d’un médecin, alors vous êtes peut-être d’une sensibilité aiguë aux impressions psychiques et vous pourriez à terme tirer bénéfice d’une pratique de la méditation pour apaiser votre esprit. Notez que des niveaux exceptionnels de sensibilité psychique naturelle sont extrêmement rares, mais sont connus. Si vous êtes perturbés par vos expériences, nous vous recommandons fortement de procéder d’abord à un examen avec votre médecin.

10 – Où se trouvent vos expériences en ligne ?

Plusieurs expériences psi en ligne sont disponibles sur Gotpsi.com ainsi que sur Psiarcade.com

11 – Quelles sont les principales approches de la recherche ?

Comme dans tout domaine pluridisciplinaire, il y a plusieurs manières de mener une recherche. Les cinq principales méthodes utilisées en parapsychologie sont :

 1. La recherche académique, recouvrant la discussion de questions philosophiques et les études historiques.

 2. La recherche analytique, recouvrant l’analyse statistique de grandes bases de données.

 3. Des études de cas, recouvrant les études approfondies d’expériences psi individuelles, les recherches de terrain et les études comparées de croyances transculturelles et de pratiques liées au psi.

 4. La recherche théorique, recouvrant les modèles mathématiques, descriptifs et phénoménologiques du psi.

 5. La recherche expérimentale, recouvrant les études en laboratoire des effets psi.

Bien que toutes ces approches contribuent au domaine, la source primaire de « preuve » en parapsychologie est l’expérimentation contrôlée en laboratoire. En appliquant les normes d’exactitude de la méthode scientifique, les chercheurs ont développé au cours des six dernières décennies une base de données de plus en plus convainquante, en faveur de certains types de phénomènes psi.

Plusieurs protocoles expérimentaux majeurs ont été développés pendant cette période et quelques expériences ont maintenant été répétées des centaines de fois par des douzaines de chercheurs à travers le monde. Parfois ces expériences sont menées comme de strictes répétitions mais le plus souvent ce sont des expériences conceptuellement semblables qui apportent de nouveaux contrôles ou qui élargissent le champ d’investigation. Pour une revue minutieuse sur la reproductibilité des expériences psi, voir :

La Conscience Invisible, aux Presses du Châtelet, traduction de The Conscious Universe, HarperEdge Publishers, par Dean Radin.

12 – Quelles sont aujourd’hui les principales expériences psi ?

A la suite de livres populaires et de représentations de la parapsychologie dans des films comme « Ghostbusters », de nombreuses personnes présument qu’aujourd’hui les expérimentateurs psi utilisent principalement les bien connues cartes ESP. Il s’agit d’un jeu de 25 cartes, avec cinq répétitions de cinq cartes figurant des symboles de carré, cercle, ligne ondulée, croix ou étoile. Ce type de cartes a été utilisé intensivement dans les premières expériences psi, principalement par J. B. Rhine et ses collègues des années 1930 aux années 1960. Les cartes ESP ont fourni une preuve convainquante de l’ESP mais elles sont aujourd’hui rarement utilisées par les professionnels.

Quatre des expériences actuelles les plus répandues et les plus convainquantes sont :

La psychokinèse sur générateurs de nombres aléatoires

L’avènement de l’électronique et des technologies informatiques a permis aux chercheurs de développer des expériences hautement automatisées pour étudier l’interaction entre l’esprit et la matière. Dans une telle expérience, un Générateur de Nombres Aléatoires (« GNA » ou « RNG ») utilisant le bruit électronique ou une source radioactive produit un flot de données qui est enregistré et analysé par un ordinateur.

Dans une expérience GNA typique, un sujet tente d’influencer mentalement la distribution des nombres aléatoires. En général le protocole expérimental est fonctionnellement équivalent à celui qui consisterait à obtenir plus de « faces » que de « piles » dans un jeu de pile ou face. Bien entendu l’expérience utilisant l’électronique présente de nombreux avantages sur la recherche antérieure, en ce qui concerne les pièces ou les dés pipés. Dans l’expérience GNA, une grande flexibilité se combine avec un contrôle scientifique soigné et une acquisition des données à vitesse élevée.

Une méta-analyse de l’ensemble des données, publiée en 1989, a pris en compte 800 expériences réalisées par plus de 60 chercheurs sur la période des 30 années précédentes. L’amplitude de l’effet s’est révélée très faible mais remarquablement conséquente, se traduisant globalement par une déviation statistique de 15 fois l’écart type en comparaison de ce qui aurait pu être obtenu par simple hasard. Sur la base des données obtenues, la probabilité de n’avoir aucun effet psi était de moins de un sur un milliard, ce qui vérifie ainsi que la conscience humaine peut effectivement affecter le comportement d’un système physique aléatoire. En outre, l’amélioration significative de la qualité des expériences au cours du temps ne s’est pas corrélée avec une baisse de l’amplitude de l’effet, au contraire de ce que voudrait prétendre une critique sceptique fréquente mais non fondée.

