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Quelles sont aujourd’hui les principales expériences psi ?

Quelles sont aujourd’hui les principales expériences psi ?

A la suite de livres populaires et de représentations de la parapsychologie dans des films comme « Ghostbusters », de nombreuses personnes présument qu’aujourd’hui les expérimentateurs psi utilisent principalement les bien connues cartes ESP. Il s’agit d’un jeu de 25 cartes, avec cinq répétitions de cinq cartes figurant des symboles de carré, cercle, ligne ondulée, croix ou étoile. Ce type de cartes a été utilisé intensivement dans les premières expériences psi, principalement par J. B. Rhine et ses collègues des années 1930 aux années 1960. Les cartes ESP ont fourni une preuve convainquante de l’ESP mais elles sont aujourd’hui rarement utilisées par les professionnels.

Quatre des expériences actuelles les plus répandues et les plus convainquantes sont :

La psychokinèse sur générateurs de nombres aléatoires

L’avènement de l’électronique et des technologies informatiques a permis aux chercheurs de développer des expériences hautement automatisées pour étudier l’interaction entre l’esprit et la matière. Dans une telle expérience, un Générateur de Nombres Aléatoires (« GNA » ou « RNG ») utilisant le bruit électronique ou une source radioactive produit un flot de données qui est enregistré et analysé par un ordinateur.

Dans une expérience GNA typique, un sujet tente d’influencer mentalement la distribution des nombres aléatoires. En général le protocole expérimental est fonctionnellement équivalent à celui qui consisterait à obtenir plus de « faces » que de « piles » dans un jeu de pile ou face. Bien entendu l’expérience utilisant l’électronique présente de nombreux avantages sur la recherche antérieure, en ce qui concerne les pièces ou les dés pipés. Dans l’expérience GNA, une grande flexibilité se combine avec un contrôle scientifique soigné et une acquisition des données à vitesse élevée.

Une méta-analyse de l’ensemble des données, publiée en 1989, a pris en compte 800 expériences réalisées par plus de 60 chercheurs sur la période des 30 années précédentes. L’amplitude de l’effet s’est révélée très faible mais remarquablement conséquente, se traduisant globalement par une déviation statistique de 15 fois l’écart type en comparaison de ce qui aurait pu être obtenu par simple hasard. Sur la base des données obtenues, la probabilité de n’avoir aucun effet psi était de moins de un sur un milliard, ce qui vérifie ainsi que la conscience humaine peut effectivement affecter le comportement d’un système physique aléatoire. En outre, l’amélioration significative de la qualité des expériences au cours du temps ne s’est pas corrélée avec une baisse de l’amplitude de l’effet, au contraire de ce que voudrait prétendre une critique sceptique fréquente mais non fondée.

La PK sur organismes vivants

Aussi appelée bio-PK ; plus récemment quelques chercheurs y font référence en terme d’ « interactions mentales directes avec les organismes vivants » (DMILS). La possibilité de mesurer les fonctions internes du corps, en particulier l’activité du système nerveux par électroencéphalogramme, et les techniques de « biofeedback » (consistant à visualiser sa propre activité biologique ou celle d’un tiers) ont permis de se demander si les systèmes biologiques peuvent également être affectés par l’intention d’une manière semblable à la PK sur GNA.

Une expérience DMILS particulièrement réussie est celle s’intéressant au « sentiment d’être observé » communément rapporté. L’ « observateur » et l’ « observé » sont isolés en des lieux différents et on demande périodiquement à l’observateur de fixer simplement du regard l’observé par l’intermédiaire d’un système vidéo. Pendant ce temps l’activité du système nerveux de l’observé est enregistrée automatiquement et continuellement. L’ensemble des données accumulées sur cette expérience et d’autres expériences de type DMILS apporte une preuve solide que l’attention qu’une personne porte à une autre personne éloignée et isolée peut significativement activer ou calmer le système nerveux de celle-ci, en fonction de la nature des instructions données à celle qui l’observe.

L’ESP lors du protocole ganzfeld

La technique du ganzfeld (« champ étendu ») a été développée pour atténuer le bruit du monde extérieur grâce à la génération d’un champ sensoriel doux et ne présentant aucun motif particulier. Dans une expérience ganzfeld typique, l’ « émetteur » et le « récepteur » télépathique sont isolés, le récepteur est placé dans l’état de ganzfeld et l’émetteur visualise un clip vidéo ou une image fixe qu’il doit envoyer mentalement au récepteur.

