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Compte-rendu Congrès EuroPA 2007

Compte-rendu Congrès EuroPA 2007

Les participants au congrès EuroPA 2007
Introduction

L’Euro-PA est l’occasion pour les scientifiques et les universitaires travaillant dans le champ de la parapsychologie scientifique de présenter l’état actuel de leurs recherches. Chacun d’entre eux présente durant quinze minutes les grandes lignes de ses travaux, lesquels sont ensuite discutés pendant une demi-heure. Ce type de présentation laisse une large place aux remarques et critiques de l’assemblée.

L’Euro-PA 2007 s’est déroulé dans la banlieue parisienne au sein d’un centre de congrès Port-Royal. Organisé par l’Institut Metapsychique International (IMI), il a été l’occasion pour plusieurs étudiants du Groupe Etudiants de l’IMI et de membres du Comité Directeur de l’Institut de présenter leurs recherches. Afin de ne pas rendre ce compte rendu trop indigeste, la précision des résultats statistiques n’a pas toujours été spécifiée. Nous laissons les lecteurs se référer aux publications de ces recherches, existantes ou futures, pour de plus amples détails.

Vendredi

Le congrès débuta le vendredi en fin d’après-midi. Déborah DELANOY, professeur de psychologie à l’université de Northampton et présidente de la Society for Psychical Research (SPR), ouvrit le congrès par un résumé des recherches présentées lors du dernier congrès de la Parapsychological Association, au mois d’août, à Halifax en Nouvelle-Écosse (Canada).

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Caroline WATT, professeur de psychologie à l’université d’Edimbourg au sein de la Koestler Parapsychology Unit (KPU), présenta une revue de 96 recherches d’undergraduate students effectuées à l’université d’Edimbourg et supervisées par quatre enseignants en psychologie du KPU. La plupart de ces projets (75 %) ont été dirigés par Robert Morris, professeur de psychologie et titulaire de la chaire Koestler, jusqu’à son décès soudain en août 2004. Environ 40 % de ces étudiants ont effectué une recherche impliquant une tâche psi et 29 % de ces recherches ont obtenu des effets. Les meilleurs résultats ont été obtenus lors des protocoles à choix libre avec les paramètres suivants chez les sujets : croyance au psi, créativité, méditation, expériences psi antérieures.
Cette présentation suscita un premier débat concernant les travaux d’étudiants en parapsychologie. Faut-il indiquer aux étudiants le choix du sujet ou faut-il les laisser libres d’en élaborer un eux-mêmes ? Selon Dick BIERMAN, il faut proposer des consignes précises mais il y a toujours 10% à 15% d’étudiants brillants qui proposent une recherche originale et pertinente et qui n’en tiennent donc pas compte. Une autre difficulté provient du fait qu’il est nécessaire, afin de mettre en place une expérience de qualité, d’avoir derrière soi une longue expérience de la recherche. Cette difficulté pourrait conduire, selon Walter von LUCADOU, à une certaine frustration de la part de certains étudiants. Cependant, cette frustration est compensée par l’intérêt suscité chez les étudiants par ce champ de recherche. De façon plus générale, plusieurs universitaires ont émis l’idée de mettre en place une base de données d’expériences facilement reproductibles par des étudiants.

Cette première présentation laissa la place à une table ronde à propos des perspectives historiques de la parapsychologie. Renaud EVRARD, psychologue clinicien, étudiant en Master Recherche de psychologie clinique et membre du Groupe Etudiants de l’IMI, présenta un travail historique portant sur René SUDRE. Ancien membre de l’IMI, journaliste scientifique reconnu pour son travail de vulgarisation scientifique et co-fondateur du Syndicat national des journalistes, René SUDRE fut longtemps un proche collaborateur de l’IMI avant de travailler en lien étroit avec de nombreux organismes étrangers suite à une scission avec l’Institut. SUDRE était connu pour ses critiques des interprétations spirites des phénomènes métapsychiques, ce qui ne fut pas sans lien avec ses oppositions avec le mécène fondateur de l’IMI, Jean MEYER. SUDRE publia également en 1953 un ouvrage remarquable faisant le point sur les recherches parapsychologiques de son époque. Traduit dans de nombreuses langues, ce Traité de parapsychologie eut une large incidence sur la communauté parapsychologique.