La PK sur organismes vivants

Aussi appelée bio-PK ; plus récemment quelques chercheurs y font référence en terme d’ « interactions mentales directes avec les organismes vivants » (DMILS). La possibilité de mesurer les fonctions internes du corps, en particulier l’activité du système nerveux par électroencéphalogramme, et les techniques de « biofeedback » (consistant à visualiser sa propre activité biologique ou celle d’un tiers) ont permis de se demander si les systèmes biologiques peuvent également être affectés par l’intention d’une manière semblable à la PK sur GNA.

Une expérience DMILS particulièrement réussie est celle s’intéressant au « sentiment d’être observé » communément rapporté. L’ « observateur » et l’ « observé » sont isolés en des lieux différents et on demande périodiquement à l’observateur de fixer simplement du regard l’observé par l’intermédiaire d’un système vidéo. Pendant ce temps l’activité du système nerveux de l’observé est enregistrée automatiquement et continuellement. L’ensemble des données accumulées sur cette expérience et d’autres expériences de type DMILS apporte une preuve solide que l’attention qu’une personne porte à une autre personne éloignée et isolée peut significativement activer ou calmer le système nerveux de celle-ci, en fonction de la nature des instructions données à celle qui l’observe.

 L’ESP lors du protocole ganzfeld

La technique du ganzfeld (« champ étendu ») a été développée pour atténuer le bruit du monde extérieur grâce à la génération d’un champ sensoriel doux et ne présentant aucun motif particulier. Dans une expérience ganzfeld typique, l’ « émetteur » et le « récepteur » télépathique sont isolés, le récepteur est placé dans l’état de ganzfeld et l’émetteur visualise un clip vidéo ou une image fixe qu’il doit envoyer mentalement au récepteur.

Le récepteur, dans l’état de ganzfeld, doit en permanence rapporter de vive voix tous les processus mentaux, à savoir images, pensées et sentiments. A la fin de la période d’émission, typiquement 20 à 40 minutes, le récepteur est sorti de l’état de ganzfeld et on lui présente quatre vidéos ou images dont l’une est la véritable cible qui a été visualisée par l’émetteur. Le récepteur essaie d’identifier la vraie cible sur la base de ce qu’il a éprouvé dans l’état de ganzfeld, ses perceptions lui servant d’indices pour découvrir quelle pourrait être l’image mentalement « envoyée ». En l’absence de télépathie, on peut espérer un taux de un taux de réussite de 25%. Les résultats de telles expériences, représentant actuellement environ 700 sessions individuelles, menées par environ deux douzaines d’investigateurs à travers le monde, et montrent que l’image cible est sélectionnée en moyenne dans 34% des essais. Ceci constitue un résultat très significatif, suggérant que la télépathie existe, du moins selon la définition opérationnelle donnée par ce type d’expérimentation.

Cependant, les résultats du Ganzfeld demeurent controversés suite à plusieurs publications de méta-analyses. Les résultats du Ganzfeld restent significatifs avec certains paramètres originaux, et non avec de nouveaux paramètres testés par les chercheurs.

 La vision à distance

L’utilisation de la technique de ganzfeld révèle qu’une information peut être échangée mentalement à partir du moment où le récepteur est placé dans un état de conscience altérée (le ganzfeld). L’expérience de vision à distance, dans l’une de ses nombreuses formes, évalue si une information peut être obtenue sans recourir à un état modifié de conscience et sans émetteur. Par exemple, dans un certain type d’expérience de vision à distance, un ensemble de plusieurs centaines de photographies est constitué. L’une d’elles est tirée aléatoirement par un tiers et sera la cible, mise de coté en un lieu éloigné. Le participant à l’expérience tente alors de dessiner ou de décrire cette photo. Ceci est répété pour disons un total de 7 essais. De nombreuses manières d’évaluer les résultats de ce test ont été développées, y compris quelques méthodes très élaborées. Une méthode courante (et simple) consiste à prendre le groupe des sept cibles et des sept réponses, à mélanger aléatoirement les cibles et les réponses et à demander à des juges indépendants d’apparier les cibles et les réponses du participant. S’il y a eu un réel transfert d’information, les réponses devraient être plus souvent en correspondance avec les cibles correctes dans les appariements proposés par les juges que dans les appariements aléatoires.

Plusieurs milliers de tels essais ont été menés par des douzaines d’expérimentateurs au cours des 25 dernières années, impliquant des centaines de participants. Les données accumulées indiquent fortement que de l’information concernant des photos, des scènes réelles et des événements peut être perçue. Quelques unes de ces expériences ont également été utilisées pour étudier avec succès la prémonition, en demandant au participant de décrire une photo qui ne sera tirée au hasard que dans le futur.

