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Le psi et la police

Le psi et la police

A l’occasion du projet Vigi-Psi, l’IMI se propose d’enrichir votre documentation sur les rapports des phénomènes psi et de l’enquête policière.


Peu d’ouvrages traitent de manière vraiment documentée de la question de l’utilisation des voyants lors d’affaires judiciaires. Citons cependant deux études dignes d’attention :

The Blue Sense: Psychic Detectives and Crime
par Arthur Lyons et Marcello Truzzi
1991, New York, The Mysterious Press

Les yeux du miracle : Croiset le clairvoyant
par J.H. Pollack, Ed. Planète, Coll. « Présence Planète », 1965

En revanche, de nombreux articles et études ont été consacrés au sujet, publiés aussi bien dans des magazines grand public que dans des revues spécialisées à comité de lecture. On retiendra :

« Le rôle éventuel de l’intention, de l’attention et de l’attente dans la vision à distance« 

Par Joseph W. McMoneagle & Edwin C. May, Laboratories for Fundamental Research, Palo Alto
Etude présentée lors du congrès annuel de la Parapsychological Association, à Vienne, en 2004 :

« Joseph W. McMoneagle a participé à 44 démonstrations de vision à distance devant des caméras. 35 d’entre elles ont été considérées comme des succès, c’est-à-dire que si elles avaient fait l’objet de jugements par les méthodes en aveugle habituelles, elles auraient facilement été placé en première place. »

« ESPD Blue« 
par Stephan A. Schwartz, Cognitive Science Laboratory

Cet article, paru en en décembre 1998 dans la revue américaine Intuition Magazine , recense quelques cas étonnants de prédictions en cours d’enquêtes criminelles.

« Can spychics really help solve criminal cases? »
par Bruce Walstad, PACC
http://pac-c.org/police%20&%20psychics.htm

Un membre de l’assocation américaine Professionals Against Confidence Crime rend compte d’un sondage réalisé en 1993 auprès de 263 agents de police. Au-delà des conclusions sceptiques de l’auteur, on notera que 13,5% des sondés ont répondu oui à la question : « Les informations données par le voyant (psychic) ont-elles été d’une quelconque utilité lors de l’enquête ? », et que et que 35% ont répondu qu’ils seraient prêts à utiliser l’aide d’un voyant.


Enfin quelques ouvrages ne traitant pas centralement du sujet présentent quelques cas vraiment remarquables :

Le cas du médium Powell

in Sciences occultes et physiologie psychique, ouvrage par Edmond Dupouy, 1898, Ed. Société d’édition scientifique, p.161-165

L’affaire se déroule en 1898, lors d’une séance de démonstration du médium américain Powell, à Philadelphie : à la manière d’Alexis Didier (cf. ci-dessous), ce médium opère en plaçant sur son front des petits rouleaux contenant des noms de personnes qu’il ne connaît pas. Une dame avait préparé un rouleau à soumettre au médium, sans avoir à le rencontrer directement. Elle avait fait appel à une tierce personne, elle-même messagère ignorante du contenu du message. Celui-ci se réduisait à un nom : « Mrs Sallie Laner ». Powell plaça le rouleau sur son front, se mit à pâlir puis s’effondra en arrière. Il se releva et, d’une voix faible, raconta l’histoire de Sallie Laner à la première personne, comme s’il parlait à sa place : Mrs Laner a été retrouvée morte quelques jours auparavant, mais contrairement à ce que l’on croyait jusque-là, elle ne s’était pas suicidée ; elle avait été assassinée par son propre mari. Quelques jours plus tard, le mari fut effectivement arrêté pour ce meurtre. (Edmond Dupouy se fonde sur un article de la revue « Cleveland Paindealer » de Philadelphie)


Le cas d’Etienne Lerasle

in La connaissance supranormale – Etude expérimentale, Eugène Osty, Ed. Exergue, juin 2000, p.162
(Première édition chez Alcan en 1922).

Etienne Lerasle, un homme de 82 ans, a disparu le 2 mars 1914 à Cours-les-Barres (Cher), après avoir quitté la maison de son fils. Les gens du village ont fouillé les environs et sur la demande du maire, 80 hommes ont exploré méthodiquement la forêt, sans succès. Les plans d’eau ont été fouillés.

Le régisseur du châtelain local fait alors appel à E. Osty qui soumet le problème à une voyante parisienne, Mme Morel. On remet à la voyante un foulard appartenant au disparu. A ce moment, E. Osty ne connait que les informations suivantes : il s’agit d’un vieillard de 82 ans, marchant un peu penché.

Lors d’une première séance de voyance, Mme Morel a la conviction que l’homme avait le cerveau perturbé et a voulu mourir. Il s’est enfoncé dans des petits sentiers et git maintenant, mort, pas très loin de la maison, dans un endroit avec de l’eau, un bloc de pierre, de gros arbres, une cabane. Elle décrit la personne : chauve, nez très long, lèvres pendantes, figure ridée, front très lisse, étendu sur le côté droit, une jambe repliée.

Les informations sont communiquées à la famille. La description du disparu paraît correcte mais les informations ne sont d’aucun secours : il y a de l’eau et des arbres partout, on ne connaît pas de rochers dans les environs.