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A cette première présentation historique s’ajouta le travail d’Eberhard BAUER, PhD en psychologie et directeur de plusieurs départements de l’Institut für Grenzgebiete der Psychologie und Psychohygiene (IGPP) à Fribourg. BAUER présenta la situation de la parapsychologie en Allemagne durant le troisième Reich. Une analyse historique des données sur la question démontre l’attitude ambiguë des dignitaires du troisième Reich qui décidèrent de renvoyer la plupart des universitaires travaillant en parapsychologie lors de leur arrivée au pouvoir en 1933. Cette opposition manifeste à la parapsychologie était paradoxalement associée à l’idée de racines occultes dans la pensée nazi, diffusée par plusieurs livres de qualité variable. BAUER donna plusieurs exemples de cette attitude paradoxale à l’égard des recherches parapsychologiques lors du troisième Reich.

A la suite de ces perspectives historiques, Richard BROUGHTON, de l’université de Northampton, présenta le compte-rendu d’un travail de recherche effectué avec les physiciens Edwin MAY et Zoltan VASSY. Cette recherche comporte un système de jugement automatisé des réponses des sujets. Ce système de jugement repose sur ce que ces chercheurs ont appelé une « figure du mérite » établie selon une analyse fondée sur un codage de chaque image du pool (ensemble des cibles) à partir de 24 critères (présence de bâtiment, d’eau, de terre, etc.). Ces critères, établis par six codeurs différents, permettent ensuite de produire la figure du mérite que l’ordinateur utilise pour déterminer quelle cible le sujet a décrit. Les résultats obtenus, très significatifs, mettent en évidence une cognition anomale. Ce résultat provient probablement de la qualité des sujets, certains étant entraînés depuis longtemps comme Joe McMONEAGLE. Cette présentation suscita un débat concernant l’influence de l’expérimentateur dans ce protocole, en particulier Ed MAY, et la possibilité, par ce système de réellement supprimer une influence psi de la part de l’expérimentateur. Cela paraît être une tâche particulièrement complexe sachant qu’Ed MAY intervient nécessairement lors du codage des cibles du pool.

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Après le repas, un documentaire allemand sur les premières recherches en parapsychologie fut visionné. Nous avons pu voir Hans BENDER, J.B. RHINE, Stanley KRIPPNER ou encore Gertrude SCHMEIDLER présenter des protocoles effectués il y a plus de quarante ans.

Samedi

Les présentations du lendemain matin commencèrent par une table ronde portant sur la parapsychologie clinique. BAUER proposa un résumé du premier symposium de parapsychologie clinique international s’étant déroulé fin mai 2007 à Naarden (Pays-Bas). Une vingtaine de psychologues cliniciens, représentant l’ensemble des centres de psychologie clinique travaillant sur les expériences exceptionnelles dans le monde, étaient présents lors de ce premier symposium dont les présentations et les échanges devraient être prochainement publiés sous la forme d’un manuel en anglais. Il ressort de ce symposium que la parapsychologie clinique apparaît aujourd’hui comme un mouvement de réflexion et de recherche novateur qui devrait tendre à se développer au cours des années à venir. Il s’agit également d’une approche qui favorise la diffusion académique des recherches parapsychologiques.

Le psychiatre Giovanni IANUZZO n’ayant pu être présent, c’est Djohar SI AHMED, psychanalyste et Secrétaire Générale de l’IMI, qui succéda à BAUER en présentant ses travaux sur les Groupes d’Entraînement à la Télépathie (GET). Dans la continuité des travaux de René WARCOLLIER à l’IMI et d’Henri MARCOTTE, Djohar SI AHMED a développé, dans le cadre de son Institut (ICLP) et depuis une vingtaine d’années, ce dispositif original. SI AHMED porta notamment l’accent, lors de sa présentation, sur les aspects thérapeutiques de ces groupes, en particulier pour les patients psychotiques qui se trouvent ainsi aidés dans la reconstitution de leurs « barrières » psychiques. SI AHMED présenta également les différents effets de déformations du message télépathique entre les groupes d’agents et de percipients.

Ian TIERNEY, PhD en psychologie clinique, collaborateur du KPU et ancien enseignant à l’université d’Edimbourg, présenta une recherche en lien avec ses trente années de pratique de la psychologie clinique auprès de personnes en difficulté face à des expériences exceptionnelles. TIERNEY étudia en particulier ses données à partir du Modèle de l’Information Pragmatique (MPI) développé par Walter Von LUCADOU. TIERNEY arrive notamment à la conclusion que pour certains types de patients, les approches de groupe sont préférables à des approches thérapeutiques individuelles en face-à-face. Ces dernières tendent en effet à faire brusquement disparaître les expériences exceptionnelles chez la personne venant consulter. Cette disparition pourrait être la conséquence de l’impact du thérapeute sur le patient, notamment du point de vue du modèle de LUCADOU. Mais cette disparition rapide est parfois trop brusque pour permettre au patient d’élaborer dans de bonnes conditions cette disparition des phénomènes. L’usage de thérapies de groupes permet en grande partie de nuancer cet effet car le thérapeute peut faire partager l’expérience des patients avec l’ensemble des membres du groupe, son scepticisme personnel entrant donc dans une confrontation moins directe avec le récit de l’expérience.