Note technique : méthodologies
La parapsychologie utilise des méthodes employées couramment dans d’autres disciplines scientifiques. Les études en laboratoire utilisent des méthodes provenant de la psychologie, de la biologie et des sciences physiques. La recherche de terrain utilise des méthodes provenant de la sociologie et de l’anthropologie. Il existe quantité de livres sur les méthodes de recherche dans ces domaines et nous n’essaierons pas de les résumer ici.
Ce qui est spécifique à la parapsychologie est le besoin de porter une attention toute particulière aux explications « conventionnelles ». Cela est nécessaire car nous avons défini les phénomènes psi comme des échanges d’information ne mettant pas en jeu des processus connus actuellement (i.e., conventionnels).
Par exemple, nous parlons d’ « ESP » quand des personnes ont connaissance de choses ayant lieu dans leur environnement sans qu’elles perçoivent d’information en voyant, en entendant, en touchant, en sentant ou par tout autre perception sensorielle connue et sans qu’elles puissent obtenir d’information par déduction logique.
Nous parlons de « PK » quand des systèmes physiques font preuve d’une réaction aux intentions des personnes et quand il n’y a aucun contact physique connu entre la personne et la « cible ». Des termes tels que « sans » et « inconnu » illustrent la problématique des descriptions des phénomènes psi.
C’est pourquoi une part importante de la recherche parapsychologique consiste à écarter les possibilités connues de biais sensoriels lors des protocoles de laboratoire et à s’en préoccuper soigneusement dans l’évaluation des comptes-rendus d’expériences.
Dans la recherche sur l’ESP, cela nécessite des connaissances sur la psychologie de la sensation, de la perception, de la mémoire, de la pensée et de la communication ainsi que sur la biologie et la physique de la sensation et du mouvement.
Dans les études sur la PK, il est important de connaître les caractéristiques physiques de la « cible », comment elle fonctionne et ce qui pourrait l’affecter. Dans les études de terrain et dans la plupart des études en laboratoire, il est important de savoir de quelle manière les personnes peuvent interagir entre elles. Bien entendu, il est beaucoup plus difficile d’écarter les explications conventionnelles dans les études de terrain qu’au laboratoire parce que vous ne pouvez pas préparer à l’avance les choses afin d’éliminer tout contact conventionnel entre les personnes et les « cibles ».
Et quand bien même tous les types de contact sont bien contrôlés ou éliminés, il reste toujours la possibilité que ce que nous observons ait pu survenir par hasard. Ainsi, l’apparente connaissance ESP qu’a une personne sur un événement distant pourrait n’être qu’une réponse à une devinette, réponse qui s’avère être en concordance avec la cible simplement par pur hasard. Ou encore ce qui ressemble à un effet PK sur un système physique pourrait n’être qu’une modification aléatoire au sein de ce système qui aurait simplement lieu au bon moment. Il est donc important de connaître les méthodes statistiques permettant d’évaluer avec quelle probabilité l’événement aurait pu survenir par hasard et pour décider quand il est suffisamment improbable pour qu’il soit plus raisonnable de penser qu’il y a eu réellement une forme de contact psi.
Parfois la recherche de terrain ne se préoccupe pas de savoir si les expériences rapportées par des personnes sont réellement des phénomènes psi mais pose des questions comme « Que rapportent les gens sur les expériences qu’ils considèrent comme des expériences psi ? », « En quoi le fait d’avoir vécu ces expériences influence leur vie ? » et « Les caractéristiques psychologiques ou culturelles des gens affectent-elles leur inclinaison à interpréter ces expériences en terme de psi ? ».
Cette recherche est clairement anthropologique, sociologique ou psychologique et ne nécessite pas le même type d’attention portée à l’élimination des explications conventionnelles. La valeur des méthodes de recherche de terrain tient en ce qu’elles permettent d’explorer les expériences effectivement rapportées par les gens. Ces expériences recouvrent les rêves prémonitoires, les expériences hors du corps, les impressions télépathiques, les auras, le souvenir de vies antérieures, les hantises et les poltergeists (« esprits frappeurs ») ainsi que les apparitions. La recherche sur ces questions fournit des informations sur l’incidence de ces expériences, leur phénoménologie et les facteurs démographiques et psychologiques qui leur sont associés.
Alors que la recherche de terrain et la recherche sur les cas spontanés sont moins techniques et parfois plus stimulantes à lire, il est sage d’éviter de conclure hâtivement quant à la nature du psi sur la base de cas individuels. De telles études examinent comment les gens rapportent leurs expériences et comment ils les pensent et non pas ce que sont réellement ces expériences. Cependant, dans la mesure où les études de cas se focalisent sur l’ « expérience brute », elles apportent une vision précieuse du psi qui fait souvent défaut aux expériences contrôlées en laboratoire. Les études de cas sont une opportunité pour découvrir la signification personnelle et la psychodynamique sous-jacente à ces expériences, ce qui peut en retour apporter des indications importantes sur les mécanismes possibles du psi.
Un objectif important de la recherche en laboratoire est de déterminer dans quelle mesure les expériences rapportées dans le cadre de la recherche de terrain et de la recherche sur les cas spontanés peuvent être vérifiées en utilisant les méthodes scientifiques actuelles. Lorsqu’elles s’avèrent vérifiables en laboratoire, le but majeur du travail en laboratoire se reporte souvent d’une recherche « orientée sur la preuve » vers une recherche « orientée sur le processus » dont l’objectif est de découvrir les mécanismes psychologiques, physiologiques et physiques de chaque phénomène.