Le récepteur, dans l’état de ganzfeld, doit en permanence rapporter de vive voix tous les processus mentaux, à savoir images, pensées et sentiments. A la fin de la période d’émission, typiquement 20 à 40 minutes, le récepteur est sorti de l’état de ganzfeld et on lui présente quatre vidéos ou images dont l’une est la véritable cible qui a été visualisée par l’émetteur. Le récepteur essaie d’identifier la vraie cible sur la base de ce qu’il a éprouvé dans l’état de ganzfeld, ses perceptions lui servant d’indices pour découvrir quelle pourrait être l’image mentalement « envoyée ». En l’absence de télépathie, on peut espérer un taux de un taux de réussite de 25%. Les résultats de telles expériences, représentant actuellement environ 700 sessions individuelles, menées par environ deux douzaines d’investigateurs à travers le monde, et montrent que l’image cible est sélectionnée en moyenne dans 34% des essais. Ceci constitue un résultat très significatif, suggérant que la télépathie existe, du moins selon la définition opérationnelle donnée par ce type d’expérimentation.

Cependant, les résultats du Ganzfeld demeurent controversés suite à plusieurs publications de méta-analyses. Les résultats du Ganzfeld restent significatifs avec certains paramètres originaux, et non avec de nouveaux paramètres testés par les chercheurs.

La vision à distance

L’utilisation de la technique de ganzfeld révèle qu’une information peut être échangée mentalement à partir du moment où le récepteur est placé dans un état de conscience altérée (le ganzfeld). L’expérience de vision à distance, dans l’une de ses nombreuses formes, évalue si une information peut être obtenue sans recourir à un état modifié de conscience et sans émetteur. Par exemple, dans un certain type d’expérience de vision à distance, un ensemble de plusieurs centaines de photographies est constitué. L’une d’elles est tirée aléatoirement par un tiers et sera la cible, mise de coté en un lieu éloigné. Le participant à l’expérience tente alors de dessiner ou de décrire cette photo. Ceci est répété pour disons un total de 7 essais. De nombreuses manières d’évaluer les résultats de ce test ont été développées, y compris quelques méthodes très élaborées. Une méthode courante (et simple) consiste à prendre le groupe des sept cibles et des sept réponses, à mélanger aléatoirement les cibles et les réponses et à demander à des juges indépendants d’apparier les cibles et les réponses du participant. S’il y a eu un réel transfert d’information, les réponses devraient être plus souvent en correspondance avec les cibles correctes dans les appariements proposés par les juges que dans les appariements aléatoires.

Plusieurs milliers de tels essais ont été menés par des douzaines d’expérimentateurs au cours des 25 dernières années, impliquant des centaines de participants. Les données accumulées indiquent fortement que de l’information concernant des photos, des scènes réelles et des événements peut être perçue. Quelques unes de ces expériences ont également été utilisées pour étudier avec succès la prémonition, en demandant au participant de décrire une photo qui ne sera tirée au hasard que dans le futur.