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Christian JENSEN, étudiant en psychologie à l’université de Copenhague (Danemark) et collaborateur du Center for Research on Consciousness and Anomalous Psychology (CERCAP, Université de Lund, Suède), présenta ensuite une recherche testant une célèbre voyante britannique dans le cadre d’un protocole contrôlé. Ce protocole reprenait en grande partie une méthodologie déjà utilisée par O’KEEFE et Richard WISEMAN. La voyante devait faire successivement des voyances sur sept noms correspondant à sept personnes vivant en Suède. Les résultats obtenus ne sont pas significatifs.
Cette recherche engendra quelques réflexions concernant la prise en compte des paramètres prédits par le MPI afin d’obtenir des effets psi, ce qui n’était pas le cas dans le travail de JENSEN. Ainsi, si le protocole apparaissait tout à fait cohérent du point de vue classique, il était peut être mal conçu sur le plan d’éventuels effets psi, ne pouvant permettre un lien adapté entre la « documentation » du système et le principe d’intrication (entanglement) entre la voyante et ses cibles. Cela pourrait expliquer l’écart important entre les observations qualitatives effectuées lors de séances non expérimentales et les résultats non significatifs de cette expérience en conditions contrôlées.

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Alexis CHAMPION, docteur en informatique et membre de l’Institut Métapsychique International, et Jean-Olivier G.-D., docteur en archéologie et membre du Groupe Etudiants de l’IMI, ont présenté une application du psi dans le domaine archéologique. Dans ce protocole, il ne s’agit pas de prouver l’existence du psi mais de l’utiliser dans le cadre de l’archéologie comme un outil pouvant aider les archéologues. Cette recherche est dans la continuité des précédentes applications de ce type. Si plusieurs séances ont déjà été effectuées avec des sujets psi, les données collectées n’ont pas encore été analysées sur le plan archéologique.

Après un repas bien mérité, l’après-midi commença par les travaux de Zoltan VASSI, professeur de psychologie à l’université de Budapest en Hongrie. Cette recherche, particulièrement technique, porte sur les conséquences de résultats à choix forcés concernant la compréhension des mécanismes cérébraux en lien avec des perceptions psi. Un modèle psychologique de la perception était mis à l’épreuve avec une tâche parapsychologique. Selon VASSI, ces travaux impliquent qu’il n’existe pas de perception psi des informations : il y a plutôt une influence concernant le choix effectué par le sujet.

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Un débat concernant la question de la reproductibilité en parapsychologie scientifique succéda à cette présentation. Serait-il possible d’aboutir à un consensus concernant un protocole type que d’autres collègues universitaires pourraient reproduire avec une très forte probabilité d’obtenir des résultats probants ? Peut-être, mais un tel protocole se heurterait de toute façon à la difficulté en parapsychologie, pour un chercheur ayant peu d’expérience, d’arriver à concilier les exigences scientifiques avec les paramètres offrant la possibilité de mettre en évidence des effets psi. Ainsi, et c’est d’ailleurs le cas dans de nombreux domaines scientifiques, la connaissance du protocole n’est souvent pas suffisante. Elle doit être associée à un savoir-faire et à une compétence impliquant la mise en place adéquate du protocole.

Après ce débat, classique en parapsychologie, deux physiciens allemands, BRAEUNIG et FAUL proposèrent une idée novatrice : le développement d’un Générateur de Nombre Aléatoire (GNA), appelé T.REG, ayant pour particularité que les données provenant de mesures physiologiques des sujets (par exemple un EEG), sont utilisées pour déclencher un GNA, lorsqu’elles atteignent un certain seuil, ce qui se fait de façon imprévisible. L’objectif est ainsi de favoriser le lien entre le sujet et le GNA, contrairement à certaines expériences de micro-PK dans lesquelles ce lien est plus ténu. Les recherches avec le T.REG ont déjà obtenu des résultats significatifs, et d’autres protocoles sont en cours.
Cette présentation fut l’occasion d’un débat très technique concernant les différences engendrées par l’usage d’un tel GNA, ces deux physiciens ayant quelques difficultés à emporter la conviction de certains parapsychologues plus expérimentés.