13 – Critiques courantes à propos de parapsychologie

Les critiques constructives sont essentielles en science, et généralement les bienvenues auprès des chercheurs étudiant les facultés psi. Beaucoup de parapsychologues sont beaucoup plus sceptiques que ne l’imaginent la plupart des scientifiques, et les critiques les plus dures sont appréciées.

Toutefois, on peut regretter que beaucoup des critiques verbales à propos du psi ne sont pas de réelles critiques constructives. Cela dit, les critiques les plus acerbes, ou les plus agressives parfois émises par certains sceptiques sont souvent issues de positions inébranlables n’offrant pas des suggestions constructives, mais voulant imposer des preuves autoritaires de l’inexistence du PSI.

Généralement le public non scientifique croit que les discussions sceptiques à propos de l’existence du psi suivent les standards universitaires. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Les rhétoriques désobligeantes ou les attaques ad hominem apparaissent trop souvent. La parapsychologie et la manière dont la science aborde généralement les anomalies, est un thème fascinant mettant précisément en lumière l’aspect humain dans la démarche réelle de la science. POur en savoir plus à ce sujet, nous vous conseillons de consulter cet article de Dean Radin.

Première critique

les succès expérimentaux apparents sont actuellement dûs à des procédures peu rigoureuses, des chercheurs peu compétents, des erreurs méthodologiques, des comptes-rendus sélectifs, et des erreurs d’utilisation des statistiques. Par conséquent, la réalité des phénomènes PSI n’est pas communément admise dans le milieu scientifique.

Réponse : Cette critique est spécifiquement traitée par l’analyse des comptes-rendus expérimentaux. Le résultat de cette analyse démontre sans ambiguïté que les succès expérimentaux ne peuvent pas être justifiés par cette critique. Les recherches effectuées par des spécialistes scientifiques de Harvard démontrent que non seulement les meilleures recherches menées à ce jour respectent strictement la démarche scientifique, mais respectent aussi les protocoles les plus rigoureux de la science contemporaine, dans les sciences humaines et les sciences physiques. De plus, au cours du temps de nombreuses critiques ont été réfutées, et durant la dernière décennie, des protocoles répondant à des critiques méthodologiques ont été développés, prenant même en compte les possibilités de fraudes et de complicités, en incluant des expérimentateurs sceptiques.

Deuxième critique

Les phénomènes PSI violent les principes fondamentaux de la science, et sont donc impossibles.

Réponse : Il y a trente ans, cette critique pouvait être opposée aux revendications du psi. Actuellement, avec les avancées dans nombre de disciplines scientifiques, le monde scientifique change rapidement, et les frontières scientifiques sont constamment redéfinies. De plus, la quantité de données empiriques actuelles en parapsychologie ne permet pas de rejeter ces anomalies d’un revers de main. Cette critique n’est plus d’actualité, et tend à disparaître lentement. Etant donné le rythme d’évolution de la science actuelle, reléguer le PSI dans l’impossible apparaît au mieux imprudent, au pire incohérent.

Troisième critique

Il n’existe pas d’expérience reproductible en parapsychologie

Réponse : Quand les gens pensent à la réproductibilité de l’expérimentation, ils pensent généralement aux expérimentations similaires à celles conduites en physique élémentaire démontrant l’accélération de la pesanteur ou de simples réactions chimiques. De telles expérimentations, pour lesquelles les variables sont peu nombreuses, bien connues et tout-à-fait contrôlables, peuvent être réalisées par pratiquement n’importe qui, à tout moment, et elles fonctionnent. Mais soutenir ce niveau de reproductibilité n’est pas concevable en parapsychologie, ou, en l’occurrence, pour la plupart des sciences sociales ou pour les sciences du comportement. L’expérimentation psi comporte généralement plusieurs variables dont la plupart sont mal connues, et qui sont donc difficiles, voire impossibles à contrôler. Dans un tel contexte, les scientifiques abordent la notion de « reproductibilité » par la statistique, plutôt que par son sens commun qui restreint cette notion à « Si c’est réel, je dois pouvoir le faire à chaque fois que je le souhaite ».