Une deuxième séance a lieu, avec plus de détails, mais toujours insuffisants pour situer l’endroit précisément. A la troisième séance, le 6 avril, la voyante revoit très exactement l’itinéraire emprunté par le disparu : il quitte la maison de son fils, se dirige vers de grands bâtiments, arrive au carrefour de trois chemins, il hésite, prend d’abord une direction puis revient au carrefour, prend le chemin de gauche, passe une palissade et aussitôt rentre dans le bois à gauche par un petit sentier peu apparent. On fouille alors le morceau de taillis en suivant le cours d’eau. Le corps est découvert, exactement tel que l’avait décrit la voyante, les vêtements correspondent à la description, ainsi qu’un mouchoir à grands carreaux que la voyante avait mentionné. Le décor est aussi rigoureusement identique, sauf qu’il n’y a pas de bloc de pierre mais une énorme souche d’arbre recouverte de mousse.


Un cas de clairvoyance étudié par William James

in Etudes et réflexions d’un psychiste, par William James, Payot, 1924.

William James (le « père » de la psychologie aux Etats-Unis), expose ce cas dans un article des Proceedings of the ASPR, en 1907. Il y donne notamment les témoignages sur l’honneur des différents acteurs du fait divers : la personne ayant eu la prémonition pendant son sommeil, son mari, la famille de la disparue, le pompier qui a retrouvé son corps selon les précisions contenues dans le rêve, etc.

Extrait des p.141-161 :

L’intéressant cas de clairvoyance qui suit, contrôlé par W. James, a paru dans les Comptes Rendus de la Société américaine des recherches psychiques en 1907 (vol.1, part.2).

Ce cas qui relate la découverte du cadavre d’une noyée sur les indications d’une clairvoyante, m’a été rapporté, pour être publié, par le Dr Harris Kennedy, de Roxbury, cousin de ma femme. Il eut dû être publié dès 1899. Le Dr Kennedy (dont le frère habitait Lebanon au moment de cet événement) recueillit les dépositions des témoins quand l’affaire était encore toute récente, et le retard n’a rien ajouté aux données qui pût modifier notre jugement.


Deux cas concernant le voyant Alexis Didier

in Alexis Didier, un voyant prodigieux
Bertrand Méheust, Ed. Les Empêcheurs de Penser en Rond, 2003

Extrait du livre, p.141 et suivantes :

Alexis a également à son actif la découverte de plusieurs noyés. Les récits de cette sorte sont intéressants, parce qu’ils sont moins suspects de compérage ou d’arrière-plans troubles, que les affaires liées à de l’argent, qui abondent dans le corpus alexien, et parce que, dans ces histoires, l’évidence matérielle est incontestable. En 1854, M. A***, un banquier, vient consulter Alexis à propos de la disparition récente de son fils.

« Vous avez dû remarquer, lui déclare le somnambule, que depuis près d’un mois, votre fils était triste, taciturne même. – C’est vrai, répondit M. A***. – C’est que, voyez-vous, déjà à cette époque, il avait conçu le projet d’en finir avec la vie ; il vient de mettre son projet à exécution ; je vois son corps dans la Seine, non loin de Passy, en face de l’île des Cygnes ; allez à cet endroit, et vous l’y retrouverez. »

Le banquier sortit inquiet, mais pas très convaincu, car son fils n’avait disparu que depuis la veille. Mais ce dernier ne rentre pas au domicile familial. Un mois plus tard des bateliers, en train de pêcher dans la Seine, trouvent son corps, en face du village de Suresne.

Ici, la localisation n’est pas très précise, il peut s’agir d’un (sérieux) coup de chance. Mais, dans d’autre cas, Alexis a localisé avec précision le corps du noyé. L’un de ces cas nous a été rapporté par André-Saturnin Morin, un juriste qui fut un des proches d’Alexis, et en même temps un des compagnons de route les plus fiables du somnambule. La date n’est malheureusement pas connue avec certitude, on peut la situer vers 1856 ou 1857.

M. Bonnet, cultivateur à La Noue, commune d’Ancilly, près de Chartres, tombe dans la dépression à la suite de problèmes familiaux. Un jour, il se rend à Maintenon mais ne rentre pas à son domicile. Ses proches s’inquiètent. On fait des recherches dans la rivière, mais en vain. Un commerçant de Chartres, M. Ossude, monte alors à Paris avec une casquette du disparu et va trouver le somnambule Alexis. Celui-ci déclare que cette personne est noyée dans la rivière qui passe près de Maintenon, qu’il voit son corps, tout habillé, sous l’eau, retenu par des troncs d’arbres abattus. Comme le consultant insiste pour savoir s’il s’agit bien de l’homme que l’on recherche, Alexis donne une précision inattendue: il n’y a pas de doute, car le noyé n’a pas de gros orteil à l’un de ses pieds. M. Ossude ignorait cette particularité. Le commerçant rentre au village pour rendre compte de l’entrevue. Les parents de l’agriculteur lui confirment le détail du gros orteil; on fait de nouvelles recherches, et l’on trouve effectivement le corps du disparu, tout habillé, et engagé sous des troncs d’arbres, comme Alexis l’avait annoncé. Morin a recueilli tous ces détails de M. Ossude lui-même. Nous sommes ici devant un de ces cas dont il a dû se perdre quantité; il ne nous serait pas parvenu si Morin n’avait pas rencontré le commerçant de Chartres.