Rupert SHELDRAKE présenta ensuite ses différents tests automatisés disponibles sur son site Internet, site particulièrement visité avec plus de 500 000 visiteurs par mois. L’approche de SHELDRAKE a pour particularité d’être fondée sur des tests psi simples évaluant des expériences psi de la vie quotidienne comme la télépathie par téléphone.
Comme le précisa SHELDRAKE, les hypothèses sceptiques, hasard et mémoire sélective pour ce type d’expériences, n’ont jamais été confirmées par des recherches scientifiques. C’est pourquoi il a mis en place plusieurs expériences, notamment en conditions contrôlées, afin d’évaluer la cohérence de ces hypothèses. SHELDRAKE a alors obtenu des résultats très significatifs laissant à penser que ces hypothèses ne peuvent rendre compte de ce phénomène.
SHELDRAKE développa en particulier ses réflexions concernant ses recherches à partir de tests sur Internet ou via des SMS. Des critiques portèrent sur le fait qu’il était impossible d’évaluer quel pourcentage des sujets trichait lors de ces expériences. C’est l’une des raisons pour lesquelles SHELDRAKE a eu une idée simple mais efficace : mettre en place les mêmes expériences avec des cibles choisies après la réponse, et donc devinées de façon précognitive. Ainsi, toute possibilité de triche est exclue puisque le tirage a lieu après que les sujets aient donné leurs résultats. Dans cette perspective, un test de télépathie par message SMS a été récemment mis en place. Les résultats de ces expériences ne sont pas encore disponibles.

Après la pause, Mathias BOLLAERT, docteur en psychologie cognitive, informaticien et ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure, présenta avec Louis SAGNIERES, étudiant en philosophie et membre du Groupe Etudiants de l’IMI, un logiciel baptisé NetGanzfeld. Ce nouveau logiciel Ganzfeld a pour particularité de pouvoir être utilisé par le biais d’Internet, ouvrant ainsi la voie à la mise en place de protocoles avec des sujets situés à très grande distance. Le logiciel propose, en plusieurs langues, des possibilités de tests variées et flexibles. Une recherche avec ce logiciel devrait bientôt voir le jour à l’IMI.

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Ce fut ensuite au tour du président de l’IMI, Mario VARVOGLIS, docteur en psychologie expérimentale, de proposer un compte rendu des résultats de l’expérience CinEgg. Cette recherche étudie les données d’un GNA placé dans une salle de cinéma. Un expérimentateur doit indiquer pour plusieurs films les moments les plus intenses et une analyse statistique permet de comparer ces pics d’intensité avec les données fluctuantes du GNA. Différentes hypothèses (non existence du psi, non existence du psi dans ces conditions, mauvaises conditions expérimentales, mauvais choix de film, etc.) ont été étudiées pour comprendre les résultats non significatifs. Un certain nombre de difficultés matérielles semblent en particulier n’avoir pas favorisé le bon déroulement de cette expérience.

Cette deuxième journée fut conclue par une présentation du physicien américain Peter BANCEL à propos d’une analyse statistique détaillée des résultats du Global Consciousness Project (GCP). Après avoir rappelé le principe du GCP, BANCEL décrivit les outils statistiques utilisés en vue d’analyser les données. S’agissant d’une base de données immense après plus de neuf ans de collecte des EGGs disposés sur l’ensemble de la planète, il est encore difficile de tirer des conclusions précises sur l’avenir de ce projet bien que des résultats significatifs aient été obtenus pour plusieurs hypothèses.

Dimanche

Le lendemain matin commença par une présentation de Marios KITTENIS concernant ses recherches de doctorat à l’université d’Edimbourg. Ce travail porte sur les corrélations des EEG de deux sujets distants l’un de l’autre. L’un des sujets est stimulé par un flash visuel et l’autre non. On compare les électroencéphalogrammes des deux sujets. Marios KITTENIS confirme les résultats préalablement obtenus par Jiri WACKERMANN de l’IGPP, avec une activité anomale du cerveau du sujet non stimulé au moment où l’autre sujet est stimulé. D’autres conditions testées par KITTENIS (jouant principalement sur la sélection des sujets pairés) obtiennent des résultats variables. Ces recherches semblent particulièrement prometteuses car elles ont récemment été publiées à plusieurs reprises dans des revues mainstream par des équipes différentes.

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Une table ronde concernant le psi et les états modifiés de conscience succéda à cette présentation de qualité. Dick BIERMAN, de la chaire de parapsychologie de l’université d’Utrecht, présenta une recherche sur l’influence de la méditation chez des méditants. A l’aide d’un IRM, BIERMAN a pu mettre en évidence les centres neurologiques impliqués dans la méditation (en particulier des centres de l’attention). Au-delà de cette recherche mainstream, ce travail fut également l’occasion de reproduire une expérience de pressentiment dans ce contexte. Les résultats obtenus sont significatifs et confirment l’hypothèse selon laquelle la méditation favorise les perceptions psi.