Si on suppose que le psi n’existe pas, on peut s’attendre, par le hasard, jusqu’à 5% de « réussite » dans des expérimentations psi correctement menées (i.e. statistiquement significatives). Mais supposons que dans une expérimentation de 100 essais, on constate que 20 essais sont des succès. Il est extrêmement improbable que ces succès soient dus au hasard, et on peut supposer que le psi est apparu dans quelques essais. Cela veut également dire que pour un essai particulier, il y a 80% de chance qu’il soit un échec. Ainsi, si un sceptique essaie de répéter une expérimentation psi pour vérifier la réalité du phénomène, et que celle-ci soit un échec, il sera incorrect de prétendre, sur la base de ce seul essai, que le psi n’existe pas parce que non reproductible.

Une méthode communément admise pour mettre en évidence la répétabilité des expérimentations est la méta-analyse. Cette technique quantitative est communément utilisée dans les sciences sociales et médicales afin de regrouper les résultats d’expérimentations indépendantes. Dès 1985, cette technique a été appliquée à divers types d’expérimentations psi. Dans de nombreux cas, cette technique a indiqué que les résultats obtenus n’étaient pas dus à la chance, à des erreurs méthodologiques, des comptes-rendus sélectifs, ou d’autres explications « normales ». Ce qu’il en est résulté a été le psi, qui a pu être clairement reproduit dans plusieurs domaines, par des expérimentateurs indépendants.

14 – Pourquoi la parapsychologie est-elle si controversée ?

Malgré ses résultats conséquents et évidents, la parapsychologie reste controversée pour 3 raisons majeures :

Tout d’abord, les médias et une grande partie du public confondent souvent parapsychologie avec fantastique, croyances irrationnelles et histoires étranges. Cette confusion courante conduit beaucoup de scientifiques à envisager ce domaine comme dépourvu d’étude sérieuse, et à penser qu’il est inutile de perdre du temps à analyser ce qu’il représente réellement.

De plus, la compréhension profonde de la nature des preuves en parapsychologie n’est pas facile. Bien que les résultats obtenus par la méta-analyse sont importants et évidents, cette méthode n’est comprise que par les spécialistes. Pour ceux qui ne connaissent pas les statistiques ou qui ne leur font pas confiance (ce qui est un signe de méconnaissance), ces preuves ne sont pas très persuasives. Ces personnes vont alors chercher le miracle, le psi-au-milieu-de-la-figure, la preuve auto-suffisante, et ils vont trouver quantité d’anecdotes, mais aucune donnée scientifiquement admissible. Ils pourront alors considérer les propos tels que ceux de cette FAQ comme la preuve qu’on ignore de quoi il retourne, que tout ceci n’est que verbiage, et que les scientifiques restent indécis.

Notre réponse est simple : La preuve scientifique de l’existence de certaines formes de psi est très forte. En utilisant les mêmes critères que d’autres domaines scientifiques, on peut dire, avec un haut niveau de confiance, que le psi existe, et nous commençons à mieux l’appréhender et le comprendre.

En second lieu, si quelqu’un souhaite aborder l’étude de ce domaine, la plupart du travail intéressant est publié dans des revues spécialisées de circulation limitée. Elles peuvent être trouvées dans la plupart des librairies universitaires, mais souvent, il est nécessaire d’en obtenir des copies, ainsi que des compléments techniques auprès des auteurs. Cette FAQ a été produite pour répondre en partie à ce problème, et diffuser les références de diverses sources. (Cf. Où puis-je obtenir plus d’information ?)

En troisième lieu, beaucoup de monde est effrayé à l’idée que le psi puisse être une réalité. La peur du PSI peut arriver, par exemple, pour les raisons suivantes : Il est associé au diable, la magie ou la sorcellerie. Il suggère la perte des limites de la personnalité. Les gens pourraient lire vos pensées et connaître ainsi vos secrets (ou inconscients) fantasmes sexuels, vos pensées agressives ou pire. Si vous parlez de cela, les gens peuvent penser que vous êtes fou. Si vous pensez avoir vécu une expérience psi, vous pouvez être pris pour un fou. Avant vos six ans, vos parents ont fait obstacle à vos petites manifestations télépathiques. Envisager le psi ramène à de la superstition, qui serait un retour dangereux à la pensée magique primitive. L’ESP pourrait vous amener à connaître des choses à votre propos ou sur les autres – i.e., des accidents qui vont arriver, et des évènements dont vous pourriez vous sentir responsable pour les avoir connus avant qu’ils ne surviennent. Le psi pourrait perturber l’évolution personnelle, vos rapports au monde et aux autres. On peut donc envisager des processus subtiles pour répondre aux inhibitions culturelles.

15 – Les fantômes existent-ils ?