Note technique : méthodologies
La parapsychologie utilise des méthodes employées couramment dans d’autres disciplines scientifiques. Les études en laboratoire utilisent des méthodes provenant de la psychologie, de la biologie et des sciences physiques. La recherche de terrain utilise des méthodes provenant de la sociologie et de l’anthropologie. Il existe quantité de livres sur les méthodes de recherche dans ces domaines et nous n’essaierons pas de les résumer ici.
Ce qui est spécifique à la parapsychologie est le besoin de porter une attention toute particulière aux explications « conventionnelles ». Cela est nécessaire car nous avons défini les phénomènes psi comme des échanges d’information ne mettant pas en jeu des processus connus actuellement (i.e., conventionnels).
Par exemple, nous parlons d’ « ESP » quand des personnes ont connaissance de choses ayant lieu dans leur environnement sans qu’elles perçoivent d’information en voyant, en entendant, en touchant, en sentant ou par tout autre perception sensorielle connue et sans qu’elles puissent obtenir d’information par déduction logique.
Nous parlons de « PK » quand des systèmes physiques font preuve d’une réaction aux intentions des personnes et quand il n’y a aucun contact physique connu entre la personne et la « cible ». Des termes tels que « sans » et « inconnu » illustrent la problématique des descriptions des phénomènes psi.
C’est pourquoi une part importante de la recherche parapsychologique consiste à écarter les possibilités connues de biais sensoriels lors des protocoles de laboratoire et à s’en préoccuper soigneusement dans l’évaluation des comptes-rendus d’expériences.
Dans la recherche sur l’ESP, cela nécessite des connaissances sur la psychologie de la sensation, de la perception, de la mémoire, de la pensée et de la communication ainsi que sur la biologie et la physique de la sensation et du mouvement.
Dans les études sur la PK, il est important de connaître les caractéristiques physiques de la « cible », comment elle fonctionne et ce qui pourrait l’affecter. Dans les études de terrain et dans la plupart des études en laboratoire, il est important de savoir de quelle manière les personnes peuvent interagir entre elles. Bien entendu, il est beaucoup plus difficile d’écarter les explications conventionnelles dans les études de terrain qu’au laboratoire parce que vous ne pouvez pas préparer à l’avance les choses afin d’éliminer tout contact conventionnel entre les personnes et les « cibles ».
Et quand bien même tous les types de contact sont bien contrôlés ou éliminés, il reste toujours la possibilité que ce que nous observons ait pu survenir par hasard. Ainsi, l’apparente connaissance ESP qu’a une personne sur un événement distant pourrait n’être qu’une réponse à une devinette, réponse qui s’avère être en concordance avec la cible simplement par pur hasard. Ou encore ce qui ressemble à un effet PK sur un système physique pourrait n’être qu’une modification aléatoire au sein de ce système qui aurait simplement lieu au bon moment. Il est donc important de connaître les méthodes statistiques permettant d’évaluer avec quelle probabilité l’événement aurait pu survenir par hasard et pour décider quand il est suffisamment improbable pour qu’il soit plus raisonnable de penser qu’il y a eu réellement une forme de contact psi.
Parfois la recherche de terrain ne se préoccupe pas de savoir si les expériences rapportées par des personnes sont réellement des phénomènes psi mais pose des questions comme « Que rapportent les gens sur les expériences qu’ils considèrent comme des expériences psi ? », « En quoi le fait d’avoir vécu ces expériences influence leur vie ? » et « Les caractéristiques psychologiques ou culturelles des gens affectent-elles leur inclinaison à interpréter ces expériences en terme de psi ? ».
Cette recherche est clairement anthropologique, sociologique ou psychologique et ne nécessite pas le même type d’attention portée à l’élimination des explications conventionnelles. La valeur des méthodes de recherche de terrain tient en ce qu’elles permettent d’explorer les expériences effectivement rapportées par les gens. Ces expériences recouvrent les rêves prémonitoires, les expériences hors du corps, les impressions télépathiques, les auras, le souvenir de vies antérieures, les hantises et les poltergeists (« esprits frappeurs ») ainsi que les apparitions. La recherche sur ces questions fournit des informations sur l’incidence de ces expériences, leur phénoménologie et les facteurs démographiques et psychologiques qui leur sont associés.
Alors que la recherche de terrain et la recherche sur les cas spontanés sont moins techniques et parfois plus stimulantes à lire, il est sage d’éviter de conclure hâtivement quant à la nature du psi sur la base de cas individuels. De telles études examinent comment les gens rapportent leurs expériences et comment ils les pensent et non pas ce que sont réellement ces expériences. Cependant, dans la mesure où les études de cas se focalisent sur l’ « expérience brute », elles apportent une vision précieuse du psi qui fait souvent défaut aux expériences contrôlées en laboratoire. Les études de cas sont une opportunité pour découvrir la signification personnelle et la psychodynamique sous-jacente à ces expériences, ce qui peut en retour apporter des indications importantes sur les mécanismes possibles du psi.
Un objectif important de la recherche en laboratoire est de déterminer dans quelle mesure les expériences rapportées dans le cadre de la recherche de terrain et de la recherche sur les cas spontanés peuvent être vérifiées en utilisant les méthodes scientifiques actuelles. Lorsqu’elles s’avèrent vérifiables en laboratoire, le but majeur du travail en laboratoire se reporte souvent d’une recherche « orientée sur la preuve » vers une recherche « orientée sur le processus » dont l’objectif est de découvrir les mécanismes psychologiques, physiologiques et physiques de chaque phénomène.