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Ce résultat fut également confirmé par Serena RONEY-DOUGAL lors d’expériences effectuées au Tibet avec des moines bouddhistes. Grâce à une lettre de recommandation de la part du Dalaï Lama, RONEY-DOUGAL a fait passer des tests psi à ces moines dans leur temple. Selon son hypothèse, plus un sujet a pratiqué la méditation et plus il est en mesure d’obtenir des effets importants lors de tests psi. Les résultats obtenus par RONEY-DOUGAL confirment cette hypothèse. Les résultats furent en particulier très forts pour le moine le plus expérimenté ayant accepté de participer à cette expérimentation.

Etzel CARDENA, psychologue titulaire de la chaire d’hypnose et parapsychologie à l’Université de Lund (Suède) n’a finalement pas pu venir faire sa présentation à l’Euro-PA. C’est donc Suitbert ERTEL, professeur émérite de psychologie, qui présenta le résultat de ses propres recherches. Le dispositif mis en place depuis plusieurs années par ERTEL est très simple : le sujet doit tenter de déterminer le numéro inscrit sur une balle de ping-pong tirée au hasard d’un sac (il y a de nombreuses balles dans le sac, chaque balle porte un numéro entre 1 et 5). ERTEL propose à des sujets d’emmener le sac chez eux et de noter leurs résultats. Parmi ceux qui obtiennent ainsi des résultats significatifs, ERTEL leur fait passer la même expérience en conditions contrôlées. Il a ainsi obtenu avec plusieurs sujets des résultats très significatifs de façon reproductible. Ces résultats étonnent une partie des parapsychologues étant donné la stabilité manifeste de l’effet obtenu par ERTEL. Des discussions théoriques eurent lieu afin de mieux saisir les spécificités de ces expériences menant à cette stabilité.

Bernard CARR, professeur de mathématiques et d’astronomie à l’université de Londres et ancien président de la SPR, présenta quelques relations possibles entre les théories en physique et les résultats obtenus par les parapsychologues. Si cette présentation avait pour qualité de permettre une vue d’ensemble des liens entre physique et parapsychologie, elle fut cependant critiquée car elle ne permettait pas une élaboration précise d’hypothèses testables afin de faire avancer la recherche en ce domaine.

Enfin, la dernière présentation fut l’œuvre de Walter von LUCADOU, physicien et psychologue allemand, qui présenta ses travaux sur le Model of Pragmatic Information (MPI). Il s’agit là d’une voie de recherche tout à fait prometteuse car le MPI est probablement le modèle théorique le plus abouti en parapsychologie. Il permet non seulement de comprendre les mécanismes et les processus de ces phénomènes du point de vue systémique, mais aussi et surtout, il représente un moyen de prédire les résultats des expériences, expliquant ainsi les difficultés de reproduction observées par les parapsychologues. Ces difficultés ne seraient en réalité que le reflet d’un équilibre dynamique entre trois paramètres : l’intrication entre le sujet et la cible, la qualité de la documentation de l’expérience, et la taille de l’effet. La prise en compte de ces paramètres devrait potentiellement permettre d’arriver à supprimer certains effets rendant difficile la reproductibilité. Le MPI a également donné naissance à une nouvelle théorie en physique quantique (la Weak Quantum Theory). Publiées dans des revues mainstream de physique, ces recherches démontrent une nouvelle fois les liens intimes entre recherches de la physique contemporaine et les recherches en parapsychologie scientifique.

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L’Euro-PA s’est terminé par un Workshop intitulé « Parapsychologie : prochaines étapes » qui fut l’occasion de dresser un bilan de ce congrès et d’en tirer quelques conclusions pour les prochains Euro-PA. Le premier bilan fut la satisfaction manifeste de l’ensemble des participants concernant le cadre du congrès et le format des interventions. Ce congrès permit également aux étudiants de GEIMI de saisir l’écart incroyable entre le niveau et l’importance de la recherche parapsychologique universitaire en Europe et la situation subsistant en France. Des collaborations avec des étudiants étrangers devraient probablement bientôt voir le jour sous l’égide de la Parapsychological Association, favorisant ainsi l’ouverture (et la notoriété) de l’IMI et de GEIMI sur le plan international. Espérons ainsi que lors des prochains congrès de l’Euro- PA, des étudiants français seront également en mesure de proposer des recherches expérimentales de haut niveau en ce domaine.