Le point de vue généralement adopté de nos jours est de considérer que les mystérieux effets physiques attribués historiquement aux fantômes (esprits désincarnés), tels que mouvements d’objets, sons étranges, odeurs énigmatiques, et défaillances des équipements électriques, sont des phénomènes de type poltergeist (voir ci-dessous). Les apparitions qui surviennent sans être accompagnées d’effets physiques sont par ailleurs considérées soit comme des effets psychologiques normaux (i.e. hallucinations) soit comme une information pouvant être authentiquement perçue grâce à une capacité psi.

16 – Les poltergeists existent-ils ?

Les poltergeists (de l’allemand « esprits frappeurs ») se manifestent en général par d’étranges effets électriques ou des mouvements d’objets inexpliqués. Il fut un temps où l’on pensait que ces phénomènes étaient les manifestations de fantômes, mais après des décennies d’enquête par des chercheurs, et notamment William G. Roll, il apparaît maintenant avec évidence que les poltergeists sont des manifestations PK produites par un ou plusieurs individus, souvent des adolescents perturbés. Le sigle « PKRS » signifiant « PK récurrentes spontanées » a été forgé pour décrire ce concept.

17 – Pourquoi les sujets psi ne peuvent-ils faire « sauter la banque » dans les casinos de Las Vegas ?

Le profit théorique des casinos sur certains jeux de hasard est bas, de l’ordre de 1%, dans les cas de bons joueurs. Ce qui signifierait qu’à long terme, un joueur se verrait restituer 99 cents pour chaque dollar misé. Si les joueurs frappent un bon coup, ils pourraient même gagner quelque argent. Mais en réalité, le profit des casinos, pour la plupart des jeux est plus grand, (de l’ordre de 25% pour les jeux de table), parce que les gens jouent rarement de façon logique et réinvestissent leurs gains. En outre, l’environnement des casinos est conçu, à dessein, pour être bruyant et plein de stimuli visuels qui déconcentrent le joueur. Donc, pour qu’un sujet psi puisse réaliser à long terme des gains substantiels, il lui faudra :

 (a) comprendre les stratégies utilisées pour chaque jeu choisi

 (b) jouer logiquement selon ces stratégies,

 (c) s’arrêter quand ils sont en tête (ou après avoir largement gagné)

 (d) jouer selon une intuition psi fiable et forte.

Sur le long terme les profits des casinos sont stables et de façon prédictive. Mais étant donné l’existence reconnue de l’effet psi, en principe un bon sujet psi (connaissant les jeux de casino) pourra gagner quelque argent. Par effets cumulatifs, beaucoup de personnes apliquant un psi faible, pourront être à l’origine de petites fluctuations dans les profits des casinos, mais vouloir objectiver cet effet impliquerait l’analyse d’une énorme quantité d’informations qui serait de plus bien difficile à obtenir.

18 – Est-ce que le channeling existe ?

Le channeling prétend que l’esprit d’un mort ou d’une quelconque entité désincarnée puisse parler ou agir par l’intermédiaire d’une personne sensitive. A la fin des années 1880, cela s’appelait médiumnité ; ces mêmes revendications de communication avec les esprits de décédés peuvent être retrouvées à travers l’histoire et dans la plupart des cultures. Certains chercheurs croient que les cas de prodiges exceptionnels, tels Mozart en musique ou Ramanuja en mathématiques, attestent de l’existence d’un authentique channeling.

Alors que certains des matériaux supposés provenir, à travers le channel, d’esprits de défunts, ou d’êtres d’autres mondes, est un non sens évident, d’autres oeuvres ont inspirées un grand nombre de peuples et servent de sources permanentes d’inspiration. Les religions révélées, certaines expériences visionnaires, par exemple, sont des versions de ces informations obtenues par channeling ou médiumnité. Quoiqu’il en soit, savoir si l’information provient d’une authentique source paranormale ou de l’inconscient du médium, est un éternel sujet de débat.

19 – Les effets spectaculaires, tels que la lévitation ou la torsion des cuillères, existent-ils ?

A travers l’histoire, ont été rapportés nombre d’événements spectaculaires : lévitations individuelles, matérialisations d’objets par des personnes saintes et sujets capables de bouger, de tordre ou de casser des objets sans les toucher.

Malheureusement, dans la plupart des cas, les sujets qui se réclament de telles capacités espérent aussi rentabiliser leurs « pouvoirs ». Du fait de grandes potentialités de fraude, et parce qu’il est relativement facile de créer des effets convaincants mimant à s’y méprendre des phénomènes paranormaux (par des tours de prestidigitation), il est difficile d’avoir une totale confiance dans la nature de ces effets psi majeurs. Il existe peu de cas d’authentiques mouvements apparents de petits objets, mais la question de l’existence d’un grand effet, ou macro-PK, se pose toujours.

20 – Où puis-je obtenir un diplôme ou un métier en parapsychologie ?

Nombre de personnes aimeraient étudier la Conscience Humaine, la parapsychologie, la psychologie transpersonnelle, ou l’ensemble de ces champs. Bien que ces disciplines soient d’un grand intérêt, le nombre de formations et de diplômes possibles dans ces domaines, sont curieusement très peu nombreux. On croit souvent qu’il y a des programmes d’études secondaires ou supérieures dans les universités ayant un laboratoire de parapsychologie, notamment à la Duke University. Et bien qu’on ne le sache pas toujours, les Universités de Harvard et de Stanford ont des membres chargés spécifiquement de recherche en parapsychologie (mais ils n’en font pas la publicité et la plupart des fonds disponibles pour le sujet ont été détournés vers d’autres buts).

Historiquement, le monde universitaire a considéré ces phénomènes psi avec une certaine gêne en raison de l’attrait du sensationnel que l’industrie du divertissement a entretenu autour de ce sujet, et des fréquentes et excessives revendications des tenants du Nouvel Âge. En conséquence, alors que des fonds ont été alloués pour la création de programmes et de cours, ils se sont trouvés bloqués pendant des années.

Actuellement, il n’existe pas en parapsychologie un seul enseignement universitaire reconnu, aux Etats-Unis. Cela ne veut pas dire qu’il n’existe pas de cours de parapsychologie, même dans des grandes universités ou que vous ne pouvez pas préparer un doctorat en sciences humaines centré sur la parapsychologie. Vous pouvez le faire, mais vous ne pouvez guère obtenir un diplôme reconnu spécifiquement dans ce domaine.

Aujourd’hui, la seule Université aux USA qui propose un enseignement effectif sur la Conscience – ce qui signifie dans ce cas l’étude d’une branche de la parapsychologie- est l’université du Nevada, Las Vegas. Des cours ponctuels en parapsychologie ont aussi été donnés sous les auspices de la récente Chaire Bigelow des Etudes sur la Conscience.

Cependant, de même que les intérêts des chercheurs à Harvard et à Stanford (et dans de nombreuses autres universités) se sont estompés à la mort de leurs bienfaiteurs, le destin éventuel de cette nouvelle Chaire est vraisemblablement d’être mise en veilleuse ou de disparaître.

En revanche, la Chaire aujourd’hui la plus connue, la plus pleinement dotée pour la recherche en parapsychologie, est la Koestler Chair de parapsychologie, au sein du Département de Psychologie, à l’Université d’Edimbourg, en Ecosse. Cette Chaire d’enseignement et de recherche, tenue par le Professeur Robert Morris jusqu’à son décès en 2004, a soutenu une douzaine d’étudiants dans l’obtention de leurs doctorats dans lesquels les sujets parapsychologiques avaient une place prépondérante. La plupart de ces diplômés ont maintenant des postes d’enseignement et de recherche dans les universités de Grande Bretagne.

Si votre intérêt pour la recherche sur la Conscience peut-être focalisé sur un de ses aspects relativement bien acceptés (par exemple la recherche sur le Biofeedback) vous pouvez trouver un professeur dans une grande université menant une recherche à laquelle vous pourrez participer.

Cherchez les références dans les Psychological Abstracts et dans Medline pour savoir qui fait une recherche dans ce domaine et dans quelles institutions ; vous pourrez alors les contacter. Si votre intérêt fondamental concerne spécifiquement la parapsychologie, les choses deviennent plus difficiles. Vous pouvez déjà oublier toutes les institutions officielles si vous désirez sérieusement atteindre un niveau professionnel dans ce domaine.

En ce qui concerne une carrière, vous devez réaliser que la parapsychologie est considérée comme « marginale » par le courant officiel et principal de la psychologie, au moins aux USA. Si votre but est de faire carrière dans une grande université, avec plein de temps pour la recherche, alors, quelque soit votre diplôme, s’il est centré sur la parapsychologie, il ne sera pas regardé avec bienveillance (pour ne pas dire plus). La situation est heureusement radicalement différente dans certains pays européens, et spécifiquement en Angleterre et en Allemagne, où la parapsychologie est très vite devenue un sujet d’étude respectable pour le monde universitaire.

La plupart des parapsychologues (nous entendons par là des scientifiques professionnels aguerris et non des « enquêteurs sur le paranormal ») vivent en général d’un enseignement classique ou font un autre travail conventionnel. Seules 30 ou 40 personnes dans le monde entier sont employées à plein temps en tant que chercheurs dans ce domaine, et très peu d’entre eux ont des salaires raisonnables. Les chances de trouver un travail intéressant sont infiniment petites, bien que, comme nous l’avons déjà dit, la situation en Europe soit meilleure qu’aux USA. Si vous êtes tellement convaincu que cela n’est pas de nature à vous arrêter, bravo !

La plupart des étudiants résolvent le problème de vouloir les avantages offerts par un poste officiel et reconnu dans une grande université, sans avoir à renier leur intérêt pour la parapsychologie, en fréquentant une école connue (où ils restent sagement discrets sur leurs intérêts les plus profonds). Ils apprennent comment conduire une recherche dans une discipline officiellement acceptée, obtiennent leurs diplômes, rejoignent tranquillement la PA et se mettent à lire les journaux parapsychologiques fondamentaux. Cela ne satisfera pas la passion de l’étudiant, mais, répétons-le, beaucoup de chercheurs académiques ne considèrent toujours pas ce sujet comme digne d’étude.

Il y a quelques exceptions : les études psychologiques et sociologiques sur la croyance dans les phénomènes psychiques sont des sujets de recherche marginaux mais acceptables, telles les études anthropologiques concernant les rites et pratiques psi dans les sociétés indigènes.

Poursuivre une carrière parapsychologique requiert :



 (1) de fortes capacités à entreprendre,

 (2) une grande persévérance, de la créativité, et des capacités de ressourcement,

 (3) une solide formation dans l’un des courants principaux des sciences ou des disciplines classiques.

 (4) la capacité de reconnaître mais non de se soumettre aux exigences de la sagesse conventionnelle et du dogme établi.

Ce n’est pas une piste de carrière pour les cœurs sensibles ou pour les esprits conventionnels.

L’avantage de la parapsychologie est d’être comme d’autres sciences frontières une discipline de défi avec une grande quantité d’espace pour des idées créatives et l’exploration et pour y faire des découvertes significatives pour l’amour de l’art. Si vous espérez des solutions rapides à des problèmes faciles ou des réponses absolues à des réponses claires, alors la parapsychologie n’est vraiment pas pour vous. Mais si vous vous réjouissez d’explorer tout le spectre du potentiel humain et de pousser votre talent créatif jusqu’à ses limites extrêmes, alors il n’y a pas de meilleure discipline que la parapsychologie.

Pour plus d’informations sur les institutions offrant des études avancées, ou des crédits en parapsychologie ou dans des domaines avoisinants, voir :



 Association for Transpersonal Psychology

 Common Boundary

 Department of Consciousness Studies, JFK University

 The Union Institute

 Rhine Research Center, summer study program

 Institute of Transpersonal Psychology

 California Institute of Integral Studies

 American Society for Psychical Research

 The Parapsychology Foundation

 Franklin Pierce College

 Saybrook Institute

 University of Edinburgh, Edinburgh, Scotland (UK). The Koestler Parapsychology Unit

 University of Hertfordshire, Hatfield, England (UK). The Parrott-Warrick Research Unit

 University of Amsterdam, The Netherlands, Department of Psychology

 University of Nevada, Las Vegas, Bigelow Chair of Consciousness Studies

21 – Où puis-je trouver des centres de recherche actifs en parapsychologie ?



 Anomalous Cognition Program, Université d’Amsterdam, Hollande,

 Laboratoire des Sciences cognitives, Palo Alto, CA,

 Laboratoire de Recherche sur la conscience, Palo Alto, CA,

 Département de Psychologie, Université de Hertfordshire, ROYAUME-UNI,

 Eotvos Lorand Université de Budapest, Hongrie,

 Division of Psychiatry, University of Virginia, USA

 Institute for Parapsychology, Rhine Research Center, Durham, NC, USA

 Mind-Matter Unification Project, Cambridge University, UK

 Koestler Parapsychology Unit, University of Edinburgh, Scotland

 PEAR Laboratory, Princeton Engineering Anomalies Research Lab, Princeton University, Princeton, NJ, USA

 Institut für Grenzgebiete der Psychologie und Psychohygiene, Freiburg i. Br., Germany

22 – Qui sont les principaux co-auteurs de cette FAQ ?



 Editor, Dean Radin, Ph.D., Consciousness Research Laboratory, Palo Alto, CA, USA

 Carlos Alvarado, MS., University of Edinburgh, Scotland

 Dick Bierman, Ph.D., Anomalous Cognition, University of Amsterdam

 Topher Cooper, BSc., Voice Processing Corporation, Cambridge, MA, USA

 Edwin May, Ph.D., Cognitive Sciences Laboratory, Palo Alto, CA, USA

 Roger Nelson, Ph.D., PEAR Laboratory, Princeton University, Princeton, NJ, USA

 Ephraim Schechter, Ph.D., Durham, NC, USA

 James Spottiswoode, BSc., James Spottiswoode & Assoc., CA

 Charles Tart, Ph.D., University of California, Davis (Emeritus), CA, USA

Les co-auteurs de cette FAQ y expriment leurs opinions personnelles et pas nécessairement les positions officielles des organismes/instituts/universités pour lesquels ils travaillent.